Second tour des législatives : abstentionnisme et dégagisme !
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S’il n’y pas eu le raz de marée macronien annoncé par les projections des résultats du premier tour de ces élections législatives, le pari de La République en marche, parti créé il y a moins d’un an, a néanmoins été emporté haut la main, avec près de 350 députés, au lieu des 450 envisagés. Ce, bien sûr, avec le soutien quasi-unanime de la sphère médiatique, même si cela ne saurait tout expliquer, il n’empêche que le « dégagisme » a fonctionné à plein.
Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen espéraient faire figure de premiers bénéficiaires de cette vague de fond : ce sont les nouveaux venus d’Emmanuel Macron qui ont raflé la mise, même si le premier, surtout, et la seconde, dans une moindre mesure, parviennent à sauver les meubles. Il y aura donc un groupe parlementaire France insoumise à l’Assemblée nationale, tandis que le Front national devrait pouvoir envoyer un peu moins de dix députés dans l’hémicycle.
Le Parti socialiste, lui, échappe au naufrage annoncé, et retrouve son étiage parlementaire de la débâcle des élections législatives de 1993, soit une cinquantaine d’élus. Les Républicains, quant à eux, avec plus d’une centaine de députés, sauvent l’honneur. Pour ces deux formations qui avaient naguère l’exclusivité du brevet de « partis de gouvernement », le plus rude demeure pourtant à venir. PS et LR sont-ils ainsi les mieux qualifiés pour incarner l’opposition au Parlement ? Entre ceux qui s’opposeront pour de vrai et ceux qui s’opposeront pour de faux, ceux qui refuseront de se rallier et ceux qui sont déjà des ralliés de l’intérieur, il est à craindre que la grande pagaille soit elle aussi en marche.
« Dégagisme », tel qu’écrit plus haut ; force est de convenir que les « dégagistes » les plus militants demeurent les abstentionnistes, premier parti de France avec ses 57%, score jamais atteint par les boudeurs et autres déçus de la politique, chiffre qui devrait faire réfléchir tout un chacun.
« Dégagisme » qui touche encore nombre de personnalités, non pas forcément en fonction de leur âge, mais surtout, comment dire… de cette surface médiatique passée qui en fit longtemps les enfants chéris du système ; voyez la liste.
Nathalie Kosciusko-Morizet, Najat Vallaut-Belkacem, Aurélie Filippetti, Benoît Hamon, Marisol Touraine, Emmanuelle Cosse et peut-être même Manuel Valls, dont la victoire paraît être à la fois contestée et contestable. Ce n’est certes pas bien de dire du mal de son prochain, mais il est aussi des jours où cela peut faire du bien.
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