SOS Calvaires : avec ceux qui dressent des croix dans la montagne

SOS Calvaire 5

Samedi 22 octobre, 13 h. Nous sommes au cœur du massif de la Chartreuse, à quelques kilomètres au nord de Grenoble. Le soleil transperce l’épaisse forêt qui borde la route et se reflète sur le calcaire érodé de la montagne. L’air est pur, une légère brise fait bouger les feuilles des arbres.

 

Face à moi, une soixantaine de jeunes s’activent, discutent, rient et se préparent. Ils se sont rassemblés à l’appel de l’association SOS Calvaires. Ils marcheront sur le « sentier de la galère », un chemin sinueux qui traverse la Chartreuse et porteront une belle et grande croix de bois jusqu’à son sommet. SOS Calvaires pose son 25e calvaire en deux ans d’existence. L'association fédère et mobilise des centaines de bénévoles partout en France. Mus par la foi ou l’amour de leur patrimoine, ils ont décidé d’agir de façon concrète : construire, transporter puis poser des croix au sein des campagnes hexagonales.

Alors que les préparatifs s'achèvent, le groupe est rejoint par Baptiste Marchais, le youtubeur aux 230.000 abonnés qui revendique et assume fièrement sa foi catholique. Venu soutenir et parrainer l’action, Baptiste donne à SOS Calvaires une belle publicité et lui permet d’être connue de milliers de Français. De l’aveu de Julien Le Page, président de SOS Calvaires, le premier passage de Baptiste Marchais, il y a un an, a tout changé : « Lorsque Baptiste est venu nous voir l’année dernière et qu’il a publié sa vidéo, tout est allé très vite. Dans les jours qui suivirent, nous avons vu les dons affluer et nos réseaux sociaux exploser ! » De retour avec eux pour cette nouvelle pose de calvaire, Baptiste se confie : « Je le fais pour deux raisons, et pour le patrimoine et la transmission de nos ancêtres, et pour l’œuvre de Dieu […] Quelques mois après ma première vidéo avec SOS Calvaires, j’ai reçu plusieurs coups de fil d’abbés qui me disaient que de nombreux jeunes se convertissaient suite au visionnage de celle-ci. ».

Ils sont heureux d’être tous réunis et l’impatience commence à se lire sur les visages. Tout est prêt pour entamer l’ascension de la montagne. Objectif : le monastère de Currière, où ils sont attendus par les frères de Bethléem, une communauté monastique qui y vit recluse depuis les années 70. C’est là-bas qu’ils érigeront leur croix, c’est là qu’ils prieront et qu’ils festoieront pour réparer leurs forces après une journée d'efforts. Enfin, le départ est donné. Baptiste et les deux responsables locaux de SOS Calvaires portent la croix sur leurs épaules et prennent la tête. En file indienne, les 60 autres suivent le cortège. Dans la joie et la bonne humeur, la marche débute ; l’image est magnifique.

Il faudra un peu moins de deux heures à la troupe pour arriver au monastère, deux heures de marche au sein d’une nature aussi sublime qu’apaisante, interrompue parfois par des pauses de prière et des chapelets. Un homme tient la croix, les autres se mettent en cercle face à lui et l’on récite dix fois « Je vous salue Marie ». Ces moments de pure spiritualité reposent les corps autant qu’ils énergisent l’esprit. Forces de cohésion, les chapelets imposent le respect.

Enfin, vient le moment tant attendu. Arrivée à la cime et reçue par les frères de Bethléem, la troupe fait silence. Voici venue l’heure d’ériger le calvaire et honneur sera donné à Baptiste, mais aussi à Éloi, le jeune menuisier-charpentier qui a bâti la croix de ses mains, de la planter dans le sol, face au monastère. Moment salutaire, l’érection du calvaire sera applaudie vigoureusement et bénie par le frère Jérôme. Alors que tous les regards se portent sur cet amont de bois, hissé avec force au sommet de la montagne, béni des frères et fruit du travail d’un jeune au solide talent, on peut lire dans les yeux ces mots chrétiens : « La Croix demeure tandis que le monde tourne. » Le slogan de SOS Calvaires.

 

 

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