Selon Libération, la primaire LR était bidon… à croire que le PS a fait école !
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Je le disais ici même, l’heure des boules puantes est arrivée. Dans le viseur de ce jour, Valérie Pécresse. Après Mediapart, c’est Libération qui tient la catapulte et l’on doit à la vérité de dire que leur longue enquête est particulièrement fouillée.
Comme dans tous les scrutins internes du Parti socialiste d’hier – et sans doute aussi d’aujourd’hui –, quand on nous expliquait que c’était une question de « culture interne » (cf. la fraude avérée lors de l’élection de Martine Aubry à la tête du parti, en 2008), il y a le lot de morts votants, et même un chien. Son maître reconnaît l’avoir inscrit « pour tester, pour voir si c’était faisable ». Dont acte !
Quant à être bien sûr que ces fantômes ont participé au scrutin, impossible : « LR nous indique avoir détruit le fichier électoral “après expiration des délais de recours“, fixés à 24 heures », écrit Libé. Néanmoins, concède un cadre, enrôler de faux adhérents, « c’était possible jusqu’à trois, en plus de vous. Mais honnêtement, c’était marginal […]. La fraude, enfin l’astuce, n’est pas là : c’est d’aller chercher des gens qui s’en contrefoutent, en les convainquant que ça n’engage à rien. »
Il semble en effet que cette méthode-là ait été assez efficace, puisqu’on trouve parmi les votants des Chinois en nombre, inscrits par des connaissances « pour rendre service ». Certains, qui ne parlent pas français, assurent n’avoir jamais voté ; d’autres se souviennent vaguement d’avoir « voté pour une dame » sans pouvoir donner son nom. Ils ont obéi aux consignes. L’un se confie, via un traducteur : « À l’automne, les dirigeants [de l’association communautaire] ont poussé les membres à s’inscrire à LR et à soutenir Valérie Pécresse. Ils sollicitaient des jeunes qui ne parlaient pas français et ne connaissaient absolument pas la politique. On leur disait juste qu’avec la droite, ce serait mieux au niveau de la sécurité. Cela se passait en face-à-face ou sur WeChat. » Il ajoute qu’ils « faisaient aussi campagne en dehors de l’association, et même parmi les sans-papiers ». L’explication ? C’est, dit-il, les liens entre « le président de l’association et l’adjointe au maire d’Aubervilliers, Mme Ling Lenzi, qui soutient Valérie Pécresse ».
Ce que confirme un parlementaire LR d’Île-de-France, désignant ses collègues à la manœuvre : « L’adjoint au maire de Villepinte Ton-Tona Khul et l’adjointe au maire d’Aubervilliers Ling Lenzi, qui ont organisé cette campagne en lien avec le vice-président de la région, Patrick Karam. Ils ont fait un travail de lobbying très efficace auprès de la communauté chinoise. » Bref, la Chine tirerait les ficelles jusque dans les rangs de LR. Madame Ling Lenzi se défend : « Les Chinois s’identifient avant tout à des valeurs plutôt qu’à une personnalité ou programme. Le travail, la sécurité, la famille, ça leur parle, c’est dans leur sang, arrêtez de les prendre pour des moutons sans cerveaux. C’est reprendre la propagande de Zemmour ! »
Rassurons-nous, il semble que l’équilibre ait néanmoins régné au sein de la primaire LR, chacun ayant apporté au pot commun quelques centaines d’adhérents fantoches. Le plus drôle (ça l’est souvent) est un inscrit de Mayotte, un certain Bidami T., qui, « perdu, cite comme candidats à la primaire de droite “le PS, la fille Le Pen et Dominique Voynet” ». C’est loin, la France… Et c’est comme cela que le parti, qui comptait moins de 80.000 membres fin septembre, en revendiquait 148.862 le 17 novembre.
Côté LR, la candidate Valérie Pécresse dénonce, bien sûr, « des accusations grotesques » et le parti annonce vouloir saisir la Justice : « Face à cette tentative de déstabilisation, le président des Républicains a demandé à son avocat de saisir le procureur de la République de Paris contre le journal Libération et les auteurs de cet article. »
Heu… avec quels chefs d’accusation ?
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42 commentaires
Sans béquilles, déambulateur ou rollator, notre démocratie estropiée ne ferait pas trois pas.