Suède : qui était Salwan Momika, pourfendeur de l’Islam, assassiné mercredi ?
Mondialement connu pour ses multiples provocations contre le Coran, Salwan Momika a été tué par balles, mercredi 29 Janvier, dans l'immeuble de la banlieue de Stockholm où il vivait.
Son combat contre l’islam lui aura coûté la vie. Âgé de 39 ans, il vivait en Suède, où il avait obtenu le statut de réfugié politique en 2021. Depuis ce pays libéral, il multipliait les accusations anti-islamiques. Le 28 juin 2023, un geste allait mettre le feu aux poudres. Ce jour-là, Salwan Momika organise un rassemblement devant la plus grande mosquée de Stockholm, au premier jour de la grande fête musulmane de l’aïd. Il brûle des pages du Coran après l’avoir piétiné et avoir glissé à l’intérieur des tranches de lard. Il renouvellera son geste plusieurs fois à Stockholm, devant l’ambassade d’Irak ou le Parlement. Le scandale est immense et provoque une onde de choc considérable dans les pays arabes.
De nombreuses manifestations éclatent dans les pays musulmans. Le Maroc condamne un acte « offensant et irresponsable » et rappelle son ambassadeur en Suède. Le ministre des Affaires étrangères turc s’insurge : « Il est inacceptable de permettre ces actions anti-islamiques sous prétexte de liberté d'expression. Fermer les yeux sur des actes aussi atroces, c'est être complice. » L'Arabie saoudite et l'Iran convoquent les représentants des missions diplomatiques suédoises dans leurs pays afin de dénoncer l'autorisation accordée par Stockholm pour des actes de profanation du Coran.
En Irak, des manifestants s'en prennent à l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, en juillet, incendiant le bâtiment. Les autorités irakiennes expulsent l’ambassadrice de Suède à Bagdad, rappellent leur représentant et exigent l’extradition du profanateur. Les services de renseignement suédois relèvent alors, en août, le niveau d'alerte au risque terroriste à quatre, sur une échelle de cinq, jugeant que la Suède était devenue une « cible prioritaire ».
Un rejet de l’islam viscéral
À ce sujet — Le lanceur d’alerte Salwan Momika abattu à Stockholm
Originaire de la province de Ninive, dans le nord de l’Irak, Salwan Momika est né dans une famille chrétienne d’origine araméenne, ces communautés qui peuplaient l’ancienne Mésopotamie avant la conquête arabe au VIIe siècle. L’homme s’engage politiquement en Irak, témoigne de liens avec les milices chrétiennes qui luttent contre l’État islamique et participe au vaste mouvement de contestation contre la corruption en Irak, en 2019. Un mouvement réprimé dans le sang qui laisse plusieurs centaines de morts. Il fuit l’Irak après avoir été « arrêté et persécuté par le gouvernement irakien ».
« J'envisage de me présenter au Parlement suédois avec le parti SD [droite radicale suédoise, NDLR ] à l'avenir et j'invite tous les Suédois à [le] rejoindre s'ils veulent préserver les lois et les valeurs suédoises », avait-il confié au journal suédois Aftonbladet. « J'appartiens au parti et j’en suis devenu membre il y a un an. Je suis fier du parti, qui est le seul à défendre la Suède », déclarait-il. Ce parti s’était empressé de se désolidariser de ses actions.
Très présent sur les réseaux sociaux, l’activiste se présentait sur Facebook comme un « penseur et écrivain, un athée libre ». Son rejet de l’islam était radical. Salwan Momika voulait combattre l’emprise de la charia sur la société irakienne et dans les autres pays musulmans. Dans un récent message sur X, il dénonçait le gouvernement islamique d'Iran, « toujours occupé à exécuter des homosexuels et à kidnapper, arrêter, torturer et tuer des femmes qui osent montrer une mèche de cheveux ».
« Je veux montrer au monde que le Coran est plus dangereux que les armes nucléaires. Je veux qu’il soit interdit ou que les versets sur le meurtre et l’incitation en soient retirés », expliquait-il au quotidien suédois Expressen, assurant que sa vie était « menacée par 57 pays islamiques ». Partagée entre condamnation « d’actes islamophobes » et défense de la liberté d’expression, la Suède était agitée par de vifs débats politiques. Le 18 janvier, comme une ultime provocation, celui qui était poursuivi par la Justice scandinave pour « incitation à la haine ethnique » publiait, sur son compte X, un simple message : « Fuck islam ».
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