Squat et justice privée : confrontation mortelle à Palaiseau

@Silar/Wikimedia commons
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Alors qu’ils cherchaient à le déloger, trois hommes ont été attaqués au sabre par un squatteur qui occupait illégalement un logement à Palaiseau, en Essonne. L’un d’entre eux est mort sur place, le pronostic vital d’un autre est toujours engagé à ce jour, tandis que le troisième a été placé sous contrôle judiciaire pour avoir participé à l’expédition punitive, a indiqué l’AFP.

Ils tentent d’expulser un squatteur... à leurs dépens

Les faits se sont déroulés dans la nuit de vendredi à samedi. Après un dîner arrosé avec leur employeur dans les locaux de l’entreprise, trois hommes sous l’influence de l’alcool ont décidé de rendre eux-mêmes justice à leur patron en allant chasser un squatteur qui occupait son pavillon, alors que ce dernier lui avait demandé de quitter les lieux l’après-midi même, a informé le parquet d’Évry-Courcouronnes à l’AFP.

Après avoir enfoncé la porte d’entrée puis celle de la chambre où se trouvait l’intrus, les hommes lui ont porté des coups, le blessant au visage. Ce dernier a riposté, armé d’un sabre d’ordonnance, en blessant mortellement l’un des hommes au thorax. Les secours l'ont découvert mort sur les lieux. Grièvement blessé, un autre est parvenu à s’enfuir et a été transporté à l’hôpital, où son pronostic vital reste engagé. Le dernier, indemne, a pu appeler la police, puis a été placé en garde à vue et relâché sous contrôle judiciaire pour avoir enfreint la loi de 2014 relative à « l’atteinte à la vie privée ». L’auteur présumé des coups de sabre, un Français né à Nice, nommé Gilles R. et âgé de 42 ans, aurait été arrêté et placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, a appris Valeurs actuelles de sources policières.

Quand la Justice se retourne contre ceux qui « se font justice »

Si cette affaire a pris une tournure particulièrement dramatique, elle en rappelle bien d’autres où des propriétaires, insatisfaits et démunis face aux lois en vigueur en matière de squat et d’expulsions, ont pris le parti de se faire justice eux-mêmes. C’était le cas, en 2022, d’une Niçoise qui, face au refus catégorique de partir de la part de squatteurs installés dans son logement, avait profité d’une absence des occupants pour changer les serrures et récupérer ainsi son appartement. Un procédé qu’elle savait illégal, mais qu’elle avait pourtant décidé de tenter devant la lenteur du parcours de justice. Pas plus tard qu’en mars de cette année, Richard Stornello a connu une situation similaire. Mais lui a eu moins de chance : après avoir payé quelqu’un une centaine d’euros pour faire peur au couple qui avait toujours refusé de payer un loyer pour la location de son appartement situé sur la promenade des Anglais, à Nice, le propriétaire a été placé 48 heures en garde à vue, puis placé sous contrôle judiciaire, interdit de s’approcher de son logement et de rentrer en contact avec les « locataires ».

La loi toujours pas assez du côté des victimes

En effet, dans les cas de squat, la loi n'est pas particulièrement du côté des propriétaires. Et si le « durcissement » de cette dernière vis-à-vis des squatteurs avait fait beaucoup de bruit, en 2023, un occupant illégal « récalcitrant » a le droit de traîner en Justice le propriétaire du lieu en question qui l’en aurait délogé, et ce, malgré les poursuites qui auraient pu être lancées à son encontre. Ainsi, en mars 2023, la propriétaire d’un immeuble à Lyon, qui avait réussi à reprendre la main sur son immeuble squatté pendant plusieurs mois et complètement saccagé, s’était vue traduite en Justice par les anciens occupants illégaux qui réclamaient de pouvoir « accéder à leur "domicile", remis en état, et 5.000 euros de dommages et intérêts ».

La loi est claire : si l’article 226-4 du Code pénal prévoit une peine de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende pour « l'introduction dans le domicile d'autrui à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contrainte », autrement dit le squat, « le fait de forcer un tiers à quitter le lieu qu'il habite sans avoir obtenu le concours de l'État [...] à l'aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contraintes, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 30.000 € d'amende », selon l’article 226-4-2. De quoi s'arracher les cheveux et se demander s'il ne vaut parfois pas mieux être un délinquant qu'une personne honnête...

Vos commentaires

53 commentaires

  1. C’est scandaleux ! a chaque fois que des racailles commettent le pire, ce sont les victimes qui sont placées sous contrôle judicaire, ce qui de ce fait, (comme dit maintes fois) encourage ces racailles de tous bords et de tous poils à commettre les pires méfaits sans relâche. Nos Services d’Ordre rencontrent les mêmes problèmes, à chaque fois qu’ils tentent de protéger les honnêtes gens, ils risquent d’être placés en garde vue ou en prison..

  2. Si les juges ne se privent pas d’appliquer avec zèle -ou moins de zèle, selon – les Lois au gré de leur idéologie, ces mêmes lois ont été votées par des élus de gauche …….Si cela n’avait dépendu que de moi, ces élus n’auraient jamais palpé 6000 € mensuels plus les avantages et indemnités de leur vie….Que les électeurs de gauche se dénoncent !

  3. Il me semble que pour répondre à pareille iniquité il n’y a qu’une solution qui pourrait remettre le juge dans le droit chemin , celle qui consisterait , en pareil cas, à squatter sa maison . Peut être qu’il réfléchirait alors avant d’agir !

  4. Les scélérats qui ont voté ces lois j’aimerai les voir devant leurs domiciles occupés. Non seulement ce risque
    fait peur et ces lois énervent. On peut comprendre les propriétaires pressés de récupérer leurs biens avant de les retrouver anéantis.

  5. Les véritables coupables ne sont ni les squatteurs, ni les squattés, mais les députés qui ont osé voter cette loi qui rend coupables les victimes et les juges bienveillants de cette situation !
    Je n’ose imaginer quelle serait ma réaction devant une telle situation !
    Allant sur mes 80 ans, profondément respectueux toute ma vie du bien d’autrui je sais que ça deviendrait insupportable et que je ne pourrais laisser passer.
    Nos juges confortablement installés dans leurs certitudes « du bon droit » face à des lois scélérates devraient aussi tenir compte de ce que l’exaspération est capable de souffler à des citoyens convaincus de leurs droits à eux !

    • « Nos juges » du syndicat de la magistrature, on ne peut que les mépriser.
      C’est la première fois depuis taubira que le ministère de la justice n’est pas tenu par un gauchiste, mais aura-t-il « les coudes » pour dissoudre le dit syndicat comme il a su si bien faire pour génération identitaire?

  6. La Loi, dans ses inextricables applications, devient ubuesque dans ces cas de violation de propriétés, étant sensément faite pour être équitable pour tous, et c’est bien là qu’il faut intervenir, et non en cherchant à la contourner, et encore moins en l’enfreignant. Les voleurs, escrocs et criminels sont traités avec les mêmes règles que les citoyens paisibles et respectueux des lois. Et tant que ces lois ne changeront pas, on verra ces situations révoltantes se reproduire.
    Depuis sa création , l’Institut pour la Justice n’a de cesse de faire fléchir les politiques dans ce sens, toujours en faveur des victimes. Et tant que des syndicats tels que le Syndicat de la Magistrature, politisé à l’extrême, auront la main sur le système judiciaire comme c’est le cas actuellement, rien n’avancera. Les Gardes des Sceaux successifs n’ont fait que regarder ailleurs, vers d’autres urgences, au lieu de s’associer à la demande populaire d’une profonde réforme de la Justice.

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