Sommet de Davos : faut-il une autre mondialisation ou plus de mondialisation du tout ?
Les sommets de Davos, réunissant le gratin de la finance mondiale dans une station de ski des Alpes suisses, se suivent et se ressemblent. Il n’empêche qu’année après année, les contradictions internes des grands de ce monde sont de plus en plus rudes à surmonter.
Ainsi, Borge Brende, homme politique norvégien de l’espèce conservatrice et patron de ce club des plus huppés depuis 2017, se désole-t-il des ratés de la mondialisation, conduisant les nations à privilégier leurs intérêts propres plutôt qu’une communauté internationale aux contours des plus flous : « L’une des causes principales de cette fragmentation est un manque de coopération […] qui se traduit par des politiques court-termistes et égoïstes. » Soit un « cercle vicieux ». C’est-à-dire que si la mondialisation fonctionne de moins en moins bien, ce serait par défaut de mondialisation. Un peu comme si, à force de rajouter du sel dans la soupe, on venait à se plaindre que cette dernière, trop salée, en devienne de fait immangeable.
Et Borge Brende de résumer l’actuelle situation en ces termes pour le moins désenchantés : « Il ne fait aucun doute que notre 53e réunion annuelle à Davos se déroulera dans le contexte géopolitique et géoéconomique le plus complexe depuis des décennies ».
Le même désarroi est palpable chez les traditionnels opposants du sommet en question, dont les revendications n’ont rien qui puisse durablement ébranler le système en place. La preuve par la feuille de route fixée par Oxfam (Oxford Committee for Famine Relief), ONG fondée en Angleterre, en 1942, et dont la filiale française est dirigée depuis le 15 juin 2018 par Cécile Duflot, ancien ministre écologiste, qui annonce : « Chaque milliardaire représente un échec de politique publique. » Chaque pauvre aussi, pourrait-on ajouter.
Et Oxfam de préciser le fond de sa pensée, soit militer « pour une division par deux de leur nombre d’ici 2030, grâce à la taxation, avant d’abolir les milliardaires à plus long terme ». Un esprit chagrin objecterait bien que l’objet social de cette ONG devrait avant tout consister à abolir la pauvreté plutôt que la richesse ; mais peut-être avons-nous mal compris, béotiens que nous sommes.
Il n’empêche que le problème soulevé par Oxfam n’est pas anodin non plus : « Portées par la flambée des cours de Bourse, les grandes fortunes se sont envolées au cours des dix dernières années : sur 100 dollars de richesse créée, 54,4 dollars sont allés dans les poches des 1 % les plus aisés, tandis que 70 centimes ont profité aux 50 % les moins fortunés. » Grâce ou à cause de la mondialisation ? Oxfam ne le dit pas.
Si l’on résume, il y aurait donc du mou dans la corde à nœuds de cette même mondialisation, dont nos gouvernements déplorent les effets tout en en chérissant les causes. Mais demander aux grands argentiers de Davos de résoudre la question équivaut à peu près à demander au patron de bistrot du coin de soigner la cirrhose de ses clients. Quant à ces ONG, genre Oxfam et autres officines, on notera que jusqu’au début des années 2000, ces gens se proclamaient « antimondialistes », avant de se définir comme « altermondialistes ». Ce qui signifie qu’ayant abandonné la lutte contre la mondialisation, ils souhaitent tout simplement une autre mondialisation ; la nuance est de taille, faisant de ces actuels trublions des figurants désormais réduits à incarner une opposition officielle.
A contrario, il est à noter qu’une autre opposition, autrement bien plus sérieuse, commence à pointer le nez en d’autres sphères. Les économistes conservateurs américains, par exemple. Et Le Nouvel Économiste, le 20 juin 2022, de publier une tribune au titre éloquent : « Le capitalisme woke ne fait pas l’unanimité. Levée de boucliers de certains conservateurs et activistes contre une vision de l’entreprise qui va au-delà des profits ».
Un mouvement de fond qui paraît se confirmer, ces jours derniers, avec ce tweet de Florian Philippot, patron des Patriotes, relayant les doutes de Ron DeSantis, probable successeur républicain de Donald Trump : « Le gouverneur de Floride Ron DeSantis attaque frontalement le prochain Forum mondial de Davos qui débute lundi. "Ces gens se réunissent et veulent tout diriger, comme l’énergie. Dans leur vision, les autres sont des serfs !" ».
Le gouverneur de Floride Ron DeSantis attaque frontalement le prochain Forum mondial de #Davos qui débute lundi 16/01 !
« Ces gens se réunissent et veulent tout diriger, comme l’énergie. Dans leur vision, les autres sont des serfs ! ».
➡️ Voilà ce qu’on attend comme discours ! pic.twitter.com/tECPIPMDBu— Florian Philippot (@f_philippot) January 13, 2023
Tout aussi intéressant est cet autre tweet, signé de l’économiste Philippe Murer, proche de Jacques Sapir et ayant rallié Marine Le Pen dès 2014 : « Le forum des milliardaires et des chefs de gouvernement commence aujourd’hui. Ceux qui vous demandent de vous déplacer en vélo l’hiver et de manger des insectes pour baisser vos émissions de CO2 viennent d’y arriver en jets privés. »
Quand Philippe Murer a rejoint le Front national, Jacques Sapir a eu ces mots : « Je lui ai dit que je pensais qu'il faisait une bêtise car cela risque de lui coller à la peau et de le barrer dans sa carrière personnelle. […] Je préfère qu'il y ait des gens comme lui chez Marine Le Pen plutôt que d'autres. Je ne lui enlève absolument pas ma confiance. »
C’est d’autant plus juste qu’on n’a pas entendu dire que Cécile Duflot ait un jour appelé à voter pour Marine Le Pen, histoire de faire front contre cette mondialisation si bien incarnée par Emmanuel Macron. On ne saurait mieux résumer les limites existentielles d’Oxfam et ses affidés.
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22 commentaires
La mondialisation est un serpent qui avale la souveraineté des nations au profit des milliardaires. La mondialisation est un cancer qui tue les nations à petits feux et asservit doucement mais sûrement les peuples, anéantit lentement les cultures ancestrales pour nous réduire tels des automates à la soumission par tous les moyens. La mondialisation a pour devise l’union fait la force et divise pour mieux régner. La déliquescence de la France en est une preuve par sa régression dans tous les domaines. Les dirigeants de ces 30 dernières années sont les mandarins de cette hydre maléfique. Chaque nation a sa spécificité et on ne peut mélanger l’huile et l’eau.
Le WEF n’est pas qu’un nième raout pour patrons de multinationales et politiciens en mal de financement. Il y règne l’idéologie de Klaus Schwab. Ne pas s’intéresser à ses analyses, ses conférences, qu’il partage facilement d’ailleurs et ne se cache pas, ce n’est pas saisir ce qu’il se trame derrière ces murs. Le transhumanisme, l’abolition des frontières, des Etats, des nations, le mondialisme fédéral, l’abolition de la propriété pour les classes moyennes , le great reset, tout cela sont des notions defendues par Schwab.
Ah! Davos. Station des milliardaires. Que la Suisse est belle sans éoliennes mais avec des banques à foison. Demandez à Cahuzac! Pour vivre heureux, vivons cachés. Sauf pour ceux qui y font bombance (avec notre argent).
Tiens, voilà un conservateur, norvégien celui-là, qui préside le Forum Économique Mondial (club de milliardaires et de leurs supplétifs œuvrant pour la suppression de toutes les barrières, notamment les frontières nationales) qui regrette que les nations refusent de mourir ! Le « libéral-conservatisme » est une imposture.
décevant de la part d’un Norvégien
La mondialisation-américanisation laisse peu à peu la place à la mondialisation-sinisation et à l’affrontement des anciens empires qui se reconstituent plus ou moins. Dans ce paysage, les Etats Unis déclinent et la France s’effondre. Sa démographie, son industrie, sa langue, son prestige, etc …. Merci mai 68, merci la gauche, merci les bobos. Mention spéciale du jury à MM. Minc, Lamy et Attali. Sans oublier Tchuruck (l’homme qui voulait faire de l’industrie sans usines).
Le bon sens populaire disait : « Charité bien ordonnée, commence par soi-même. » et « Vaut mieux un petit chez-soi qu’un grand chez-les-autres », 2 proverbes contraires à la mondialisation.
Ce qui est surprenant par contre, c’est que ceux qui chantaient l’Internationale à tue-tête il y a quelques décennies, commencent à comprendre que l’internationalisme (ou mondialisme) est mauvais pour le peuple.
Pour la France, retour d’un état fort, fort parce qu’il défend la nation et son peuple, et des vrais capitaines d’industrie libérés des contraintes de la finance internationale par la recapitalisation nationale et création d’un fond souverain public. Retour de De Gaulle quoi.
Totalement d’accord avec vous.
Tous ces gens-là, à force de faire dans l’entre soi du savoir mondialiste, sont devenus le serpent qui se mord la queue !
L’atterrissage est glissant à Davos !
Ah ! l’entre -soi !
Il faut vite arrêter cette mondialisation qui nous dépouille et qui ne sert à rien. Il y a trop de « choses » à supprimer, pour notre bien
La mondialisation c est le nouvelle esclavagisme moderne où seules les multinationales se gavent au détriment de ceux qui travaillent et créent la richesse
C est le capitalisme exacerbé à son apogée
Tout pour quelques uns et pratiquement rien pour tous les autres
c’est surement ces gens là qui financent macron et son quoi qu’il en coûte.
Pour retrouver notre souveraineté , il faut virer ces traîtres , qui gouvernent en France
Terrifiant lorsqu on est patriote on est égoïste..
Ces mondialistes ne « fonctionnent » qu’en rêvant d’un monde géré comme dans des films « futuristes » tels que « Soleil vert » ou « Hungers games » …
Ils estiment que ‘humain n’est rien d’autre qu’une variable d’ajustement économique qu’il faut optimiser au maximum …
Stop ou encore ? …
trop gorgés de cinémascope, sans doute ? ( c’est la génération née avec la télé , non ?
Duflot qui vit grassement par la politique sans avoir jamais vraîment travaillé, devrait connaître ce proverbe chinois: » quand les gros maigrissent, les maigres crèvent ».
Les sommets de Davos, réunissant le gratin de la finance mondiale non
la plus grande reunion des pires tarés ,psychopathes genocidaire ,criminels la lie de l humanité qui veux se faire passée pour l elite mondiale ne sont en fait que les destructeurs de la democratie ,la liberté et de l humanité ,juste un fleau et des plaies a eradiqués tres vite