Somme : 140 foyers vont être dédommagés pour la construction de six éoliennes

@Luca Bravo/Unsplash
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Ce dimanche dernier, nos confrères du Parisien ont levé un nouveau lièvre sur l’industrie des éoliennes. Ainsi, dans les communes de Lignières et de Laboissière-en-Santerre, dans la Somme, 140 foyers devraient toucher une prime annuelle de 150 à 300 euros, au titre de « mesures compensatoires et d’accompagnement » de la construction, prévue, au début de l’année prochaine, de six éoliennes.

Y aurait-il matière à financièrement compenser d’éventuelles nuisances, que ce soit de santé ou de paysage ? Il faudrait savoir : si l’énergie éolienne est source de mille félicités, pourquoi en même temps la subventionner, tout en graissant la patte des rétifs ?

Un spécialiste en énergie répond à vos questions…

Fabien Bouglé, spécialiste de la question (Éoliennes, la face noire de la transition écologique, Le Rocher), poste immédiatement ce message sur X : « Après “l’éolien citoyen” voilà la “corruption citoyenne” Les éoliennes sont tellement contestées en France pour leurs nuisances qu’on est obligé de faire des chèques aux riverains pour créer de l’acceptabilité sociale... » Ce terme de « corruption citoyenne » n’est évidemment pas anodin. Pour Fabien Bouglé, contacté par nos soins : « Hormis le fait que le serpent soit en train de se mordre la queue, finançant d’un côté l’énergie éolienne tout en signant, en même temps, des chèques à ceux qui seraient susceptibles de la contester, j’ai utilisé ce vocable de “corruption citoyenne” en parfaite connaissance de cause. »

L’éolien financé par les contribuable…

Et le même de poursuivre : « Depuis 2001 les exploitants d’éoliennes sont subventionnés. Leur mégawatt/heure a un prix fixe garanti de 91 euros, qu’elles que puissent être les fluctuations du marché. En quel cas, la différence est comblée avec l’argent du contribuable. Pour la simple année 2024 ? 10 milliards d’euros ont ainsi été engloutis pour équilibrer les comptes de ces marchands d’hélices. »

Quant aux nuisances possiblement causées par ces dernières, notre homme a vite fait de rétorquer : « Cette indemnisation des nuisances prouve de façon rationnelle que nuisances il doit bien y avoir ; autrement, elles ne seraient pas… indemnisées. CQFD. » Mais, au bout du compte, ce jeu d’écritures comptables n’est qu’à somme nulle : « Le peu d’argent que vont toucher ces gens ne sera jamais que celui qu’ils auront déjà payé dans leurs factures d’électricité, TURPE (Tarif utilitaire du réseau public électrique) oblige… »

Ensuite, une question se pose inévitablement : quel est le bilan financier de cette énergie donnée pour renouvelable ? Selon Fabien Bouglé : « La facture de l’éolienne, ce sont plusieurs centaines de milliards d’euros. Dont, par exemple, 200 milliards pour les seuls raccordements. En effet, nos dix-huit centrales nucléaires ne nécessitent qu’un seul raccordement pour l’être aux centrales électriques, alors que chaque éolienne demande d’être raccordée à celle de son parc pour ensuite l’être à ces mêmes centrales électriques. Pour résumer : vingt éoliennes demandent autant de raccordements. Vous imaginez le coût pour le contribuable… Sans négliger ce fait généralement oublié par les écologistes : lorsqu’il n’y a pas de vent, ce sont des centrales électriques fonctionnant au gaz ou au pétrole qui doivent pallier leurs déficiences. »

À propos d’argent, une question se pose : quelle est la part de l’éolien dans la consommation énergétique des Français ? La réponse de Fabien Bouglé tombe, sans appel : « 1,4% du “mix énergétique global” ; lequel comprend aussi le pétrole et le gaz, alors que l’énergie nucléaire assure 40 % de nos besoins quotidiens et ne nous coûte que 90 milliards d’euros par an… » Une peccadille, par rapport aux 200 milliards plus haut évoqués pour les seuls frais de raccordement de nos très chères éoliennes.

Une usine à gaz qui brasse du vent…

La question est d’autant plus cruciale que la France, même plus au bord du gouffre financier, mais les deux pieds dedans, est en recherche désespérée d’économies. Fabien Bouglé, encore : « Nous en saurons plus demain, avec le discours de politique générale du nouveau Premier ministre, Michel Barnier, quant à sa politique énergétique. » D’où ce dernier message posté sur X : « Les économies sont là. Les financements publics des énergies intermittentes et solaires constituent des sources considérables d’économie pour le budget ». En attendant, ce que nous propose cet actuel gouvernement en intérim n’est qu’une nouvelle usine à gaz. Fonctionnant au vent ou brassant de l’air.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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