Sondage catastrophique pour Macron et le gouvernement : les Français n’en peuvent plus

Capture d'écran
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On nous avait dit que les Français avaient apprécié l'intervention d'Emmanuel Macron annonçant, le 30 octobre, le reconfinement. On nous disait encore hier que son Premier ministre Jean Castex - Monsieur déconfinement-reconfinement - sombrait dans des abîmes d'impopularité mais qu'Emmanuel Macron, lui, se maintenait.

Il n'a pas fallu une semaine d'attestations, de fermetures de rayons non essentiels et d'épisodes toujours plus hilarants de « Véran, fais-moi peur » pour que les Français, logiquement, manifestent leur exaspération devant la gestion des crises par le Président et le gouvernement.

Le sondage IFOP pour le JDD, publié ce dimanche, indique des niveaux d'impopularité record sur quasiment tous les sujets. Pour le directeur général adjoint de l'IFOP, Frédéric Dabi, cette enquête montre « l'inquiétude et l'épuisement des Français ». Et comment en irait-il autrement ?

Sur les trois grands sujets - crise économique, crise sanitaire, terrorisme islamiste -, la confiance dans le gouvernement recule sur tous les fronts : -6 points en moyenne en dix jours ! Même sur le volet économique et le soutien aux entreprises, où le gouvernement n'a qu'à annoncer des rallonges de milliards (sans nous dire comment tout ça se réglera ensuite...), il ne convainc plus que 45 % des Français. Sur la lutte contre le coronavirus, ils ne sont plus que 35 %... Sur la lutte contre le terrorisme islamiste, la désaffection vis-à-vis d'Emmanuel Macron est forte, en particulier chez les électeurs LR, pourtant soutiens constants du chef de l'État : ils ne sont plus que 37 % à lui accorder leur confiance. Les assassinats de Samuel Paty et des trois paroissiens catholiques de Nice semblent avoir ouvert les yeux à beaucoup. Et les gesticulations de M. Darmanin faisant la tournée des capitales du Maghreb pour négocier l'expulsion d'une poignée d'islamistes dont elles ne veulent à aucun prix ne convaincra personne...

Les crises sont toujours des révélateurs d'un état profond, mais que l'on ne voulait pas voir. 2020 constitue, de ce point de vue, un tournant : le roi est nu. Le roi, c'est l'état de la France. Affaiblie (pour ne pas dire plus) économiquement, déchirée par le poison islamiste qui n'hésite plus à se dire sur les réseaux sociaux, dans nos salles de classe et dans la rue, confinée et gouvernée à coups d'injonctions contradictoires par des pseudo-managers, elle se trouve sonnée en regardant ce qu'elle est devenue.

On fêtait, cette année, les 80 ans de « l'étrange défaite ». 2020 est l'année de « l'étrange découverte ». Et les Français, mutatis mutandis, sont tout aussi sonnés.

Que peut-il advenir ? Une poursuite du délitement, un affaissement supplémentaire ? Une fuite en avant dans la restriction de certaines libertés, déjà bien amorcée ? Un raidissement des élites prêtes à tout pour conserver le pouvoir sur une situation qui leur échappe, inspirées par un scénario Biden ?

Pour le Président et le gouvernement, les sondages catastrophiques de cette semaine contiennent encore une marge. De régression.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

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