[STRICTEMENT PERSONNEL] Entre entraîneur et entraîneuses… À Mbappé de choisir
« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans », écrivait Rimbaud, qui était particulièrement bien placé pour savoir de quoi il retournait. Sorti depuis belle lurette de l’anonymat, caressé par la réussite, encensé par les médias, idolâtré par les foules, Kylian MBappé, déjà âgé de vingt-cinq ans, à défaut d’être ces jours-ci au mieux de sa forme, touche dès à présent à l’apogée de sa carrière, du moins si l’on se réfère à la longévité moyenne des étoiles du football professionnel, pour qui l’âge du déclin, voire de la retraite, sonne le plus souvent bien avant la quarantaine. Le moment est venu pour lui, à la suite de sa retentissante escapade sur les bords de la Baltique, d’en tirer quelques leçons et de devenir enfin, ou de redevenir puis de rester, « sérieux ». Le temps passe plus vite encore, dans certains métiers et à un certain niveau, que pour le commun des mortels, et même un footballeur mondialement célèbre peut prendre conscience qu’il a passé le stade où l’opinion pardonne les erreurs de jeunesse ; bref, qu’il n’est plus de son âge et de son statut de se payer du bon temps sans en payer d’une façon ou d’une autre le prix.
J’ignore bien entendu, faut-il le préciser, ce qui s’est exactement passé pendant le week-end de détente que s’était accordé la star du football avec la bénédiction du sélectionneur de l’équipe de France et la permission de l’entraîneur du Real Madrid. Je ne prétends donc en aucune façon démêler qui a fait quoi à qui et avec qui au cours de ce bref séjour à Stockholm organisé à la demande de MBappé à son intention et à celle d’un ami par un spécialiste des soirées animées et des rencontres mondaines ou demi-mondaines – ce qu’on appelait parfois un entremetteur – avec la participation volontaire, rémunérée ou non, de quelques allumeuses suédoises ou autres sélectionnées en vertu de leur charme et de leur plastique. Il reviendra à la police et à la justice locales, en fonction de lois particulièrement sourcilleuses pour tout ce qui concerne les relations et notamment les rapports sexuels, consentis ou non, fût-ce entre adultes avertis, de décider s’il y a lieu ou non de procéder à des poursuites susceptibles de déboucher sur une inculpation, un procès et une condamnation (à moins, bien sûr, qu’un arrangement ne soit intervenu entre-temps). La question, la vraie question, n’est pas là, me semble-t-il.
Honorer le maillot ? On n'en est plus là
Ce qui est apparu au grand jour, en pleine lumière, à l’occasion d’un hypothétique fait divers encore enveloppé, à l’heure où sont écrites ces lignes, de toutes les brumes du Nord, c’est l’état d’un sport - le plus populaire du monde – et ce qu’il reflète d’une société. C’est aussi ce que la pratique et la maîtrise de ce sport ont fait d’un jeune homme aussi doué que sympathique, qui pourrait bien, comme tant d’autres dans tant d’autres domaines, avoir perdu ou être en train de perdre le contact avec la réalité.
Le football, à ses origines aujourd’hui bien lointaines, était censé, au-delà de l’aspect ludique, de la performance des matchs et de leurs résultats, développer chez ses pratiquants le sens du collectif, l’esprit d’équipe, susciter la fierté de ceux qui faisaient de leur mieux pour porter et honorer le maillot d’un modeste club local ou d’une formation nationale. En tant que sport, le football offre trop souvent le spectacle de passions déchaînées, de bagarres, de rixes, d’affrontements haineux, au milieu de cris de singes et de fumigènes où s’expriment le racisme le plus primaire et le chauvinisme le plus affligeant. En tant que phénomène social, ce spectacle est d’abord un business, un marché où se brassent et ruissellent des sommes de plus en plus considérables, de plus en plus irréelles, qu’il s’agisse des paris auxquels il donne lieu, de la retransmission des matchs, de l’invasion du sport par la publicité, commerciale ou politique, du mercato des joueurs, de leur rémunération, de leurs contrats, de leurs mobiles, de leur genre de vie.
L’argent qu’a gagné, l’argent que gagne Kylian MBappé, il l’a gagné, honnêtement, à la sueur de son pied. Comme ses émules, comme ses égaux, comme ses devanciers, comme les Messi, comme les Ronaldo, comme les Pelé, comme les Maradona, comme tous ceux qui font rêver les foules à travers toute la planète et qui, s’ils n’y prennent garde, croient être les bénéficiaires et sont les victimes de leur succès même.
MBappé le businessman
Il a fallu cette pitoyable et probablement sordide affaire de Stockholm pour que soit étalé devant le monde entier le train de vie de celui qui, il y a seulement une demi-douzaine d’années, était un gamin exceptionnellement doué pour faire circuler un ballon rond un peu plus vite que ses coéquipiers, qu’émerveillait encore la lumière des projecteurs et qui aimait encore, comme un enfant, le jeu qui allait devenir son métier. MBappé, aujourd’hui, c’est cet homme d’affaires, ce businessman qui négocie par l’intermédiaire de ses avocats le petit litige (autour de cinquante-cinq millions d’euros) qui l’oppose au PSG, hier encore son club. MBappé, c’est ce businessman qui, en quatre jours, à bord d’un jet privé, pour le plaisir, entouré de ses gardes du corps, de son assistance, sillonne l’Europe, de Madrid à Stockholm, de Stockholm à Figari, de Figari à Paris puis à Madrid, qui, pour faire plaisir à un ami, privatise le dernier étage d’un palace, puis une boîte de nuit…
Qu’adviendra-t-il du protagoniste involontaire de l’affaire de Stockholm ? Ne s’agit-il que d’un faux pas que la suite démentira ? Est-ce le premier signe d’une descente aux enfers ? Notre société, à l’image de toutes les sociétés décadentes, fait une place de plus en plus déraisonnable aux jeux du cirque. Il y a plus de deux mille ans, à Rome, aux combats de gladiateurs ; il y a quinze siècles, à Byzance, aux courses de chars. Aujourd’hui, un peu partout, en France comme ailleurs, au « foot » et aux nouveaux dieux du stade. On a les idoles que l’on mérite.
Victor Hugo, enfant, et enfant prodige, rêvait d’être « Chateaubriand ou rien ». Autres temps. On peut le regretter, mais c’est ainsi : les enfants d’aujourd’hui, par millions, ne rêvent d’être ni Chateaubriand ni Hugo mais Beyoncé, Taylor Swift…ou MBappé. À celui-ci d’être à la hauteur de leurs rêves. Quand on est un modèle, on se doit, on doit à ses admirateurs d’être un exemple. À la croisée des chemins, Kylian MBappé peut encore choisir et décider de quel côté il basculera, s’il suivra la pente qui monte ou celle qui descend, Maradona ou Zidane, Giroud ou Benzema. Il n’est pas obligatoire, quand on a tout pour être un grand champion, de devenir un petit voyou.
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23 commentaires
Je réaffirme que toutes ces affaires d’agression sexuelle, comme pour Depardieu, Berry, et les autres, n’ont qu’1 seul objectif : le POGNON. …. en espérant que l’accusé, à tort ou à raison, souhaite payer pour avoir la paix, comme DSK l’aurait fait avec sa victime.
« son argent il l’a gagné honnêtement… »
Une fois qu’on a écrit ça, pourquoi se sent-on obligé d’écrire un article ? Les émissions foot ont dit la même chose.
Au fait vu la façon dont il a quitté le PSG et le patron Quatari, ne serait ce pas en fait un règlement de compte ?
De toute façon vu le reportage sur cette soirée cela démontre un mec qui s’est laissé allé aux excès dans ce music hall et l’hôtel proche , le fric lui monte à la tête, déjà différentes prises de paroles insipides l’avaient fait remarquer maladroitement et maintenant qu’il se dé—-de de son problème !! ces footeux si on coupait en deux leurs salaires et qu’on leur donne des primes qu’en cas de réussite ou de nombre de bon buts ??
Je recommande la lecture « le football, une peste émotionnelle » de Marc Perelman et Jean Marie Brohm, Poche
Cette affaire n’a peut-être rien à voir avec la justice… Mais quand on appartient à un club aussi prestigieux que le
Real, on évite de se distinguer dans des affaires qui ne sont pas à l’honneur de l’interesse,et ne relèvent pas d’une conscience professionnelle exemplaire.
Même si il ne jouait pas,
MBappe se serait honoré en allant soutenir l’équipe de France.
J’espère qu’on va lui retirer ses galons de capitaine, si… Il est à nouveau sélectionné.
Un vrai petit ange.
Un petit ange qui a la tête plus grosse que ses ailes
Apprendre, à cette occasion, que des gens comme lui prennent l’avion pour un week-end à Stockholm, juste pour sortir le soir dans une boite privatisée, avec des call-girls, dormir dans un hôtel où est logé tout ce petit monde, et revenir frais comme une rose !!!! les bras m’en tombent !!! j’ignorais même que ça existait !
Vous ignoriez qu’un individu friqué pouvait emprunter un jet – privé de préférence – pour changer d’air le temps d’une soirée ?
Dans ce cas, vous êtes plus Belle au bois dormant que Belle de Cadix. J’espère que le prince ne tardera pas trop à vous réveiller.
Lorsque le matin en vous levant il y a déjà 3 millions d’€ qui tombent vous voyez la vie autrement surtout à son âge avec le niveau d’études qui n’a rien à voir avec HEC.
Les anges pour certaines cultures ont l air differents des notres …
J’abhore ce genre d’individu, « friké » et donneur de leçons, mais il y a une chose qui me révulse plus encore, c’est la curée médiatique à son endroit le condamnant, alors que tant qu’il n’a pas été jugé, il est supposé être innocent.
sur se point tout a fait d’accord avec vous
un petit ange parti trop tôt …
Tiens, le président par défaut des Français a omis de le citer comme chance pour la France, aux côtés de Marie Curie et de Charles Aznavour.
je dirais imposer ou usurpé
Lorsqu’il ne tape pas dans un ballon ce monsieur antipathique au plus haut point ne nous intéresse pas .
Exactement..curieusement il ne défend pas en jouant pour les équipes algériens ou camerounaise
Le donneur de leçon Mbappé pris au piège de ses turpitudes. Voilà une piste pour notre gouvernement pour renflouer les caisses de l’état. Taxer encore plus durement les salaires des joueurs.
Un père camerounais et une mère algérienne
Un français du futur quoi.
le fantasme de Mélenchon réalisé , problème il est devenu monstrueusement riche , mais les islamo-gauchistes savent gérer ce problème , les riches issus de l’immigration sont des bons riches .