Liberté d’expression : victoire judiciaire contre « l’identité de genre »

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« La notion de transidentité ne renvoie pas à un groupe homogène qui se caractériserait par une conduite unique, de sorte que les attaques contre cette notion ne peuvent être considérées comme des attaques contre les personnes à raison de l’identité de genre. » Cette décision de la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris en date du 6 septembre doit rassurer ceux qui s'inquiètent de la liberté de critiquer ce que beaucoup appellent, désormais, la grande « supercherie du genre ». Une idéologie qui laisse croire aux individus que leur appartenance au sexe masculin ou féminin ou à une catégorie indifférenciée dépendrait non de la réalité biologique mais de leur ressenti et qu'ils peuvent donc en changer sans dommage. Avec les conséquences que l'on connaît : déséquilibres psychologiques, mutilations génitales et autres joyeusetés.

Plainte des associations LGBT rejetée

En l'espèce, trois associations LGBT (Mousse, Stop Homophobie et ADHEOS) portaient plainte contre le Syndicat de la famille (anciennement Manif pour tous) pour un tweet « suscitant, selon elles, un sentiment de rejet envers les personnes trans et incitant à les exclure de l'école et de la société française ». Une publication sur les réseaux sociaux qui faisait référence à un entretien à Causeur dans lequel Sophie Audugé (directrice de l'association SOS Éducation) disait tout le mal qu'elle pensait de la circulaire Blanquer de 2021. Cet ancien ministre de l'Éducation nationale reste considéré comme le plus traditionnel d'entre tous alors qu'il a fait entrer l'idéologie du genre à l'école.

Les magistrats ont tranché : « Les propos incriminés - "La transidentité n'est pas un fait mais une idéologie diffusée par des militants qui cherchent à convertir un maximum de personnes. À ce titre-là, elle n'a pas à entrer à l'école" - ne contiennent aucune exhortation même implicite à la haine, à la violence ou à la discrimination », écrivent-ils. La plainte est rejetée. BV ignore, à cette heure, si les associations interjetteront appel de cette décision.

Judiciarisation

Contacté par BV, Maître Henri de Beauregard, avocat du Syndicat de la famille, se réjouit : « À travers une forme d'instrumentalisation de la Justice et de la presse, les trois associations ont vainement essayé de décrocher le scalp de la Manif pour tous ». L'enjeu d'une telle décision est selon lui d'importance car elle « borne un peu ce que pourrait être une jurisprudence sur la question », d'autant que « c'est encore quelque chose d'assez nouveau, les associations ne s'étaient pas encore vraiment mises à faire des poursuites sur ce fondement de l'appel à la haine ou de la diffamation à raison de l'identité de genre ». Désormais, précise Maître de Beauregard, « le vocable de transidentité peut être utilisé pour critiquer ce que d'autres appellent l'idéologie trans affirmative ».

Un avis partagé par Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la famille pour qui « cette jurisprudence est favorable à tous ceux qui osent dire et redire la vérité et peuvent être traînés devant les tribunaux ».

De quoi mettre du baume au cœur des opposants au lobby trans, pourchassés devant les tribunaux et les instances disciplinaires et dont les dossiers ne sont pas encore soldés. Citons, pêle-mêle, Marguerite Stern et Dora Moutot, auteurs de Transmania, un gynécologue de Pau dont nous avons raconté la mésaventure dans ces colonnes, les dix-neuf médecins pourchassés pour avoir dénoncé la propagande de la CAF (homme enceint et lexique trans) et, tout récemment, Marion Maréchal, ciblée par six associations LGBT pour avoir critiqué l'attribution, à Cannes, du prix d'interprétation féminine à un homme trans.

Le réflexe de judiciarisation de ce débat, qui devrait rester sur le terrain de l'opinion, vient tout droit des pays anglo-saxons où le refus de se soumettre au lobby trans peut mener à la case prison (confère Enoch Burke, cet enseignant écossais incarcéré pour la troisième fois) ou à une obligation de suivre un stage de bonne conduite (voir Jordan Peterson, psychologue canadien).

Violences

Ce combat âpre ne se déroule pas seulement dans l'atmosphère feutrée des prétoires. Certains activistes woke se livrent à des violences contre leurs opposants dans la rue comme sur les réseaux sociaux : intimidations, menaces en ligne, agressions en tout genre, privations de parole et invasions de réunions publiques sont nombreuses. Peuvent en témoigner Aude Mirkovic, porte-parole des Juristes pour l'enfance, empêchée de prendre la parole dans une conférence prévue à Niort sur le genre au mois de juin, Marguerite Stern et Dora Moutot régulièrement victimes de menaces et, avant elles, les deux auteurs de La Fabrique de l'enfant transgenre, les pédopsychiatre et psychanalyste Caroline Eliacheff et Céline Masson. Cette semaine, encore, la façade de l'ISSEP, qui invitait Marguerite Stern, a été vandalisée par les antifas lyonnais.

Dans ce tableau, ce 6 septembre allume une lueur d'espoir pour les opposants.

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Bien au dessus et au delà des comportements personnels, qui sont ce qu’ils sont, c’est à dire des réalités, la transidentité s’est instaurée en une Idéologie. Une évidence que les juges ont reconnu. Une idéologie c’est à dire une valeur. A chacun ses valeurs et à chacun le droit de les critiquer librement.

  2. Laissez donc les gens s’habiller et faire ce qu’ils veulent de leur corps. En parler, c’est leur donner de l’importance. Ça ne fait que traduire un « mal-être », une perte d’identité. Par contre, il faut interdire aux parents et corps médical toute atteinte à l’intégrité corporelle des enfants mineurs, avec sanctions à la clef. Rions-en plutôt que d’en parler.

    • Sur mon bureau, j’ai en permanence, le dictionnaire, celui des synonymes et mon carnet de conjugaison. Ce qui malheureusement ne m’empêche pas de faire des fautes d’étourderie, mais à plus de 80 ans, on peut être indulgent à mon égard!

  3. Bravo à ces militants courageux qui osent s’opposer au politiquement correct ! Les incitations, les encouragements, etc., au « transgenrisme » n’ont rien à faire dans les écoles et surtout pas dans les écoles maternelles, primaires ou le collège. Le changement de genre doit être réservé aux adultes majeurs. A 16 ans on n’est pas capable de comprendre qu’agresser, violer ou tuer est mal et à 6 ans on devrait savoir que l’on « n’a pas hérité du bon sexe à sa naissance » ? D’ailleurs, une élève enseignante m’a dit que lors de sa première année de formation on leur a appris que si Paul arrive à l’école en disant que maintenant il est Marie, l’enseignant est obligé de l’appeler Marie !!! Je ne sais pas si l’on a consacré autant de temps à enseigner l’apprentissage de la lecture à nos petits élèves ? La preuve que l’on marche sur la tête, pourquoi les 2 femmes qui ont affirmé sur les réseaux que Brigitte Macron était transgenre ont été condamnées ? Nos minorités qui militent pour le « transgenrisme » auraient dû être outrées, réagir à cette décision qui pourrait faire supposer qu’être transgenre serait « un défaut ou une tare ».

  4. le sexe est défini parles chromosomes, et quoi que l’on fasse ou l’on dise rien n’y changera.
    le sexe de chacun lui est donné par dame nature, et on peut tordre la génétique dans tous les sens rien ne pourra y changer quoi que ce soit.

  5. Jusqu’à preuve du contraire, il est physiquement impossible de changer de sexe. Utiliser cette expression est faire le jeu du wokisme. On peut perdre son sexe (i.e. mutilations genitales) mais jamais acquérir l’autre. Dit plus crûment, lorsque l’on coupe les testicules à un taureau, il devient un boeuf, pas une vache. On aura beau lui mettre une jupette et lui greffer des mamelles, il ne vêlera jamais. Donc se stériliser ne permet pas, physiquement, d’obtenir le sexe opposé. On se prive définitivement de la faculté de se reproduire que la nature nous a donné.

    • De même on pourra toujours couper en pointe les oreilles d’un âne, lui étriller les poils et lui raccourcir la queue, on ne parviendra pas à faire de lui un cheval de course voire de trait. De plus il continuera à braire et ne hennira jamais.

  6. Une lueur pour enrayer cette inversion des valeurs, souhaitons que cela s’amplifie pour protéger nos enfants et leurs familles.
    Il est impératif de judiciariser ces phénomènes contre nature financés de surcroît par l’assurance maladie…

    • Il faut accentuer les actions de contestations dans les secteurs scolaires lorsque ces « déconstruits » veulent intervenir dans « le temps scolaire » ! …
      Beaucoup de parents se mobilisent dans de nombreux lieux alors soyons « mobilisé » de plus en plus car l’avenir de nos enfants est en danger ! …

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