Subventions agricoles : le RN accuse Annie Genevard de manipulation

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Les agriculteurs français ont de quoi être (un peu) soulagés : les aides promises leur seront bien versées, malgré le passage de la motion de censure qui a renversé le gouvernement Barnier. Pourtant, à quelques heures du vote crucial, Annie Genevard, alors ministre de l’Agriculture, n’avait pas hésité à agiter un spectre inquiétant. « Cette censure, si elle est adoptée, ce sont les agriculteurs qui vont en payer le prix », avait-elle alerté, suscitant l’émoi dans le monde paysan. Aujourd’hui, alors qu’elle a conservé son poste sous le gouvernement de François Bayrou, ses déclarations attirent les foudres du Rassemblement national, qui l’accuse d’avoir menti sciemment pour influencer les députés. Une stratégie de la peur que Jordan Bardella et Marine Le Pen dénoncent avec virulence sur leurs réseaux sociaux.

Une peur orchestrée pour sauver Barnier ?

Pour le président du RN, Jordan Bardella, les faits sont clairs : Annie Genevard a délibérément joué sur les angoisses des agriculteurs pour servir une cause politique. « Vous reconnaissez donc avoir joué sur les peurs et menti aux agriculteurs français ? », a-t-il apostrophé le ministre, sur X (anciennement Twitter), dans un message partagé des milliers de fois. À l’appui de ses propos, il rappelle que, dès l’annonce de la censure, le gouvernement Bayrou s’est engagé à… maintenir les subventions. De son côté, Marine Le Pen n’a pas tardé à enfoncer le clou : « Ces méthodes sont inacceptables quand on connaît la souffrance de toute une profession à l’agonie et indignes de la part d’une ministre. »

En réponse, Annie Genevard persiste et signe. « M. Bardella, vous avez décidé de censurer le gouvernement en ayant pleinement conscience que les agriculteurs en seraient les premières victimes, au mépris des difficultés immenses qu’ils connaissent déjà, a déclaré le ministre, sur le réseau social d’Elon Musk, avant d’ajouter : « Je me bats désormais pour rattraper les conséquences de cette censure et, avec le gouvernement, faire en sorte que cette année ne soit pas perdue pour nos agriculteurs. » Et de marteler : « Je le redis, il faudra nécessairement un budget. »

Élisabeth Borne loin d’être en reste

Avant même le vote de la motion de censure, le 23 novembre, l'ex-Premier ministre Élisabeth Borne avait semé la panique en annonçant la fin de l'assurance maladie lors de son passage dans l'émission Quelle époque !, sur France 2 : « Si le budget de la Sécurité sociale n’est pas adopté, il n’y a aucune solution : votre carte Vitale ne marche plus, il n’y a plus de retraites. » Cependant, la loi permet à la Sécurité sociale d'emprunter, comme l'explique la sénatrice Élisabeth Doineau, rapporteur général de la commission des affaires sociales, sur Public Sénat, ce qui garantit le financement des prestations. De plus, des dispositifs permettent d'augmenter le plafond d'emprunt, contribuant ainsi à accroître le déficit de la Sécu. « Bien sûr que [les cartes Vitale] fonctionneront ! », s'exclamait alors Charles de Courson, rappelant que tout cela relève du domaine réglementaire et qu'aucun changement n'est nécessaire. En revanche, « la diminution du taux de remboursement des médicaments, qui relève du législatif, ne se fera pas car la loi n’a pas été votée ».

Quant à l'argument d'Élisabeth Borne sur l'absence de retraites sans budget de la Sécu, il s'avère infondé. Charles de Courson, expert du budget de l'Assemblée, balayait, en décembre dernier, auprès de BV, cette menace d'un revers de main : « Grâce au vote de la motion de censure, les retraites [inférieures au SMIC, NDLR] vont bénéficier d’une augmentation de 2 %, alors que si la loi sur la Sécu avait été votée, l’augmentation se serait limitée à 0,9 % au 1er janvier et au 1er juillet. » La Macronie entretient décidément un rapport difficile avec... la vérité.

 

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Il y a quelques années, on pouvait encore parler de tout, sauf de politique et de religion. Aujourd’hui d’autres sujets tabous se sont greffés à la liste des sujets tabous : désormais, évoquer l’UE, le climat, l’immigration, les vaccins, sans oublier Trump et Poutine équivaut à se faire traiter d’indécrottable facho. Tout ça pour fabriquer de parfaits muets.

  2. C’est la méthode de gouvernance des socialistes, ils n’ont plus d’électeurs mais ils gèrent des régions et des départements.
    Dans un département des LR votaient socialis de peur de perdre des subventions ou des travaux.
    Il est temps que la justice s’occupe de toutes ces magouilles

  3. Panier de crabes, nid de vipères… tous ces « gens » ( je parle de ceux en poste au pouvoir!) n’ont de cesse que de parler/mentir/promettre. En pratique on ne voit pas se dessiner de solutions à la mesure des problèmes ( créés par ces même gens d’ailleurs!)

  4. La plupart du  » pognon de dingue » que l’europe daigne nous rendre sous forme de subventions « pac » va aux « agri managers » adhérents de la fnsea..Après chercher à savoir de nos politiques Qui ment le plus c’est une cause perdue…Depuis 50 ans,ça a carrément dégénéré, c’est même à celui qui va mentir le plus faire confiance à ces gens et leurs déclarations est ridicule…c’est vrai aussi pour le RN qui a vote la loi Darmanin sur l’immigration regularisant 10000 clandestins par an,en reprenant la doxa officielle sur les soi disant métiers en tension…Pour le moment les seuls qui n’ont pas menti c’est
    M Zemmour et surtout Sahra knafo

  5. Les Agriculteurs possèdent un potentiel électorat de droite conservateurs ils ont les pieds sur terre et sont influents dans la ruralité . Ça maintenant Un An que le pouvoir en bras de chemise fait tout ce qu’ils peuvent pour reprendre la main et la seule façon de le faire et toujours là même méthode c’est l’inversion accusatoire des faits pour s’exonérer des responsabilités. J’étais LR mais Wauquier et Bellamy ont raté l’occasion de se rallier aux conservateurs en Juin 2024 Eric Ciotti l’a fait le tsunami conservateurs de 11 millions d’électeurs sera la force tranquille de Droite pour faire revenir à la Raison les errements et le chaos de Macron.

  6. Il ne faut pas se voiler la face les LR ont été au pouvoir plusieurs années ils ont toujours manipulé et menti aux peuples et ce peuple ne lui fait plus confiance depuis bien longtemps, alors ils se raccrochent aux branches enfin ce qu’il en reste.

  7. Les personnes là ne font que mentir et encore mentir et toujours mentir ces dans leurs génes le mensonge car ils y croivent dur comme ferme et surtout pour faire peur comme là Genevard auprés des agriculteurs elle devrait avoir honte d’avoir mentis mais pour elle c’était une obligation de mentir surtout concernant le RN.

  8. Pas besoin d’avoir les idées du RN pour comprendre que les ministres Macronistes ou très proches (LR) que leurs annonces positives ne sont jamais suivies d’effets …..paroles et paroles mais aucun acte et que leurs annonces en agitant le chiffon de la peur ne sont que mensonges et uniquement anti RN. Ces politiques n’ont plus aucun respect pour les Français, il est temps de changer de paysage avec une nouvelle constitution et appliquer à chaque ministre en cas d’erreur ou d’échec dans leur fonction une clause dans laquelle la ,démission sera exigée et des poursuites judiciaires seront engagées, ce qui permettra d’assainir tout ce petit monde de bourgeois qui ne vit que pour leurs intérêts personnel sans le moindre souci pour le peuple et qui permettra on l’espère qu’ils fassent correctement leur travail.

  9. Annie Genevard n’a pas sciemment agité la menace de la censure, ni intentionnellement, ni malhonnêtement. Elle n’a fait qu’appliquer les dires demandés par la FNSEA ! On ne peut même pas lui en parler vouloir pour ça car le ministère de l’agriculture est géré par le syndicat de Arnaud Rousseau, le ministre de l’agriculture n’est qu’un porte-parole à eux… Et quelles actions a fait la FNSEA depuis mi-novembre, ils se sont comportés comme des milices du macronisme en allant bloquer les permanences des opposants politiques. Un syndicat qui manifeste contre des gens qui ne sont pas au pouvoir, ça devrait en intriguer plus d’un…

      • Cela fait bien longtemps que la FNSEA ne représente que les intérêts de la grande agriculture quasi industrielle (et ces fermes où l’on ne détèle pas les outils, on change simplement de tracteur). Elle n’a jamais défendu l’agriculture de qualité que la France aime. Les agriculteurs en sont pleinement conscients, rassurez-vous.

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