Ségolène Royal, ambassadrice du… pôle financier !
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Le 13 janvier dernier, notre amie Marie Delarue, avec la malice qu’on lui connaît, nous faisait part des récents déboires d’une Ségolène Royal, désormais ambassadrice des pôles depuis septembre 2017, poste naguère occupé par le défunt Michel Rocard.
En effet, le moins qu’on puisse prétendre est que cette dame en prenait plus qu’à son aise vis-à-vis de cette fonction qui, même non rémunérée, lui assurait néanmoins quelques facilités. D’où la récente polémique déclenchée par nos confrères du Point, à l’occasion de laquelle on apprenait que Ségolène Royal n’était pas exactement une bête de course en matière d’assiduité au travail.
Pour tout arranger, l’ex-compagne de François Hollande paraissait affectionner le mélange des genres, profitant d’un poste où l’on est généralement soumis à une forme de discrétion pour, en permanence, critiquer l’homme l’ayant fait reine : Emmanuel Macron. Du coup, Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, prévenait, le 12 janvier dernier : « Soit Ségolène Royal veut rester ambassadrice, et évidemment, il y a un devoir de réserve, soit elle veut avoir sa liberté de parole et, dans ce cas, il faut qu’elle ne soit plus ambassadrice soumise à une obligation de réserve. »
Là, Ségolène Royal ne perd pas le nord, si l’on peut dire en la circonstance, préférant rendre la chose publique en mettant en ligne, sur les réseaux sociaux, une lettre datée du 7 décembre 2019 dans laquelle il est « envisagé de mettre fin » à ses fonctions pour cause de « récentes prises de parole publique ». Et de répondre en ces termes, et toujours sur les réseaux sociaux : « Je comprends par cette lettre que le président de la République va mettre fin à mes fonctions lors d’un prochain Conseil des ministres puisque je n’ai pas l’intention de renoncer à ma liberté d’opinion et d’expression garantis (sic) par la Constitution. J’en prends acte. »
Si l’on ne voit pas très bien ce que sa liberté, qu’elle soit d’opinion ou d’expression, et la Constitution viennent faire dans cette affaire, on comprend, en revanche, la manœuvre consistant à se victimiser par anticipation. Bref, les accusations de misogynie, de sexisme et de « ségolophobie » ne sont pas loin. La preuve par Olivier Faure, le charismatique premier secrétaire du Parti socialiste : « Avec le nouveau monde, on a le droit d’être d’accord ou d’accord. Ségolène Royal était fantastique quand elle était dans un rapport complaisant à l’égard de Macron jusqu’à montrer son inclination pour la liste La République en marche aux européennes. Dès lors qu’elle critique l’absence de gestion de l’hôpital public ou qu’elle affiche son opposition à la réforme des retraites, ils la licencient. »
Fort bien. Sauf qu’Olivier Faure néglige deux petits détails. Le premier ? La nécessaire obligation de réserve plus haut évoquée de quiconque occupe la fonction d’ambassadeur ou d’ambassadeuse. Le second ? Quand on voit de quelle manière le PS a traité Ségolène Royal lors de l’élection présidentielle de 2007, on se dit qu’à côté de ces socialistes de progrès, l’humoriste Tex est un parangon de féminisme.
Après, que cette Madame Sans-Gêne puisse être unanimement connue pour sa propension à se brouiller avec à peu près tout le monde n’a rien d’une nouveauté. Cela, même François Hollande l’avait compris. En attendant, l’inénarrable Christophe Barbier la voit déjà comme candidate à l’élection présidentielle de 2022 : « Il y a le vide à gauche, pourquoi pas elle ? » Pourquoi pas, en effet. La Reine des neiges en lice ? Voilà qui devrait jeter un froid.
PS : une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, au moment où cet article allait être mis en ligne, nous apprenons que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête sur l’utilisation des moyens financiers mis à disposition de Ségolène Royal durant son mandat d’ambassadrice des pôles. Indubitablement, le climat se réchauffe pour elle.
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