Stephen Hawking : un parcours scientifique et humain hors du commun
3 minutes de lecture
Stephen Hawking, qui vient de décéder, marquait les esprits lorsqu’on le voyait à la télévision, recroquevillé sur son fauteuil roulant, avec sa tête penchée sur le côté et sa voix artificielle. Pourtant, il était un des plus grands astrophysiciens de notre époque et il a fait des découvertes majeures, la plus importante étant l’évaporation des trous noirs. Ces monstres gravitationnels, qui siègent souvent au centre des galaxies, absorbent tout ce qui se passe à leur portée, matière comme lumière, d’où leur nom de "trou noir", car ils ne sont pas visibles. Jusqu’en 1974, on pensait que leur masse grossissait éternellement, mais M. Hawking a mis en évidence, par des calculs mathématiques liés à la mécanique quantique, une (légère) évaporation des trous noirs inversement proportionnelle à leur masse. Tous ces monstres finiront par disparaître sur des échelles de temps gigantesques (des milliards d’années). Cette théorie n’a pas encore été vérifiée expérimentalement, car l’évaporation est tellement faible qu’on ne peut pas la mesurer. Les astrophysiciens ne désespèrent pas d’y arriver en observant de micro-trous noirs, car ces derniers se dissipent plus vite que leurs congénères plus massifs.
M. Hawking est né en 1942. Fils d’un chercheur en biologie et d’une militante politique, il a été un élève moyen. Entré à Oxford, il aurait souhaité étudier les mathématiques, mais celles-ci n’étant pas enseignées, il s’est rabattu sur la physique. Étudiant peu travailleur, il a obtenu de justesse une mention TB. En 1963, alors qu’il avait pris un poste à Cambridge, il a ressenti les premiers symptômes de la maladie de Charcot, qui enlève tout contrôle neuromusculaire. À l’époque, on ne lui donnait que trois ans à vivre, mais il a déjoué ce sombre diagnostic et a survécu 55 ans. Néanmoins, son handicap est allé croissant et, en 1975, il a perdu l’usage de la parole et parlait grâce à un synthétiseur actionné par sa joue.
Malgré sa maladie, il a repris sa thèse et s’est marié en 1965 ; il a eu trois enfants. Son ouvrage Une brève histoire du temps l’a rendu célèbre en 1988. Ce livre un peu confus est devenu un best-seller, vendu à neuf millions d’exemplaires, grâce au marketing de son éditeur qui a utilisé le contraste entre le contenu scientifique de haute volée du livre et la photo de son auteur sur sa chaise roulante. Dans l’inconscient collectif, Stephen Hawking était le symbole même de la science, pur esprit emprisonné dans un corps désarticulé au point de devenir un personnage du dessin animé Les Simpson. Ses avis sur les extraterrestres ou sur tout autre sujet scientifique étaient scrutés avec attention. Avec facétie, il a prouvé que le voyage dans le temps n’existait pas en organisant une réception avec petits fours et champagne pour tous ceux qui viendraient de l’avenir, mais n’a annoncé cette cérémonie que le lendemain ! Aucun individu arrivant du futur ne s’est présenté, mais peut-être que les voyageurs temporels ont l’ordre de rester discrets ?
Thématiques :
DécèsPour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :