Sénatoriales : pour le RN, trois sénateurs et une dynamique porteuse
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Trois sénateurs. C’est le nombre d’élus que le Rassemblement national fait entrer au palais du Luxembourg, à l'occasion du renouvellement, ce dimanche 24 septembre, de la moitié des sièges de la haute assemblée. Dans le Nord, c’est le fidèle du vice-président de l’Assemblée nationale et du RN Sébastien Chenu, le Denaisien Joshua Hochart, qui a l'a emporté. À côté, dans le Pas-de-Calais, le premier adjoint de Steeve Briois à la mairie RN d’Hénin-Beaumont, Christopher Szczurek, a été choisi par les grands électeurs. Si ces deux noms sont inconnus du grand public, ils le sont bien plus au sein du Rassemblement national. Les listes qu’ils menaient étaient particulièrement scrutées par les instances dirigeantes.
De manière bien plus surprenante, le RN se félicite de voir Aymeric Durox franchir les portes de la chambre haute. Le Francilien est parvenu à se faire élire en Seine-et-Marne, contre toute attente et tout pronostic. Si une circonscription de ce département est tombée aux mains du RN lors des précédentes élections législatives, le RN y partait tout sauf gagnant.
Trois sénateurs, c’est un record pour le Rassemblement national. Il faut remonter à l’élection de David Rachline et Stéphane Ravier pour retrouver semblable exploit. Sauf que, depuis, le premier a quitté le Sénat pour la mairie de Fréjus et le second est parti avec armes et bagages chez Éric Zemmour, à quelques mois du premier tour de l’élection présidentielle (après avoir parrainé Marine Le Pen). Trois sénateurs, c’est un record, mais c’est insuffisant pour constituer un groupe parlementaire : les trois nouveaux élus du RN siégeront donc parmi les non-inscrits.
Une progression inédite du RN
Au RN, on célèbre l’événement. Pour le parti de Marine Le Pen, c’est « le résultat d’un ancrage territorial croissant et d’une campagne de terrain, de proximité, au plus près des élus locaux en première ligne face à la crise sociale et démocratique », écrit-il dans un communiqué. Le parti observe une démultiplication des voix par rapport aux précédentes sénatoriales. Ainsi, les grands électeurs des Landes ont offert 86 voix au RN, contre 16 lors de la précédente élection. En Haute-Marne, on passe de 54 à 164 voix. Dans le Val-d’Oise, on bondit de 60 à 156 voix, etc. Des multiplications par deux, trois, voire par six dans certains départements. « La dynamique nationale se répercute chez les grands électeurs », se réjouit le député de Haute-Marne Christophe Bentz, par ailleurs ancien enseignant en sociologie électorale.
Une progression teintée cependant de déception. Ni les Pyrénées-Orientales ni les territoires du nord-est n’auront été favorables au Rassemblement national. Le résultat apparaît donc en demi-teinte, donc, pour le parti de Jordan Bardella qui paye la relative faiblesse de son enracinement, même si la dynamique en cours démontre l’ampleur du chemin parcouru. « C’est l’avantage de partir de très bas », murmure un cadre du RN.
La Seine-et-Marne, tube à essai du laboratoire national
L’élection d’Aymeric Durox est, en tout cas, révélatrice de la stratégie du RN. Dans ce territoire d’un million quatre cents mille habitants, traditionnellement conservateur et RPR, le sénateur RN a présenté une liste en immense partie composée d’anciens membres de la droite. « Six colistiers sur huit étaient issus de l’UMP », nous précise-t-il au téléphone. Dans cette terre de droite, le RN est arrivé en tête au premier tour des élections présidentielles de 2022 dans plus de 350 petites communes du département. Au fond, on assiste à l’absorption progressive des LR dans le giron du Rassemblement national. Si une telle stratégie pénètre bien le corps électoral, elle démontre aussi que les grands électeurs ne sont pas immunisés. « Cela fait six mois que j’annonce au moins 350 voix, je me suis un peu trompé, puisque j’en ai obtenu 413 », se félicite Aymeric Durox.
Mauvaise soirée, en revanche, pour Reconquête qui voit son sénateur Sébastien Meurant perdre son siège dans le Val-d'Oise. Au palais du Luxembourg, seul Stéphane Ravier siège encore pour représenter le camp d'Éric Zemmour avec son mouvement « Marseille d'abord ». Il se murmure en coulisse que le sénateur phocéen s'activerait pour convaincre plusieurs sénateurs non inscrits de se rassembler pour former un groupe. Cela, afin de peser davantage dans les débats. Reste à savoir si les trois sénateurs du RN seront tentés...
36 commentaires
Il ne faut pas oublier le proverbe: « une hirondelle ne fait pas le printemps » et trois sénateurs, c’est mieux que rien, mais honnêtement, ce n’est pas grand chose non plus. La vrai échéance qui compte, c’est la présidentielle et les législatives. Je serais prêt à parier que ce sera Edouard Philippe qui sera élu, avec les voix des « bobos », plus toutes celles des « gogos » et des lâches, qui voudront faire barrage au RN, ça fait du monde. Et retour aux 80 KM/h. lol.
L’unique sénateur phocéen, élu alors qu’il était au RN, projette de fonder un nouveau groupe et tente d’y inviter d’autres sénateurs non inscrits, dont le RN. Ceux du RN seront-ils tentés ? Bien sûr que non, voyons ! C’est lui qui est tout seul (et encore il ne représentait pas Zemmour lors de son élection) et il appelle les autres à le rejoindre ! Quelle vanité. Comme toujours, le grand Z se croit le centre du monde alors qu’il ne pèse rien et qu’il ne sert strictement à rien… sauf à détourner des voix qui devraient revenir au RN. Il a déjà largement contribué à la réélection de Macron. Dans quel intérêt ? On est en droit de se le demander.
Entièrement d ‘ accord avec vous
Eric Zemmour ne pèse peut-être pas lourd mais il suit la ligne politique qu’il s’est fixée contrairement à Marine Le Pen qui se gauchise de plus en plus dans l’unique but d’obtenir des voix supplémentaires.
Bravo à ces 3 nouveaux sénateurs ; le RN continue son ascension et n ‘ a pas besoin de s ‘ encombrer de parasites .
Et pendant ce temps là, Reconquête tisse sa toile en Communes, en mairies, avec des résultats déjà acquis et des sondages qui sont bien supérieurs aux résultats de la Présidentielle ou Législatifs, avec manipulation de l’armée des apeurés…Ainsi, à terme ce sera l’encerclement des Gauches et Centre compromis…
Pour une Résurrection, si d’ici là les mondialistes du réchauffement à l’U.E. n’ont pas tout blindé pour la descente aux Enfers…