Supprimer les ZFE coûtera 3,5 milliards d’euros, prétend Agnès Pannier-Runacher

Il faut sauver le soldat ZFE. À coups de bons sentiments, de subventions, de menaces, qu’importe. Pour Agnès Pannier-Runacher, il faut rétablir ces zones à faibles émissions, supprimées en commission spéciale de l’Assemblée nationale le 26 mars, suite à un amendement déposé par le député Pierre Meurin (RN). Dans un premier temps, le ministre a brandi l’argument de la « lutte contre la pollution de l'air, responsable, entre autres, de 48.000 décès précoces ». Or, cette estimation de Santé publique France date tout de même de 2016. Mais en creusant du côté d’Airparif (organisme qui mesure la qualité de l’air dans la capitale), on apprend surtout que les transports n’entreraient que pour 16 % dans la pollution de l’air francilien. Ce à quoi il faudrait rappeler l’incidence de l’usure des pneus, qui serait bien supérieure à celle des pots d’échappement dans la pollution automobile, comme le confirme une étude mentionnée par le magazine Géo. Toutes les voitures roulant avec des pneus, cela signifie que le passage à la voiture électrique ne résoudrait au mieux qu’une toute petite partie de la question de la pollution de l’air, rendant les ZFE presque inutiles.
Après la pompe à air, la pompe à fric
L’argument santé ne convainquant guère, et après avoir imprudemment proposé une aide à l’achat d’une voiture électrique (la dernière a été supprimée par son gouvernement en début d’année), dont on imagine le coût pharaonique pour 12 millions de véhicules concernés, Agnès Pannier-Runacher a fait volte-face. Elle s’appuie, désormais, sur une note de la Direction générale du Trésor, qui alerte sur le coût supposé d’un retour en arrière. Après la pompe à air, la pompe à fric... Avec une touchante complaisance, BFM TV nous explique donc « pourquoi la suppression des ZFE pourrait coûter plus de 3 milliards d'euros à la France ». En réalité, plutôt aux alentours de 3,5 milliards, et ce, pour deux raisons. En premier lieu, en supprimant les ZFE, nous nous exposerions « à un risque de remboursement pouvant aller jusqu'à un milliard d'euros ». Le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher indique, par ailleurs, que la Commission européenne pourrait « considérer cette suppression comme une annulation d'engagements, ce qui mettrait en péril les prochains paiements de l'UE dans le cadre du plan national de relance et de résilience (PNRR) de la France ». On pourrait traduire ce galimatias technocratique par « pas de ZFE, pas de bon argent bruxellois ».
Or, comme l’explique Pierre Meurin, joint par BV, si le flou des déclarations peut laisser penser qu’il s’agit d’une perte sèche de subvention, « il ne s'agit pas d’un don mais d’un prêt. Donc, même si on le recevait, on devrait de toute façon le rembourser à horizon 2058. Ce n'est quand même pas tout à fait la même chose. » Le député RN s’étonne, par ailleurs, que le ministère balance un chiffre, sans d’ailleurs donner plus de précisions pour le justifier, sur le coût supposé du renoncement aux ZFE, alors que depuis trois ans, il a « demandé à plusieurs reprises une évaluation d'incidence des ZFE sur l’économie en général et sur la vie des personnes interdites de circuler en particulier ». Car « aucune étude d’impact ne figure dans la loi Climat et Résilience qui a instauré les ZFE. Sur 300 pages, cet aspect y est abordé sans détail sur une seule page. » Et s’agissant d’une mesure prétendant protéger la santé, Pierre Meurin estime que « l’on pourrait aussi étudier l’impact négatif des ZFE sur les millions de personnes qui ne peuvent plus se rendre à une consultation ou recevoir un médecin ou une infirmière ».
Des Français exclus des villes
Pour Samuel Lafont (directeur de la stratégie numérique de Reconquête), contacté par BV, « c’est le dernier argument trouvé par le ministère pour tenter de sauver un dispositif massivement rejeté par les Français. Plus personne ne le défend, à part le gouvernement, et même les écologistes se taisent. » Par ailleurs, « il ne faut pas oublier que l’argent de Bruxelles, c'est en grande partie notre argent. Donc, en fait, on nous dit "attention, vous n'allez pas retoucher votre argent si vous ne faites pas ce qu'on dit". » Et Samuel Lafont d’ajouter que sur les ZFE comme dans d’autres domaines comme la réglementation agricole, « on a fait de la "surtransposition". Nos technocrates nationaux ont mis en place des mesures extrêmement coercitives, allant au-delà de ce que demandait Bruxelles, sans aucune conscience de ce que veulent et endurent les Français. » « On nous parle, aujourd’hui, de 3,5 milliards, mais il n'y a pas que l'aspect budgétaire. Il y a surtout et avant tout des Français qui sont exclus des villes. »
L’entêtement d’Agnès Pannier-Runacher a d’ailleurs pour première conséquence de faire monter la mobilisation anti-ZFE dans le pays. La pétition déposée par Pierre Chasseray et 40 millions d’automobilistes a déjà recueilli près de 30.000 signatures. Par ailleurs, la Fédération des motards en colère, qui a rejoint le mouvement anti-ZFE des Gueux lancé par l’écrivain Alexandre Jardin, a appelé ses adhérents à des manifestations, dimanche 6 avril, dans une douzaine de villes.

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89 commentaires
Il vaut mieux fermer la bouche , et de passer pour un con , que de l’ouvrir et de ne laisser aucun doute à ce sujet (Merci Colluche)
On peut dire comme Mélenchon « Mais qui c’est celle-là ? «
« L’impact de l’usure des pneus, bien supérieur à celui des pots d’échappement dans la pollution automobile ». C’est là que l’on prouve l’aberration que constitue les véhicules électriques, bien plus lourds que les véhicules thermiques. L’effet des pneus est donc augmenté notamment sur la dégradation des revêtements routiers, dimensionnés pour les véhicules standards.
Ces ministresà la gomme qu’on les vire cela fera des économies et moins de pollution.
La bobo hors sol qui impose aux autres ce qu’elle ne subira pas….
La techno-écolo macroniste progressiste maastrichtienne dans toute son horreur.
Et alors ? personne n’a demandé le ZFE sauf quelques idiots alrs que ceux qui en ont fait la promotion passent en caisse.
Panier Runacher n est plus à un mensonge près c est la marque de fabrique de la macronie
Les zfe c’est la discrimination sociale que touche les plus modestes c est vraiment l inhumanite la plus totale
Les éco- gauchistes ça rend service surtout au moment des elections !!!
Le délire n a plus de limites
Le jour ou cette dame ne dira plus d’ânerie, les poules auront des dents
Les ZFE sont la mise en place d’un véritable apartheid contre les classes populaires. Retour au servage du moyen age ou les serfs n’avaient pas le droit de quitter un territoire. Après la volonté de nous entrainé dans une guerre pour soit disant aider l’Ukraine, les écologiste montrent une fois de plus le côté prédateur contre les couches populaires.
Et bien le 06.04., on aura le choix entre le RN et les ZFE qui d’ailleurs vont de pair !
A quand la création d’une ZFC… pour ces politiques hors sol ??
Souhaitons que notre ministre soit aussi soucieuse des dépenses guerrières bien réelles, faites pour un conflit qui ne nous concerne pas, que pour celles éventuelles, générées par l’abandon de ces ZFE.
Quand on vote pour eux en france, en voici le résultat. Heureusement Mr Trump a envoyé les accords de Paris au trou. Bravo
Qu’ils envoient la facture à la Maire de Paris, instigatrice des ZFE…
combien va produire de poluants l
‘obligation de changer de route afin d’éviter les ZFE