SNU : encore une création de Macron sans pilote et qui coûte des milliards !

La Cour des comptes met donc en garde le gouvernement Barnier sur cette bombe à retardement laissée par M. Attal
snu

Le SNU (Service national universel) était l'une des promesses du candidat Macron de 2017. Mis en place par le Premier ministre Édouard Philippe à partir de 2019, il doit, selon la communication gouvernementale, proposer « un moment de cohésion visant à recréer le socle d'un creuset républicain et transmettre le goût de l'engagement », à « impliquer la jeunesse française dans la vie de la Nation » et à « promouvoir la notion d'engagement et favoriser un sentiment d'unité nationale autour de valeurs communes ». L'idée et sa réalisation seraient de telles réussites, comme tout ce qu'a entrepris la Macronie, qu'Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont décidé en janvier dernier sa généralisation à partir de la rentrée scolaire 2026 (Discours de politique générale du 30 janvier).

Le dispositif répond incontestablement à des attentes mais surtout à des carences : décivilisation d'une partie de la jeunesse, pertes de repères, éclatement des familles, disparition du service national, errements de l'Education nationale. Donc, SNU. Pour donner du sens, faire du sport, créer de la cohésion, apprendre ces valeurs dont on ne parle jamais tant que depuis qu'elles ont déserté les coeurs et les consciences. Donc retour de l'uniforme, Marseillaise. Mais aussi escape games et boom, etc. Le en même temps, quoi, comme le dénonçait déjà Arnaud Florac. Et il est vrai que la communication du site du SNU, avec les nombreux témoignages, sur les effets bénéfiques du dispositif ne sont pas seulement de la pure propagande. En tant qu'enseignant, je puis aussi témoigner que plusieurs anciens élèves y ont trouvé une voie d'orientation, qui les a parfois amené à intégrer la police ou la gendarmerie. D'autres, qui ont encadré ces séjours de cohésion, dans le cadre de stages, ont aussi découvert leur vocation. Mais voilà : le SNU était-il indispensable pour aboutir à ces réussites ? Non. Les booms et autres dingueries du machin doivent-elles faire partie du programme ? Non. Et ne parlons pas des scandales dénoncés par Boulevard Voltaire : agressions, Marseillaise huée etc.

Surtout si on ajoute que la chose, à côté de ces belles réussites, est grevée de lourdes tares, comme vient de le révéler le rapport de la Cour des comptes publié ce vendredi 13 septembre.

L'organisme de contrôle pointe d'abord des problèmes de pilotage à tous les niveaux. Au sommet, il était d'abord sous la responsabilité d'un secrétariat d’Etat à la jeunesse rattaché au ministère de l’Education nationale, puis d'un secrétariat d’Etat à la jeunesse et au SNU sous double tutelle de l’Education nationale et des Armées. Et sur le terrain, ce n'est guère mieux : services déconcentrés de l’Etat et associations gèrent la chose comme ils peuvent.

Mais le problème essentiel du SNU et de son hasardeuse généralisation annoncée par Attal à 150 000 jeunes est son coût exorbitant pour les finances publiques à l'heure où le gouvernement se trouve au pied du mur budgétaire et de la dette qu'il a lui même construit : pour le seul séjour de cohésion (de douze jours !), l’Education nationale prévoit une dépense annuelle de 2 (et plutôt 2,5 d'ailleurs) milliards d’euros en cas de généralisation. Mais si on ajoute les différents volets du SNU, (séjour, mission d’intérêt général), l'addition s'élèverait à... 3 à 5 milliards d’euros par an !

La Cour met donc en garde le gouvernement Barnier sur cette bombe à retardement laissée par M. Attal : « Alors que son coût est objectivement important (…), il est désormais urgent de clarifier l’horizon du dispositif dans le cadre d’un débat parlementaire et, si ce choix était confirmé, de lever les nombreuses incertitudes quant à la faisabilité de sa généralisation ».

Autre raison de conseiller à M. Barnier d'enterrer le truc, qui ne figure d'ailleurs déjà plus dans la Loi de programmation militaire : la question juridique et constitutionnelle que poserait une généralisation. Pour la Cour des comptes, il est difficile d'« ’imposer cette nouvelle sujétion (un séjour de cohésion obligatoire) à cadre constitutionnel constant ». Il faudrait une révision constitutionnelle car la loi ne permettrait d’imposer des sujétions qu’aux citoyens, ce que ne sont pas encore les jeunes de 15 à 17 ans. Cela pourrait d'ailleurs donner à M. Barnier une majorité intéressante à l'Assemblée : le SNU obligatoire, la gauche n'en veut pas pour des raisons idéologiques, et la droite et le RN devraient s'y opposer pour des raisons budgétaires. Politiquement, cela renverrait la Macronie à son statut minoritaire et à ses errements budgétaires. A l'heure où le gouvernement n'est toujours pas formé, il n'est pas interdit de rêver.

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Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

43 commentaires

  1. M Macron aura passé son temps à nous insulter, nous rabaisser, nous parler avec suffisance, il aura accélérer l arrivée du wokisme dont il semble parfois proche, la baisse du niveau scolaire, la médiocrité des programmes avec le remplacement des bases du savoir par de l idéologie sociétale terriblement néfaste pour des enfants, il nous aura enfermés sous prétexte de protection, ce qui, en plus d avoir fait couler beaucoup d entreprises jusqu à aujourd hui, aura traumatisé les gens et surtout la jeunesse qui ne compte plus se fatiguer au travail ni écouter les injonctions des adultes, il les aura amenés à ne plus s accrocher à rien, etc… Voilà entre autre choses,, ce qu il aura réussi à faire à la jeunesse. Et il veut les panser, les redresser, en faire de bons petits citoyens bien dociles, bien ancrés dans la bien pensance, en leur faisant adhérer à ses projets de SNU et sportifs ? Non, la dette financière est déjà abyssale, ce n est pas la peine de créer d autres types de dégâts abyssaux supplémentaires.

  2. Ce qui se faisait dans le passé, le service militaire obligatoire, ne serait plus possible en 2024 et suites, pour des questions budgétaires. Quel progrès ! Quelle misère française ! La première condition d’une intégration des jeunes à la société serait de les rendre identiques à la société. Pour quelles raisons un uniforme distinctif, ce qui représente un coût supplémentaire par sa diversification ? Mais Macron ne compte pas. Chaque jour naissant lui donne l’opportunité d’inventer une nouvelle dépense. Uniforme spécifique , vitraux, fête des sportifs olympiens, fête du sport annuelle, etc, etc. A se demander si ses facultés mentales sont à la hauteur de sa fonction. Et les français applaudissent des deux mains cette accumulation de dépenses superflues. C’est la fête des innocents.

    • Ce serait parfaitement possible si le budget était mieux utilisé,les dons tout azimuts étaient mieux attribués et les dépenses plus drastiques.Des milliards sont inutilement perdus chaque année par incompétence ou magouilles.

    • Encore un truc qui ne sert à rien, il n’y a que des volontaires donc ceux qui n’en ont pas vraiment besoin, j’ai un proche qui est né à l’étranger, qui y a été élevé et y a étudié, comme il se sent français, il avait entendu parler de ce dispositif, il a donc cherché comment faire pour participer à ce truc, et comme il ne trouvait pas de renseignements, il a trouvé le téléphone d’un général qu’il a appelé pour lui expliquer ce qu’il voulait faire, le général a été un peu surpris, mais a été très aimable et lui a dit de continuer ses études et que ça ce n’était pas pour lui. Depuis il a intégré une grande école en France et a fait un stage de 8 jours dans le cadre de son cursus à la légion, il avait la possibilité de faire de faire un double diplôme à St Cyr mais les places sont très chères, il avait été sélectionné pour y accéder (ils n’étaient que douze) mais son manque de culture française a fait qu’il n’a pas compris que s’adresser à un militaire ce n’est pas la même chose que de s’adresser à un chef d’entreprise et comme il n’y avait que 5 places il a échoué mais il va se représenter .Maintenant qu’il vit en France il a mieux compris comment ça se passait. Cette formule dans certaines grandes écoles de pouvoir faire un stage militaire pour apprendre notamment le commandement et d’apprendre à dépasser ses milites est une bonne formation complémentaire. Maintenant pour compléter sa formation il fait la préparation militaire para.

  3. Il faut se souvenir que si Jacques Chirac a décidé de la « suspension » du Service Militaire en 1997, c’est parce que, déjà, la France N’AVAIT PLUS LES MOYENS de loger, habiller, nourrir et occuper 300 000 jeunes par an et qu’il avait parfaitement compris que beaucoup d’entre eux se refuseraitent à partir se battre en cas de conflit voire, pour certains, retourneraient carrément leur armes contre le pays… Qu’on commence déjà par redonner à l’Education Nationale les moyens d’instruire correctement les jeunes au lieu de faire de nos école des centres de formatage à la pensée gauchiste et wokiste.

  4. Le temps est aux économies et les dépenses dont on peut se passer pour les français sont bien trop nombreuses. Pallier la carence éducative de certains parents n’a pas à être financé par l’impôt.

  5. Il faut paraît-il trouver 100 mds d’€ d’économie pour le budget… 50 mds de moins octroyés à Zélenski et ses Ukro-nazis pour se construire des villas de rêve en Israël, France et États-Unis, plus 8 mds de SNU, ça fait déjà 58 mds économisés. On est sur la bonne voie…

  6. En tout cas le photographe connait très bien son métier en positionnant les personnages de façons très professionnellement mais irréaliste au maximum.

  7. Il faut se souvenir des raisons pour les quelles le service militaire avait été supprimé.
    Il coutait très cher .
    Il ne servait a rien , le service des armes est devenu très complexe , même dans l’infanterie , il ne s’agit plus de former de la chair à canons , le service des armes ne peut être que professionnel et nécessite des années de formation.
    Et enfin , raison non dite , l’arrivée de populations immigrées massives , il ne s’agissait plus de former des auvergnats ou des bretons déjà dressés à la discipline par leurs parents et leurs employeurs , et éduqués par des instituteurs hussards de la République.

    • Très juste remarque et de se rappeler de la mauvaise volonté des appelés dans le service nationale A l’heure actuel c’est en plus le refus de chanter la marseillaise et de refuser de considérer la France comme sa patrie.

  8. C’est avec ça que Macron pense faire la guéguerre contre la Russie !! Comme justement il est question de restrictions et de coupes sombres dans le budget de finances 2025 qui s’annonce, voilà de quoi faire en supprimant « ce Machin » , comme Macron, qui coûte « un pognon de dingue » ….

  9. Ma petite fille a fait le SNU il n’y a pour ainsi dire que des filles 70 à 80% et très peu de la jeunesse initialement recherchés c’est un flop

  10. Encore une invention inutile et non maîtrisée par son inventeur de l’Élysée, un jouet de plus pour ce gamin capricieux qui ignore totalement le mot « gabegie » !

  11. J’aime bien cette photo montrant une belle image d’une jeunesse française me donnant une saine impression de notre Nation. Mais entre nous, voyez-vous ces garçons et filles (qui sont nos enfants à tous) engagés par Macron dans une guerre à haute intensité au sol contre l’armée russe sur le front du Donbass où les morts et blessés se comptent par dizaines de milliers ? Les voyez-vous réduits à de la chair à canon et se faire tuer pour défendre le régime de Zelensky, à la place des 880.000 jeunes Ukrainiens en âge de défendre leur patrie mais qui se sont réfugiés en occident (880.000 est le nombre de jeunes mobilisables recensés par les ambassades et consulats ukrainiens) ?

  12. Encore « un pognon de dingue » sauce Macron !
    Un truc inutile pour endormir les français…
    Tout au moins essayer, car ces derniers sont de moins en moins dupes de ses manigances.

  13. Une idée séduisante au départ , mais dévoyée de l’objectif principal. Il existe les préparations militaires, il faut être volontaire, le problème étant que ces préparations se déroulent le samedi ( douze samedi + stage de 5 jours ) et dans certaines préfectures , donc accès limité du fait des trajets à effectuer pour les volontaires. Le SNU ne pourrait il pas être  » fondu » dans le cadre de l’éducation nationale ? Bien sûr en écartant Tout ce qui ne relève pas de l’enseignement aux valeurs patriotiques .

  14. Et vu la bobine de celles et ceux qu’on voit sur les photos, c’est pas ceux qui en auraient tiré le plus qui en profitent

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