Soupçons d’irrégularités : Lucie Castets dans le viseur de la droite parisienne

Capture d'écran RTL
Capture d'écran RTL

Lucie Castets s’accroche. Celle qui fait l’unanimité à gauche pour devenir Premier ministre tente de maintenir, par tous les moyens, les projecteurs braqués sur elle - faisant fi de la trêve olympique. Aperçue, mercredi 31 juillet, dans le Loiret, à l’usine Duralex, aux côtés d’Olivier Faure (PS) et de Marine Tondelier (Verts), la prétendante au poste de chef de gouvernement était en quête de crédibilisation par l'image. Mais patatras ! D’après les informations de nos confrères du Canard enchaîné, Lucie Castets, toujours fonctionnaire en poste à la mairie de Paris en tant que directrice des finances et des achats, ne se serait pas mise en disponibilité pour faire campagne, alors que son statut l’y oblige. Elle aurait simplement posé des congés jusqu’au 30 août. Une situation qui pourrait être abusive et fait bondir la droite parisienne. L'affaire risque de porter un rude coup à celle qui n’attire la sympathie que chez 31 % d’électeurs de gauche.

Contre Castets, la droite s’insurge

Ni une ni deux, l'opposition de droite a adressé une lettre au procureur de la République de Paris. Révélée par Le Figaro, cette lettre considère que la situation présumée de Lucie Castets constitue « une violation de son devoir de réserve par ses prises de position politiques, ce qui l’expose, a minima, à une sanction disciplinaire ». Prise de position et engagement politique que dénonce la droite parisienne. Elle accuse la mairie de Paris d’avoir sciemment communiqué sur « l’engagement [de Lucie Castets, NDLR] au sein du NFP » via « l’usage du service presse de la ville de Paris » afin de « promouvoir » sa « candidature ».

Mieux : le groupe Changer Paris dénonce également, via son porte-parole Aurélien Véron, « un potentiel détournement de fonds publics ». « Cette situation amène à s’interroger sur l’existence d’un possible manquement à son devoir de réserve de la part de madame Castets, ainsi que d’un potentiel détournement de fonds publics à des fins de promouvoir sa candidature et, plus largement, les activités du NFP », peut-on lire dans la lettre transmise au parquet national financier (PNF). Les juges du PNF sont saisis au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale.

La Mairie de Paris rétropédale

Pour le moment, la mairie de Paris tient bon. Interrogée par l’AFP, sa porte-parole, Lamia El Araaje, indique : « Nos services juridiques et RH ont fait une analyse, suite à la sollicitation de Lucie Castets, et n'ont pas relevé de problématique juridique. » Pourtant, l’ancienne députée de la XVe circonscription de Paris avait déclaré, quelques heures plus tôt, que le sujet était « bien identifié », évoquant une possible saisine du service déontologie de la mairie d’Anne Hidalgo.

Il n’en sera rien. Sollicité par l’AFP, Yves Charpenel, président de la commission de déontologie, assure ne pas avoir reçu de saisine. Pourtant, la fonctionnaire-candidate reconnaissait elle-même, jeudi 1er août, sur RTL, être « actuellement en congé », précisant qu’elle se mettrait en disponibilité « le moment venu ». Cherchant à clore tout débat, Lamia El Aaraje, persiste : « Nos services juridiques et RH ont fait une analyse, suite à la sollicitation de Lucie Castets, et n'ont pas relevé de problématique juridique. » Avec ou sans l’avis de la commission de déontologie, le parquet rendra - quoi qu'il advienne - un jugement qui pourrait bien sceller l’avenir politique - déjà bien chancelant - de la candidate à Matignon.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

52 commentaires

  1. On dit qu’il ne faut pas se fier aux apparences , ça doit s’appliquer en ce qui la concerne .

  2. IL y a une «  droite » à Paris? Ah bon ?! Parce qu’à part les collabos à la macronie en attente d’un appel tactique des réseaux politicards…

  3. Cette personne est en campagne, je ne savais pas que le premier ministre était élu par et pour le peuple !

    • Qu’importe ! Le régime actuel se moque éperdument de l’avis du peuple. Lequel est aussi versatile, reconnaissons-le, que celui qu’il a élu… A celle ou celui qui qui héritera du poste de premier ministre, nous souhaitons « bien du plaisir », comme disait le Général…

  4. Depuis que Lucie Castets est sortie de l’obscurité, on lui voit pousser des ailes à une vitesse supersonique !

  5. Tous ces gens se situent au dessus des lois ( qui ne leurs sont pas favorables, politique à deux vitesses ).
    Ca en dit long sur ce qui pourrait arriver s’ils arrivaient au pouvoir.

    • Leur arrivée au pouvoir serait une excellente chose. Pourquoi ? Parce qu’ils pourraient être tous identifiés et fichés par une Droite enfin contrainte de réagir et à faire bloc pour les chasser probablement avec de la casse. Mais on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs. J’étais déjà partisan de cette solution en 1968 et j’avais raison car pour n’avoir rien fait de salutaire en 68 nous avons eu 81 et ses sinistres conséquences que l’on continue de payer. Seulement pour cela il faut une Droite qui s’assume. « La fin justifie les moyens » ça marche dans les deux sens et quand on est majoritaire on a plus de chance de l’emporter

  6. Cette charmante ambitieuse visiblement pathologique gagnerait à avoir un minimum de culture démocratique et parlementaire à éviter de s’auto-promouvoir chef d’un gouvernement d’opposition face à un Président élu mais sans même être elle-même investie de la moindre légitimité démocratique et encore moins membre du Parlement.
    Mme ne représente qu’elle même, c’est à dire rien d’autre qu’un beau sourrire carnassier.

  7. Faire campagne alors qu’elle est salariée de la mairie de Paris prouve bien que certains fonctionnaires semblent être payés pour ne pas faire grand chose, dans la mesure où son absence ne semble pas perturber les services financiers de la mairie de Paris ! C’est exactement comme pour nos ministres en campagne pour les législatives, élus députés et toujours ministres, taxés de démissionnaires mais qui semblent toujours bénéficier des privilèges liés à la fonction de ministre. Un grand coup de ménage s’impose au nom de la justice, de l’égalité et pour assainir les finances publiques.

    • Détrompez-vous elle travaille très dur à la vue de la dette colossale de la ville de Paris, et vue l’état d’insécurité et l’insalubrité qui y règne. Il reste tellement de choses à déconstruire, tellement de projets débiles à mettre en œuvre, tellement de leurs amis à subventionner qu’une place de premier ministre ne serait pas de trop.

    • Quand j’ai signé mon contrat à la Ville ( pas de Paris), j’ai signé pour être neutre politiquement, et maintenant, je constate que cette femme peut faire ce qu’elle veut, depuis la mairie de Paris.

    • « son absence ne semble pas perturber les services financiers de la mairie de Paris ! » dites vous? En même temps pour laisser la dette gongfler à vue d’oeil, pas besoin de se démener beaucoup. Tout va à vau l’eau à Paris!

  8. Pas encore nommée, cette arriviste arrogante se la joue déjà 1er ministre ! Deux chose m’inquiètent profondément :
    – elle collabore aux finances de la Mairie de Paris, finances encore en plus mauvais état que celles de la France
    – son projet principal est d’augmenter les fonctionnaires : on sait que la France entretient déjà un nombre explosif de fonctionnaires et que malgré, cela il manquerait du monde dans les hôpitaux, les prisons, la justice, les écoles, etc. Dans les campagnes les services publics sont devenus quasiment inexistants malgré cette pléthore de fonctionnaires. Et si l’on peut reconnaître que le salaire de base de ces fonctionnaires n’est peut-être pas mirobolant, il faut mettre en face tous les privilèges dont bénéficient ces gens : emploi à vie assuré, volume d’heures de travail, conditions de retraite privilégiées, etc. Donc, plutôt que d’en rajouter, utilisons déjà les moyens existants à bon escient. Supprimons la hordes de larbins et serviteurs à la botte de nos politicards (chauffeurs, porteurs de serviette et de parapluie, cireurs de pompes, cuisiniers, maitres d’hôtel, etc.) et apprenons leur à vivre comme vivent leurs collègues dans les autres démocraties d’Europe. Je serais quand même d’accord pour la retraite à 62 ans, à la seule condition que ce soit pour TOUT LE MONDE. Il convient d’accorder des départs avancés uniquement pour les salariés souffrant de conditions de travail très pénibles, ce qui n’est pas le cas de tous les fonctionnaires, loin de là !

  9. Si elle est en congés , c’est qu’elle ne croit pas être en capacité d’être nommée 1er ministre . En tous cas elle était ( elle est pour Paris) une garantie pour la gauche autant qu’une ruine pour la France : faire passer « son projet »malgré la quasi-banqueroute !

  10. Une commission de déontologie à gauche. De suite l’éclat de rire monte aux lèvres. Mais ce n’est pas le sujet. Ce qu’il faut retenir, c’est que bafouer les règles est une conduite ordinaire pour ceux qui ont la morale facile à l’égard des autres.

  11. Fonctionnaire un jour, fonctionnaire toujours, elle aurait pourtant fort à faire chez son employeuse municipale endettée, mais en ce domaine la France c’est encore mieux.

  12. La gauche à l’art de choisir des candidats hors sol, il me semble que cette technocrate n’est-elle pas la grande dépensière de la mairie de Paris

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