Sondages : tous perdants, mais pour Macron, la chute est brutale !
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Un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info, publié il y a une semaine, montrait que tous les acteurs du conflit autour des retraites – gouvernement, Président, syndicats et même l'opposition - se retrouvaient perdants, un mois après le début du mouvement : la CGT récoltait 63 % de mauvaises opinions et Édouard Philippe 67 %. Un « en même temps » révélateur de l'état de l'opinion, qui ne s'est pas trompée sur les jeux de rôle et les arrière-pensées des uns et des autres dans cette affaire. Les Français ont le sentiment d'avoir été pris en otages par tous.
Tous perdants. Mais certains plus que d'autres : les Français, exaspérés par cette réforme et ce conflit, pointent le doigt vers Emmanuel Macron. En effet, le calcul du président de la République est en train de se retourner contre lui. L'idée était pourtant simple : souder derrière lui l'électorat LR en se présentant comme celui qui réussirait là où tous ses leaders avaient échoué - la suppression des régimes spéciaux. Mais la ficelle était trop grosse et Emmanuel Macron a péché par mégalomanie et amateurisme, comme le disait Éric Zemmour cette semaine : une refondation totale du système des retraites constituait un redoutable enjeu technique et de communication, et c'était une erreur. Cela manifestait, de la part du Président, une méconnaissance profonde de l'histoire du pays, des réformes antérieures et des situations particulières. Ce qui est tout de même embêtant pour un président de la République.
Dès ce sondage du 3 janvier, les Français jugeaient très sévèrement ses vœux : 75 % disaient ne pas avoir été satisfaits par son allocution, 57 % lui reprochaient de n'avoir pas « cherché à apaiser les Français » (57 %) ni montré « qu’il était prêt à trouver des solutions au conflit actuel » (70 %).
Mais ce sentiment se traduit, désormais, par une forte chute de popularité pour lui : dans le baromètre YouGov réalisé du 6 au 7 janvier pour Le HuffPost, il perd 4 points, passant de 29 à 25 points d'opinions favorables. Ce décrochage est principalement dû aux électeurs de droite : -15 points, après une hausse de 12, le mois précédent. Le siphonnage a été de courte durée quand ces électeurs ont vu que les régimes spéciaux renaissaient sous une autre forme. Avec une grève qui s'éternise et bat les records de 1995, de 1986 et bientôt de 1968. Macron et Philippe se voulaient de super-Sarkozy, ils finissent en sous-Juppé...
Plus inquiétant encore, pour Emmanuel Macron : loin de conquérir, il régresse au cœur de son électorat : il perd 9 points chez les sympathisants du centre, et même 3 points chez ceux de La République en marche !
Face à ce conflit qui l'obligera à lâcher tôt ou tard sur l'âge pivot mais qui plombera définitivement sa crédibilité réformatrice, Emmanuel Macron a semblé réagir avec une forme d'aigreur, déclarant, lors d'un nouveau débat de la Convention citoyenne sur le climat : « Peut-être que j’arrive trop tard dans un monde trop vieux, que la casse est déjà importante, mais je ne vais pas payer pour mes prédécesseurs. J’en entends tous les jours, mais beaucoup des choses contre lesquelles parfois on manifeste, leurs causes profondes, sont des décisions qui viennent d’avant. »
Emmanuel Macron en mode Calimero, trouvant que c'est vraiment trop inzuste ? Qui l'eût cru...
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