S’inviter à la primaire des écologistes pour 2 € seulement, histoire de…
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Dans un pays où la liberté d’opinion serait la règle, se dire écologiste, promouvoir l’écologie, voter pour des candidats qui portent une étiquette écologie devrait être licite. En France, nous avons malheureusement une écologie très idéologisée, qui préfère de l’électricité produite par des centrales à charbon souvent et des éoliennes parfois à celle des centrales nucléaires, même si son coût est inconnu. Ou qui voit dans le chasseur l’ennemi à battre. Elle épouse aussi les thèses sociales les moins respectueuses de la nature, avec par exemple le soutien à la PMA sans père. Bref, en France, l’écologie est préemptée par des pastèques vertes dehors et rouges dedans, comme l’expliquait si bien Jean-Marie Le Pen. Les sujets écologiques (pollution, climat, biodiversité, etc.) sont des sujets transverses qui mériteraient mieux que cette appropriation indue par des sectaires patentés. Et mieux, aussi, que le dédain des partis de gouvernement qui en font une variable d’ajustement, une fois au pouvoir.
Europe Écologie Les Verts organise une primaire ouverte où chaque citoyen de plus de 16 ans peut participer, moyennant la somme de 2 € (notons que la citoyenneté s’acquiert à 16 ans chez les gens de gauche). Il y a cinq candidats : Delphine Batho, Jean-Marc Governatori, Yannick Jadot, Éric Piolle et Sandrine Rousseau. (Bien sûr, déplorer que ni Jean-Marc Jancovici ni Gaël Giraud ne figurent dans ce casting est possible.) J'en retiendrai deux :
Il est permis de dire du bien de Delphine Batho. Une personne qui a été virée par François Hollande ne peut pas être intrinsèquement mauvaise. Dès qu’elle a été nommée ministre, son départ de l’appartement RIVP* qu’elle occupait témoigne d’une certaine mais rare éthique. Il faut apprécier ses efforts pour dénoncer les petits secrets glauques de la rue de Solférino lors du congrès 2018. Son discours sur les thèmes écologiques est un brin catastrophiste, mais il dénote une connaissance réelle et approfondie de ces sujets. Ses opinions sont discutables, mais elles ne sont pas que du vent pour faire tourner des éoliennes. Il faut lui reconnaître cette crédibilité.
Et puis, il y a l’OVNI Sandrine Rousseau, gaffeuse patentée, fan (comme Marlène Schiappa) de la sorcellerie, « wokiste » sans filtre dont les perles dérident les zygomatiques en ces temps où rire est un luxe. Elle ressemble à un repoussoir idéal, une boussole qui indiquerait le sud.
Voici le double dilemme.
Faut-il, bien que n’étant pas forcément un partisan de l’écologie pastèque, voter à cette primaire, fût-ce pour la saboter ? En d’autres termes, est-il immoral de voter à une primaire si l’on n'envisage aucunement de voter pour le gagnant de celle-ci, quel qu’il soit ?
Et si oui, faut-il favoriser une candidate qui relève le niveau et, par conséquent, diluera les autres, leur prendra des voix ? Ou vaut-il mieux ouvrir tout grand les sabords pour que coule le navire EELV en sélectionnant une candidature qui relève du pitoyable ? Batho ou Rousseau ?
Pour éviter tout procès en sorcellerie, l’auteur précise que sur ce sujet, il est exempt de tout conflit d’intérêts et qu’aucun accord n’a été conclu entre lui et EELV pour une rétrocession éventuelle d’une partie des 2 € de participation aux frais, dans le cas où vous décideriez de voter à la primaire EELV suite à la lecture de cet article.
* NDLR : la RIVP, Régie immobilière de la ville de Paris, est un organisme de logement social.
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