Selon la grande mosquée de Paris, l’antisémitisme musulman n’existe pas !

©FISOM7691/Wikimédia
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Jusqu’où ira la dérive de la grande mosquée de Paris ? Depuis l’arrivée aux manettes de Chems-Eddine Hafiz en 2020, l’institution religieuse n’en finit plus de défrayer la chronique. Prêches belliqueux, récitations de textes justifiant la violence contre les mécréants, liens de plus en plus assumés avec les Frères musulmans… Ce lieu qui, hier encore, tenait lieu de citadelle de l’islam modéré en France a, depuis, viré sa cuti. La grande mosquée de Paris (GMP) épouse des idées toujours plus radicales.

C’est dans le cadre de cette montée aux extrêmes que s’inscrit la dernière sortie de route. Celle-ci a eu lieu lundi 6 mai. À l’invitation du ministre Aurore Bergé, le recteur est ainsi apparu aux Assises de lutte contre l’antisémitisme qui se tenaient dans la capitale. Une venue d’autant plus surprenante que l’homme avait refusé de prendre part à la grande marche du 12 novembre 2023 qui entendait, justement, dénoncer la hausse des actes antisémites en France. Chems-Eddine Hafiz aurait-il enfin pris la mesure de la haine décuplée dont les Juifs sont aujourd’hui les victimes ? Loin s’en faut. Comme cela a été immédiatement précisé sur X par son institution, le recteur n’avait fait le déplacement que dans un seul but : « marquer son rejet de la notion fausse et abjecte d’"antisémitisme musulman" ».

Un antisémitisme pourtant largement établi

On savait déjà que l’immigration massive n’avait jamais eu lieu. Que le Grand Remplacement était une théorie raciste et xénophobe. Que l’insécurité n’était rien de plus qu’un sentiment. Que l’islamo-gauchisme ne correspondait à aucune « réalité scientifique ». Il nous faudra, désormais, nous faire à l’idée que l’antisémitisme musulman n’existe pas. Charge à nous, aussi, d’ignorer les innombrables études et sondages accréditant la thèse inverse. Pas plus tard que la semaine dernière, un sondage de l’IFOP nous apprenait que 59 % des Français musulmans estiment que « les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine des médias », contre 24 % de l’ensemble de la population. En 2014, déjà, la dimension culturelle de cet antisémitisme islamique avait été pointée par une étude réalisée par l’institut Fondapol : la proportion de personnes partageant des préjugés défavorables aux Juifs était alors « 2 à 3 fois plus élevée » dans la population française de culture musulmane que dans le reste de la population. « Cette réalité avait suscité le silence ou l’hostilité au sein du petit monde des sciences sociales », se désole aujourd’hui Dominique Reynié, directeur de la fondation.

Si les populations arrivées en France d’autres continents finissent parfois par occidentaliser leurs modes de vie, rien ne permet d’affirmer que les spécificités culturelles s’effacent totalement au sein des familles. « Il y a un antisémitisme structurel chez une partie de nos compatriotes de confession musulmane, explique Amine El-Khatmi, ex-président du Printemps républicain. Des milliers de jeunes ont été biberonnés à la haine du juif, entendant le mot "yahoudi" être utilisé comme la pire des injures. » Un antisémitisme qu’on « tète avec le lait de la mère » dans beaucoup de familles arabes - selon l’expression qui valut à Georges Bensoussan d’être traîné devant les tribunaux et relaxé – et qui continue de se déverser quotidiennement dans les esprits de certains de nos compatriotes via les chaînes de télévision arabes.

L’influence frériste

La deuxième cause de cet antisémitisme est d’ordre religieux et trouve sa source au sein de versets du Coran ou de passages des hadiths qui appellent sans équivoque au châtiment, voire au meurtre des Juifs. À cette haine ancestrale s’ajoute aujourd’hui l’influence grandissante, en islam, de la pensée frériste, peu portée à la judéophilie. « Tout au long de l'Histoire, Allah a imposé aux Juifs des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. […] Si Allah veut, la prochaine fois ce sera par la main des musulmans », affirma, en 2009, sur Al-Jazeera, Youssef al-Qardaoui, leader incontesté des Frères musulmans et téléprédicateur dont les sermons diffusés via les satellites ont fanatisé des millions de croyants à travers le monde. Même passion nazie chez Hassan al-Banna, fondateur de la confrérie (et, accessoirement, grand-père de Tariq Ramadan), comme nous l’apprit le politologue Hamed Abdel-Samad dans son livre Le Fascisme islamique (Grasset).

En dépit des dénégations, l’antisémitisme musulman est donc bel et bien une réalité. Nos compatriotes juifs en font l’amère expérience chaque jour que Dieu fait.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 29/05/2024 à 10:24.
Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

56 commentaires

  1. D’ailleurs les sourates du coran sont considérées par ces mêmes personnes comme islamophobe surtout si elle sont mises en exergue par des gens sérieux.

  2. Cet homme il faut l’extrader immédiatement il se fout de la gueule des Français . Trouvez moi dans un pays arabe musulman un recteur de la grande cathédrale chrétienne ? ben il n’y en pas alors dehors ! je ne comprend pas que le gouvernement français hésite ? Nos gouvernants sont des femmelettes …des vat-en-guerres certes mais eux restent bien au chaud dans leurs bunkers hein ?

  3. Monsieur le recteur Chems-Eddine Hafiz ne doit pas connaitre l’histoire des « religions », monsieur devrait retourner à l’école et relire correctement le « coran ».

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