Si Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan voulaient…

élysée

Pour la première fois depuis longtemps, le pouvoir est à portée de main car, pour la première fois, l’offre politique nationale est mathématiquement suffisante et structurellement porteuse d’espoir si, comme nous l’espérons, les hommes et les femmes du courant national qui sont dans la course pour 2022 savent s’effacer sans états d’âme, le moment venu, pour permettre à l’un d’entre eux d’effectuer le sprint final avec les plus grandes chances de succès.

Marine Le Pen a eu le mérite d’avoir labouré le terrain afin d’extraire de cette terre de France tous ces trésors inhérents à son peuple. Il est facile, aujourd’hui, de lui jeter la pierre pour un parcours effectué sur un chemin politique tortueux au bord duquel elle a, hélas, abandonné quelques idées maîtresses de son père. Mais qui pourrait lui en vouloir pour ça ? N’est pas la fille de Jean-Marie Le Pen qui veut… Certainement pas ceux qui ont rejoint le camp national et qui, sous prétexte de faire valoir leurs différences avec elle, prétendent qu'elle ne sait pas y faire. Le vilain débat de 2017 est loin et ne devrait plus peser dans la balance car, comme tout homme ou femme politique, elle en a tiré les enseignements. La seule chose qui ait changé c’est qu’il y a aujourd’hui dans le même camp qu'elle une offre à peu près équivalente qui change la donne de l’élection de demain.

Et Éric Zemmour ? L’ancien journaliste et polémiste mesure aujourd’hui la difficulté d’exister et de se maintenir dans cette galaxie qui voit naître et périr aussi vite des petites étoiles bouffées par des trous noirs sans pitié. Sa culture historique, sa dialectique impitoyable et sa rhétorique éblouissante ne doivent pas lui faire oublier que l’art et la manière ne sont là que pour faire prévaloir finalement la cause nationale. Il a été jusqu’ici dans le mou de l’affaire et n’a fait qu’effleurer la partie dure du combat. Cette droite nationale dont il est aujourd’hui une composante importante a plus que jamais besoin de reconnaissance mutuelle entre ses membres si elle veut avoir une chance de gagner. Contrairement à la droite molle regroupée vaille que vaille autour de Pécresse, qui peut se targuer d’être la représentante d'un parti bien structuré, Éric Zemmour, pour l’instant du moins, n'est que le chef d’une bande qui a dû grandir vite mais qui a besoin de se structurer pour peser dans la balance, même si la chouannerie qu'il a créée est digne de ses ancêtres vendéens. Cela prendra du temps, un temps auquel on ne pourra pas donner beaucoup de temps car 2027 sera trop tard pour une France minée de l’intérieur. C’est aujourd’hui ou jamais que cette France doit dire son dernier mot et le mettre en chantier. Ces quatre mois qui viennent ne seront pas de trop pour se structurer.

Quant à Nicolas Dupont-Aignan, il devrait utiliser à meilleur escient ces petites différences qui lui sont chères mais qui ajoutent encore de la complexité dans le camp national en rajoutant une couche de conflictualité propre au village gaulois d’Astérix finalement conquis par Jules César. Il doit se dire qu'il est mieux d’être le lieutenant d’une armée gagnante que le général d’une armée perdante.

Tous trois défendent les mêmes idées et il ne leur reste plus qu’à expliquer à leurs électorats que ce qui les rassemble est largement plus important que ce qui les sépare.

Tout cela dit et, sauf cas de figure inédit et improbable qui verrait la droite molle s’effondrer dans les sondages de façon significative, il faudra que la droite nationale n’ait qu’un seul représentant pour le premier tour. Robert Ménard s’est cassé les dents une première fois à essayer de le leur expliquer et il ne reste aujourd’hui que leur libre arbitre et leur grandeur d’âme pour y arriver…

Jean-Pierre Lenoir
Jean-Pierre Lenoir
Journaliste et écrivain mauricien

Vos commentaires

101 commentaires

  1. On a l’impression, en lisant cet article, qu’aucun candidat de la droite nationale ne veut de cette alliance. C’est oublier que Marine Le Pen n’a cessé de la proposer et que tous les personnages cités ont refusé. A commencer par Zemmour qui a répondu à la main tendue en la mordant avec une sauvagerie surprenante. Sauvagerie qui a surpris et choqué bien des « anciens » du courant historique, au point qu’ils risquent fort de se consoler en votant Macron. Ce serait bien le pire des choix !

  2. Merci Monsieur pour votre analyse synthétique très précise.
    Le problème est double mais DOIT être réglé sans délai :
    – Egos et ambitions personnels à placer au second plan… pas si simple…
    – Création en 3 mois d’un nouveau parti de la vraie droite, tant pour rassembler les citoyens responsables pour la présidentielle que pour les élections parlementaires qui vont suivre.
    car sans ces deux ré-actions rapides mais décisives …

  3. Puissent ces trois patriotes suivre l’exemple de Mitterrand qui a su pactiser avec le diable pour faire en sorte que la Gauche arrive au pouvoir. Il est clair que ces trois leaders des vrais conservateurs doivent s’entendre et se hisser ainsi au rang des grands serviteurs de la France. Puissent-ils prendre conscience que des millions de patriotes pensent qu’ils détiennent entre leurs mains l’avenir de notre pays. Un pays qui a besoin de retrouver l’espoir, la fierté et le dynamisme .

  4. Il serait temps qu’enfin le peuple puisse prendre le pouvoir et sauver la France. Ne soyez pas mesquins, pensez à votre pays et à son peuple UNISSEZ VOUS

  5. Oui ! Oui ! Oui et encore oui !
    Un seul candidat, plus besoin de courir les 500 parrainages, et surtout ! Présence assurée au second tour ! les mollassons qui auraient t vote Pecresse par confort, voterons contre Macron, nous gagnons !!!!
    Mr Ménard a 100000 fois raison.

  6. M.LEPEN et E.ZEMMOUR refusent cet engagement :
    Pour faire un bond dans les sondages c’est très simple : il suffit d’avoir dans son programme comme première promesse de donner le pouvoir aux citoyens par l’instauration du RIC constituant, dans un référendum lancé dès sa prise de fonction début mai, pour fin septembre. Cette promesse serait en effet assurément tenue, car si ce référendum n’était pas lancé, son parti serait laminé le 19 juin aux législatives.

  7. Espérons ce rassemblement, car pour réussir à imposer ces idées, ces programmes, pour sauver le pays, il sera nécessaire !

  8. Vous vous bercez d’illusions, le camp souverainiste réuni représente que 35% de l’électorat. Il en manque pour atteindre les 50,1% qu’il faut pour gouverner. Alors qu’il soit divisé ou assemblé, la n’est pas le problème. Il faut convaincre les abstentionnistes de voter pour le camp de la France. Seuls ces nouveaux électeurs pourront stopper notre déclassement et notre disparition.

  9. Et si et si et si… Avec des si, on mettrait Paris en bouteille…
    La gauche aussi y a pensé : s’unir pour gagner.
    Mais pour ça, il faut mettre son égo dans sa poche. Zemmour pense qu’il est le seul à pouvoir gagner. MLP aussi.
    Seule une distanciation nette de l’un par l’autre dans les sondages pourra les amener à se désister l’un pour l’autre. Et ça n’en prend hélas pas le chemin.

  10. La démonstration administrée par l’honorable éditorialiste est archi-connue et partagée par tous.
    Problème : les acteurs incriminés le veulent-ils réellement? ??
    That is the question. ..

  11. L’union fait la force .oubliez vos petites différences et vous gagnerez ..un point commun vous aimez la France ..on compte sur vous ..

  12. Je ne suis pas certain que même si ces quatre là se mettaient d’accord, qu’ils seraient suivis par leurs électeurs potentiels. Quand je vois le coté sectaire de certains, il y aurait probablement beaucoup d’abstentions, au grand bénéfice de ceux autoproclamés « républicains’.

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