Il serait humain d’exfiltrer le ministre de la Culture Françoise Nyssen…
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Je crois qu'aucun ministre, lors de sa nomination, n'a fait l'objet de plus de dithyrambes que Françoise Nyssen. Sa maison d'édition Actes Sud, dont elle était codirectrice, a été célébrée avec une profusion et un unanimisme qui, d'emblée, auraient dû apparaître suspects. Généralement, les éloges outranciers du petit monde politico-médiatique, d'un milieu littéraire habile à se congratuler en public en dépit des hostilités secrètes, sont le signe d'une anomalie à venir, d'une faiblesse probable ou d'une connivence coupable.
Malheureusement pour elle, Françoise Nyssen est devenue ministre de la Culture. J'ai lu que Brigitte Macron aurait suggéré son nom au Président. Si cela est vrai, c'est dangereux. On peut être épris de culture et n'avoir pas la moindre légitimité ou compétence pour avoir la charge de l'administration de cet univers.
Surveillée de près par le président de la République, contrôlée par le Premier ministre, notamment pour la réforme de l'audiovisuel public, elle est contestée de partout, y compris par Le Monde¨, qui lui a consacré deux ou trois billets cinglants.
Je sais bien qu'une tradition française perverse - j'ai quelques exemples - fait que, quelquefois, la médiocrité d'un ministre ne l'accable pas mais le protège. J'ai commencé à m'inquiéter dès que, très rapidement, on a évoqué le comportement "décalé", "atypique" de cette personnalité. En langage clair, cela signifiait qu'elle n'avait aucune des qualités requises pour être un excellent ministre. On s'est donc retrouvé avec elle face à ce cas de figure trop fréquent : elle est mauvaise, donc postulons à toute force qu'elle est bonne !
Elle n'est pas Marlène Schiappa dont le toupet, la démagogie et l'omniprésence ont comblé les médias.
Quand Françoise Nyssen parle, c'est une catastrophe. Il paraît que "les interviews la mettent dans un état de peur panique", selon un proche. On s'en rend compte. C'est douloureux pour elle mais aussi pour nous et, plus encore, pour la réputation de son ministère. Sur France Inter, elle a offert une prestation de français maladroit et incorrect.
Elle accumule les décisions, les interdictions étranges. Ministre sous influence, gangrenée par l'intellectuellement correct et le politiquement corseté, après avoir écrit une préface enthousiaste pour le livre des commémorations où se trouve Charles Maurras, elle décide de le faire détruire parce qu'elle a résolu d'interdire celui-ci. Gâchis !
Ses incohérences, ses maladresses lui aliènent non seulement la sympathie du monde culturel mais celle des citoyens qui, tout en ne surestimant pas l'importance d'une bureaucratie de la Culture, auraient été fiers de pouvoir se féliciter d'une nomination clairvoyante à ce beau poste.
Faudra-t-il l'approuver, applaudir son action pour que, paradoxalement, on songe à l'éloigner pour lui faire retrouver le Sud ?
Tout est possible dans cet univers politique où on finit par se demander s'il n'existe pas, si imparfait, pour persuader tout un chacun qu'il pourrait faire mieux que ceux que le pouvoir a choisis.
Il serait humain d'exfiltrer Françoise Nyssen.
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