[STRICTEMENT PERSONNEL] Lucide Albion

Si certains faits divers frappent d’emblée l’opinion, puis restent longtemps inscrits dans les mémoires, ils le doivent à leur caractère horrible ou mystérieux, et finalement au fait qu’à la fois ils parlent à chacun et font parler tout le monde, y compris à tort et à travers. Ainsi de « l’affaire Grégory », du meurtre barbare de Lola, de la disparition du petit Émile ou, déjà grand classique du genre, du quintuple meurtre attribué au très relativement énigmatique Xavier Dupont de Ligonnès.
D’autres histoires, moins tragiques et donc moins susceptibles de développements spectaculaires, passent à peu près inaperçues et sont vite oubliées alors qu’elles mériteraient, si on n'y prend garde, de passer du niveau banal, quotidien, voire trivial, de la modeste rubrique des informations dites générales au rang des « faits de société », dignes d’intéresser politiques, historiens, sociologues, et qu’elles en disent long de la réalité au sein de laquelle nous vivons, tant bien que mal.
Ainsi de ce drôle de drame qui s’est déroulé, pas plus tard que la semaine dernière, dans les beaux quartiers de Paris et qui n’a eu droit qu’à quelques lignes çà et là.
L’appartement d’une dame apparemment fortunée a attiré l’attention puis reçu la visite intéressée de quelques malfrats qui y ont trouvé, dérobé et emporté un confortable butin composé de bijoux, de montres et autres objets de valeur.
Quoi de plus banal, direz-vous ? Sans doute, mais la victime de ce qu’il faut bien appeler un vol, fût-il commis sans violence, a refusé de porter plainte contre ses auteurs.
Une bonne dame pleine de compassion
Étonnant ? Pas du tout. Cette dame, prouvant qu’on peut avoir à la fois le portefeuille à droite et le cœur à gauche, avait appris que les malfaiteurs, identifiés et arrêtés, étaient issus du tiers-monde, donc victimes avant d’être coupables, innocents par nature, fussent-ils délinquants sous l’empire de la nécessité, puisque payant encore les conséquences du colonialisme, de l’exploitation de leur continent par le capitalisme sans entrailles et de la réduction en esclavage de leurs ancêtres par celui dont vient tout le mal : l’homme. L’homme blanc.
Absurde, en 2024 ? Certes. On relèvera cependant qu’il n’est pas si fréquent, et donc plutôt à l’honneur de la dame volée et contente, de voir un homme ou une femme « de gauche » mettre en accord ses actes et ses opinions et tirer honnêtement les conséquences de ses grands principes, de ses grands sentiments et de ses grandes illusions.
Sur le plan de la morale, de la loyauté, on ne saurait refuser à cette personne le mérite de la logique, de la cohérence, et rien au demeurant n’oblige un individu, quel qu’il soit, à poursuivre de sa vindicte celui qui lui a causé un tort, léger ou grave. On n’en jugera pas moins que, sur le plan intellectuel, la dame en question se met profondément le doigt dans l’œil en pratiquant la culture de l’excuse, c’est-à-dire en croyant et en donnant à croire qu’il existerait des sociétés qui ignoreraient les notions du bien et du mal, de la propriété et du vol, et des voyous, venus d’ailleurs, qui seraient autorisés à voler, à violer et, pourquoi pas, à tuer sous prétexte qu’au temps désormais lointain des colonies, un soldat du général Bugeaud, ancêtre de la bonne dame du XVIe, aurait combattu, vaincu et asservi un fidèle d’Abd el-Kader. Au-delà de toute considération personnelle, l’exemple que donne la volée à ses voleurs et à toute la société n’est pas ou pas seulement celui de l’indulgence, de la générosité et du vivre ensemble, mais celui de la discrimination, de l’irresponsabilité et de la capitulation. Un exemple qu’une société ne saurait suivre sans se condamner elle-même à mort.
Car les autorités constituées sur lesquelles repose toute société organisée - la police, la justice, autrement dit la force publique et ses lois - n’ont pas seulement le droit, mais bel et bien le devoir premier et ultime d’assurer la sécurité, la protection, l’existence même des individus qui la composent, et de poursuivre, de punir et de mettre hors d’état de nuire ceux qui portent atteinte aux biens, à la vie, à la culture, à la civilisation des populations qui constituent un ensemble appelé communauté, nation, État.
Destination Rwanda !
C’est la démonstration que vient de faire, après des mois de débats, de tergiversations, de controverses, le gouvernement conservateur de la Grande-Bretagne, présidé par un Premier ministre d’origine indienne, en faisant voter une loi qui prévoit de rendre effective l’expulsion de ceux qui pénètrent illégalement ou séjournent clandestinement sur le territoire britannique, puis leur internement dans des centres de rétention situés au Rwanda où ils pourront soumettre leur dossier aux autorités britanniques, s’établir ou retourner dans leur pays d’origine.
Le Brexit dont, comme par hasard, on nous décrit jour après jour les effroyables conséquences pour le Royaume-Uni permet à nos voisins d’outre-Manche de braver et d’ignorer les condamnations morales ou judiciaires que ne manqueront pas de leur infliger Cour de justice européenne et Cour européenne des droits de l’homme. La loi que vient de faire voter M. Sunak étend, c’est-à-dire rend au pays la liberté, qui dans tout pays civilisé est celle de tous les citoyens, de refuser que s’établissent et prolifèrent sur son sol des gens qui prétendent y résider sans droit et s’y incruster contre les lois locales et la volonté de la population. C’est le coup d’arrêt qui prétend opposer un barrage à la subversion venue d’autres pays soumis à des dictatures politico-religieuses, et à la submersion de l’Angleterre par des millions d’individus chassés de chez eux par la misère ou la guerre et qui prétendent soumettre le pays d’accueil aux règles et aux lois qui les ont poussés à quitter leur terre natale.
Qu’adviendra-t-il de ce sursaut de révolte contre un destin qui ne menace pas seulement la Grande-Bretagne mais la totalité d’une Europe en pleine crise démographique ? La loi à peine votée, les travaillistes, favoris des prochaines élections, ont fait savoir qu’ils l’abrogeraient. Le journal français Libération a qualifié, en toute simplicité, la réaffirmation par le Parlement britannique du droit, chez soi, d’être chez soi d’infâme. C’est un tout autre type d’infamie contre lequel luttait Voltaire, il y aura bientôt trois cents ans.
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27 commentaires
voilà une belle chose pour les anglais ..sauf que cette décision direction au Rwanda pourrait être contestée sur le plan du droit car l’Angleterre n’est pas sortie en même temps que le brexit , des Droits de l’Homme ! alors « ils ne sont pas rendus » ! et c’est une erreur !
Dominique Jamet a bien sûr raison, mais nous vivons aujourd’hui dans la culture décadente et rousseauiste du bon sauvage qui, plus il est sauvage, meilleur et respectable il est.
Comme la société, à l’image des individus, est en train de faire sa conversion de genre, je crains que l’affaire se termine avec « un peu » de casse.
Concernant le cas de la Grande-Bretagne, je suis même persuadé que si, en lieu et place du Rwanda, un accord avait été négocié avec la Suisse, le Luxembourg ou les E.A.U. avec salaires de ministre à la clé, les droidelomistes auraient encore trouvé à redire !
Au fond c’est l’histoire de Jean Valjean et de Monseigneur Myriel. Ne critiquons pas trop la charité chrétienne.
Sans connaître le cas de cette dame, incroyable le nombre de gauchistes riches à millions ….il faut se demander comment leur belle idéologie les a mené vers la richesse matérielle que cette même idéologie réprouve.
N’inversez pas les termes de la proposition. C’est parce que leur idéologie permet l’acquisition de la richesse matérielle (tout en la réprouvant) qu’ils l’affichent haut et fort, sans trop la pratiquer quand elle ne rapporte rien.
Ah,ah ! parfaitement bien vu !
Donc ne plaignons pas la « vieille-dame riche-de-gauche », et passons à autre chose.
Le Rwanda justement.
Français résidant en Grande-Bretagne depuis 29 ans, porteur d’une carte membre parti « Conservative », cette histoire politique m’a beaucoup intéressée, ses nombreux débats tenus en haleine, et son issue me ravie grandement.
Comme j’eusse aimé assister à cela en France, oh pardon, en Sarkozi, puis en Hollandie, et enfin en Macronie…
En France il est de bon ton de critiquer, quand ce n’est pas dénigrer, « Messieurs les anglais », leur système de gouvernance, et les oreilles de son Roi…
Quand ce n’est pas leur cuisine.
Seulement voilà, plutôt que de « niaiser » sur la définitivement différente Grande-Bretagne, peut-être faudrait-il penser à s’en inspirer.
Cette loi adoptée après des débats houleux aux sein même des différents partis, a accouché non d’une souris, comme c’est souvent le cas en France, mais d’un système qui réjouit une très très grande majorité du peuple britannique, qui commençait sérieusement à en avoir ras-le-bol de l’immigration incontrôlée que les « Labour » [socialistes] de Tony Blair avaient laissé se développer hors de contrôle.
Pourtant, la Grande-Bretagne ayant été le plus grand Empire, après l’écroulement de l’Empire espagnol, possède une population d’origines diverses, composée de gens parfaitement intégrés [ex. le PremierMinistre et sa famille], qui se sentent britanniques d’abord.
Ne pas oublier dans tout ça l’existence du « Commonwealth » [défunt de l’Empire après WWII] pour lequel feu Sa Majesté la Reine Elizabeth II n’a eu de cesse de maintenir, et que Charles III recevra prochainement en octobre, qui sera le point d’orgue de son grand retour après la maladie.
Vive la Grande-Bretagne et vive le Rwanda.
Merci pour votre commentaire. Les anglais ont toujours » tiré les premiers », et tirent toujours admirablement leur épingle du jeu, grâce à leur pragmatisme légendaire. Bravo à eux ! Si seulement les français pouvaient s’en inspirer !
Je peux me tromper mais je ne sais pas si en France nous avons des gangs pakistanais comme en Angleterre ! les assistants sociaux, la police étaient au courant mais comme il s’agissait d’enfants placées cela n’avait aucune importance !! cet état de fait me meurtrie, alors qu’à l’époque l’Angleterre faisait encore partie de l’UE ; un certain Robinson qui a été partie prenante pour dénoncer cette affaire fut emprisonné !!
Plainte ou pas, la justice doit faire son devoir.
Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. Dans les misérables de V Hugo, le prêtre donne finalement à Jean Valjean l’argenterie volée en espérant sauver l’âme du voleur. Et en effet, Valjean, ému par cet acte de charité, va s’avancer vers le bien.
Dans le cas de cette dame des beaux quartiers, l’acte est identique. Mais les malfrats sont différents, n’appartiennent pas à cette civilisation chrétienne qui pratique le pardon et permet au voleur la rédemption par le remords. Ces voleurs « modernes » ne baignent pas dans cette morale, leur mode de vie est la razzia. Ils vont considérer le pardon de cette dame comme un acte de faiblesse et une permission à recommencer. Leur morale n’est pas la même que celle du monde occidental. En Orient, un voleur à la main coupée, c’est la loi. Ils doivent même s’étonner de la mansuétude de la dame, de sa naïveté et de son impiété, car elle ne reconnaît pas la seule et unique loi, la loi d’Allah !
Le respect des lois est le pilier d’une civilisation, si une loi ne conviens plus par manque dévolution çà se change, sans civilisation pas d’humanité. Il est urgent de remettre le droit établi constitutionnellement en regard des intérêts du pays, et accepter des gens hors la loi équivaut à détruire les pays. Le chef de l’état est le garant des lois çà n’a pas être le cas de l’actuel pour la France.
Tout çà c’est du cinéma ! Si on coulait et envoyait par le fond les bateaux des passeurs et ceux des ONG complices (Soros en tête) on n’en parlerait plus depuis longtemps. Au lieu d’aller faire la guerre aux Russes qui ne nous ont rien fait, que l’armée serve à nous protéger contre les véritables envahisseurs.
Absolument !
Belle démonstration Monsieur Jamet et belle plume de ce que nous vivons dans notre pays . Les fauteursde cette situation sont les politiques les passeurs les ONG les artistes et combien d’autres qui invitent à la table France une population Malheureuse sans qu’on ne l’ait pas invité car il est noble de secourir mais pour le reste il est moins quand les pauvres qui doivent vivre ensemble en sont victimes. Tout cela pour se donner bonne conscience comme cette dame ou ces artistes qui pour certains s’expatrient pour payer moins d’impôts et reviennent quand ils sont malades et de surcroît viennent nous donner des leçons d’humanité quand c’est pas pour nous culpabiliser . Désormais il n’est plus possible de se laisser faire car charité bien ordonnée commence par soit même !!!
Fait divers affligeant
Il y a une solution à l’envahissement migratoire via la Méditerranée ; refouler les migrants sur les côtes du pays d’où ils ont embarqué.
Très simple, et surtout très pédagogique pour les pays d’origine et ceux qui sont complices.
Aucun étranger n’a le droit de s’imposer dans un pays, à quelques titres que ce soit ;donc à fortiori par les voies irrégulières.
Le droit d’asile est individuel et ne peut s’appliquer globalement à des hordes sauvages.
Facile à dire! Et en France, les migrants pour l’Angleterre? Ils resteront sur les côtes de la Manche…
Sur la brave Dame volée et contente , elle doit être opposée à l’impôt sur la fortune prélevé par l’Etat , mais d’accord avec l’impôt sur la fortune prélevé par les voleurs venus du tiers monde , encore heureux qu’elle ne fût pas violée , aurait-elle de surcroît autorisé le droit de cuissage à ces malheureux nécessiteux et plein d’énergie .
Sur Albion l’indomptable , elle a inventé la démocratie bien avant nous , et la souveraineté qui va avec , et elle compte bien conserver cette dernière , qui remarquons le est indissociable de la première .
Nous , on s’aventure dans le post n’importe quoi , la post-démocratie , la post souveraineté , ou on ne sait plus très bien ou elles se trouvent , entre leur territoire d’origine , les anciennes nations en démolition , et leur futur territoire à géométrie variable appelé Europe , avec un Jupiter français qui compte bien être empereur , guide suprême , conducator , caudillo , secrétaire général de la nouvelle élite sensée nous guider et nous éduquer , dans un futur proche .
Tout comme je buttait sur des équations trop dure à résoudre au lycée, je n’arrive pas à comprendre le logiciel gauchiste qui préfère n’importe qui aux siens. D’où vient cet ethnomasochisme Morbide ? À moins qu’il y ait une explication plus subtile et que les gens de gauche soient tous des physiciens quantiques qui vivent dans des mondes parallèles, inaccessibles à nos esprits cartésiens de Français lambda. Pour Sandrine Rousseau ou Mathilde Panot, la démonstration ne vas pas être évidente. Quand à libé, trop c’est trop…
Ne serait-ce pas la trouille de représailles devant l’impunité potentielle de ce délit ?
En effet , la brave Dame a probablement la trouille de représailles si elle porte plainte , nous en sommes là , et c’est terrifiant , on entend souvent dans la rue : on ne peut rien dire . La peur a changé de camp , ce sont les malfaisants qui imposent leur loi , sommes nous encore dans un Etat de droit , quand le simple citoyen a peur des délinquants on peut en douter .
« 1984 » d’Orwell.
J’espère que ces déménageurs serviables auront la charité vissée au corps pour leur permettre de la débarrasser encore et gratuitement de ses quelques vieilleries qui l’encombrent.