Stages de lutte contre le racisme de SUD Éducation : vous avez dit raciste ?

Nous vous les avions annoncés voilà un mois, ils se déroulent cette semaine. Ce sont les stages de SUD Éducation 93, dispensés au titre de la formation professionnelle – donc possiblement payés par nos soins – sur le thème : « Au croisement des oppressions : où en est l’antiracisme à l’école ? »

Du lourd, comme on dit.

Si lourd que SUD Éducation précisait sur son document d’inscription : "L’administration peut demander une attestation à l’issue du stage, [mais] elle ne peut exiger ni convocation, ni information sur l’objet du stage." Mais j’imagine qu’elle a été tenue d’accorder des congés puisque ledit stage se déroule en semaine. Je crains donc que certains élèves de Seine-Saint-Denis aient été privés de cours pendant que leurs enseignants allaient se pencher sur les « programmes d'histoire servant le roman national », la "sur-orientation dans les filières professionnelles des élèves descendant-e-s des immigrations en particulier postcoloniales", "l’islamophobie et l’instrumentalisation de la laïcité́", les "politiques migratoires durcies qui concernent de nombreux élèves et leurs familles, violences policières qui touchent les élèves à l’extérieur et dans l’école", etc.

Qu’un syndicat entretenu par la collectivité travaille à dresser les populations les unes contre les autres n’est guère étonnant dans notre beau pays, mais SUD Éducation 93 va plus loin puisque des ateliers « non mixtes » racialement ont été organisés dans ce cadre. Ce qui est strictement illégal et totalement raciste !

Alerté sur cet événement, le ministre de l’Éducation a annoncé qu’il portait plainte ; ce qui n’est pas encore fait, semble-t-il. Il est en cela rejoint par Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, maire de Drancy et député de Seine-Saint-Denis, qui déclarait mardi matin sur RTL : « Appelons cela par son nom : c'est un atelier racial. Des gens sont exclus à cause de leur race [...-] et, comme l'a dit Jean-Michel Blanquer, cela ne peut être accepté, et cela doit être poursuivi en justice car c'est du racisme pur. »

Yves Calvi avait donc invité également Aurélien Boudon, co-secrétaire de la section SUD Éducation 93, afin qu’il s’explique. On n’a pas été déçu du voyage…

Je retranscris ici le dialogue :

"– Ça permet d’aborder des sujets juste entre personnes concernées… En l’occurrence, il s’agit d’ateliers entre personnes "racisées".
– Vous pouvez préciser ?
– Des personnes qui, en raison de leur origine, réelle ou supposée, de leur appartenance, de leur confession religieuse, réelle ou supposée… les gens leur assignent un certain nombre de préjugés… en fait, pour le dire simplement, ce sont des personnes qui sont victimes de racisme.
– Vous comprenez que ça puisse choquer ? Dans une France républicaine, on est en train de diviser les gens par tranches, on les fait participer à des ateliers où ils se retrouvent entre eux, et cela au sein de l’Éducation nationale.
– La non-mixité, c’est un outil. Nous, on n’en fait pas un projet de société.
– Ce sont bien des ateliers où ne se retrouvent, en ce moment, que des personnes, par exemple, qui sont noires ?
– Non, parce que les personnes victimes de racisme ne sont pas forcément que noires (sic). Ça peut être des personnes d’origine asiatique ou maghrébine.
– À l’envers, ça veut bien dire qu’il n’y a pas de blancs dans ces ateliers ? J’ai l’impression qu’on joue avec les mots…"

Ricanement offusqué de M. Boudon, qui réplique :
"S’il y a des Blancs qui subissent le racisme, il faudra me les présenter !"

L’affaire est donc entendue: le racisme n’est qu’une affaire de Blancs et partout où il y a des Blancs, il y a racisme. CQFD.

C’est la démonstration même de ce que Pascal Bruckner dénonce dans son dernier livre – Un racisme imaginaire, Éd. Grasset – et sur lequel je reviendrai. Il y décortique ce « retournement caractéristique de toute une “gauche” multiculturelle » dans lequel « l’évangile de l’antiracisme est plus important que les événements eux-mêmes », et l’islam un dernier « substitut pour une gauche agonisante ».