Succès de Destin d’exception sur CNews : la Villiersmania ne faiblit pas

« C’est moi qui essuie les plâtres », lâchait Philippe de Villiers, dans les premières secondes de l’émission Destin d’exception, ce mardi 18 mars à 21 heures, sur CNews. Cette première émission d'un nouveau format magazine sur la chaîne du groupe Canal+, avec la présence d’un public en plateau et la diffusion d’images d’archives, a allègrement enjambé l'étape de l'essuyage des plâtres. Animée par Sonia Mabrouk et consacrée à Philippe de Villiers, figure de CNews, elle signe une audience exceptionnelle. Entre 21h00 et 22h20, Destin d'exception a rassemblé 687.000 téléspectateurs de moyenne, selon Médiamétrie et Ozap, soit 3,7 % du public qui regardait la télévision. L’émission a culminé à 809.000 téléspectateurs, participant au feu d’artifice d’une journée folle. CNews affiche 4,7 % de part d’audience sur les quatre ans, et plus, ce mardi 18 mars, soit le… record de la saison ! La chaîne honnie par les élus LFI s'installe au rang de première chaîne d’information ce même jour, de première chaîne de la TNT et de cinquième chaîne nationale. Le tout assorti d’une cerise sur le gâteau : la chaîne signe le plus grand écart de son histoire avec sa poursuivante et ancienne leader du secteur, BFM TV.
Philippe de Villiers : «Cette Europe est sans corps, sans tête et sans âme» pic.twitter.com/sPVSC5CsSs
— CNEWS (@CNEWS) March 18, 2025
Une renaissance en trois temps
Ce mardi, CNews a donc profité des retombées d’un phénomène médiatique qu’elle a elle-même en partie contribué à construire et à peaufiner. Son nom ? Philippe de Villiers. Le Vendéen incarne, aujourd’hui, la figure du patriotisme, auréolée d’une dimension poétique ou romanesque : celle du conteur et de l’écrivain. Une figure appuyée sur les innombrables souvenirs et anecdotes d’un homme politique qui a longuement œuvré au plan national.
Les politiques profitent rarement d’une seconde carrière. L'histoire de Philippe de Villiers figure médiatique, c’est celle d’une renaissance qui s’est construite en trois temps. En 2010, Villiers laisse sa place de président du conseil général de la Vendée à un certain Bruno Retailleau. Contraint et forcé, après 22 ans de présidence succédant à 23 ans de mandat de conseiller général de la Vendée. Quatre ans plus tard, en 2014, Philippe de Villiers quitte Strasbourg : il en a terminé avec son dernier mandat de député européen. En 2018, il dissout son parti, le Mouvement pour la France, créé en 1994. C'en est fini : Villiers se retire de la politique sur la pointe des pieds, après une carrière nationale riche en débats, en combats, en succès et en échecs. Il approche des 70 ans, l'âge d'une retraite méritée. Villiers se replie sur le Puy du Fou, sa grande œuvre de jeunesse, dont il a laissé les rênes à son fils. Et entame une deuxième vie. Le tempérament de conteur qui avait fait le succès du Puy du Fou va construire un nouveau Villiers, un Villiers écrivain. Il a déjà signé de nombreux livres, plutôt politiques, sur l’Europe de Maastricht dont il fut un des rares à décrire très tôt la dangerosité et la perversité, sur la corruption, la Justice, l’islam ou le politiquement correct.
Débarrassé de son vêtement politique, Villiers prend un virage net, en 2012, avec la publication, chez Albin Michel, d’une biographie du Vendéen qui l’inspire depuis toujours : c’est Le Roman de Charette (Albin Michel). Il ouvre une veine qui fait la synthèse entre le conteur des spectacles du Puy du Fou et le héraut de la France éternelle, celle qu’on aime jusqu’au sacrifice suprême. Dans cette veine, le succès ira grandissant avec Le Roman de Saint Louis, Le Roman de Jeanne d’Arc, Le Mystère Clovis, La Valse de l’adieu ou Le Roman du Roi-Soleil. Une production intense entrecoupée de quelques essais plus politiques (J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu, publié chez Fayard en 2019, ou Mémoricide, toujours chez Fayard en 2024).
Tout pour échouer
Lorsqu’il revient sur CNews, le 15 septembre 2023, avec une émission qui porte son nom (Face à Philippe de Villiers), le politique sans mandats est une valeur sûre, en librairie. Le patron de Canal+, Vincent Bolloré, a senti le potentiel du personnage. Le goût de la patrie revient dans le public, la mémoire aussi, la demande de clés de compréhension du passé est croissante. Villiers coche toutes les cases. L’émission Face à Villiers, cousue sur mesure, n'a d'équivalent sur aucune autre chaîne. Minutieusement préparée, elle fait la part de l’actualité, de l’histoire, des souvenirs et des récits historiques anciens. Elle a tout pour échouer : c’est un quasi-monologue, long (une heure…), sans débat, autour d’un personnage qui n’est plus jeune, ne représente pas tout à fait les idées branchouilles et s’est retiré de la politique depuis longtemps. Le succès est immédiat. Face à Villiers est une valeur sûre de la grille de CNews, avec 700 à 800.000 téléspectateurs à chaque édition.
Alors que les anciens papes de la mondialisation si sûrs d’eux - Alain Minc, Jacques Attali ou Bernard-Henri Lévy - font plonger les audiences avec une régularité de métronome dès qu’ils apparaissent à l’antenne, Villiers croule sous les invitations, séduit, intéresse, vend ses ouvrages par dizaines de milliers et fait salle comble à chaque déplacement en province. La Villiersmania fait rage. Au point que, pour lancer sa nouvelle émission, CNews a fait le choix de cette valeur sûre, unique en son genre. Ce succès en dit long sur l'évolution de l'opinion hexagonale.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR

Un commentaire
Dommage que M Devillers n’aie pas 10 ans de moins….il pourrait œuvrer au rassemblement des patriotes..