« Suprématie blanche » : à Bruxelles, la France accusée d’islamophobie

La militante dénonce une Europe marquée par « les croisades, le colonialisme et la suprématie blanche »
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Le FEMYSO (Forum of European Muslim Youth and Student Organisations) a définitivement ses entrées au Parlement européen. Maintes fois décriée pour ses proximités avec les Frères musulmans, cette association qui regroupe les organisations de la jeunesse européenne musulmane vient d’organiser, ce 21 septembre, une très officielle « journée d’action contre l’islamophobie » au sein de l’institution bruxelloise. Rassemblé autour de militants antiracistes, le FEMYSO en a profité pour alimenter à nouveau sa propagande victimaire au sein des institutions européennes.

« Colonialisme »

Ils sont une petite trentaine à s’être donné rendez-vous à Bruxelles pour discuter de l’islamophobie en Europe. Autour de la table, des activistes s’alarment de la hausse des discriminations contre les musulmans. Tour à tour, ils dénoncent le manque d’inclusion et la montée de l’extrême droite sur le continent. Eve Geddie, militante engagée au sein d’Amnesty International, s’indigne du racisme dont seraient victimes, au quotidien, les musulmans européens. À ses côtés, Shada Islam, une journaliste belge engagée contre le supposé manque de diversité des institutions européennes (mouvement Brussel So White), appelle l’Union européenne à mettre en œuvre un programme antiraciste et inclusif. Au terme de ce discours aux accents victimaires, Leena, une jeune française, membre des Étudiants musulmans de France (EMF), interpelle Shada Islam sur l’islamophobie en France, et plus précisément sur la récente interdiction des abayas au sein des établissements scolaires. La journaliste encourage son interlocutrice à « utiliser tous les moyens légaux et démocratiques » pour faire entendre la voix des musulmanes. Elle en profite pour dénoncer une Europe marquée par « les croisades, l’orientalisme, le colonialisme et la suprématie blanche ». Quelques heures plus tard, une militante française abonde dans le même sens et pointe à nouveau du doigt notre « histoire coloniale ».

Durant cette journée particulière, on n’a pas manqué d’interpeller certains hommes politiques. Sur X (anciennement Twitter), Louis Aliot, maire de Perpignan, accuse ainsi le Parlement européen de « dérouler le tapis rouge aux islamistes ». Car le FEMYSO est loin d’être un forum neutre. Financée par la Commission européenne (au moins 210.000 euros depuis 2007), cette association se retrouve régulièrement au cœur de polémiques. Banalisation du hijab, accusations portées contre la France… Pour Florence Bergeaud-Blacker, qui a travaillé sur les réseaux fréristes en Europe, il ne fait aucun doute – malgré les dénégations répétées de l’association - que le FEMYSO incarne la branche jeune des Frères musulmans. « La finalité [du forum] est de créer l’élite musulmane de demain », écrit la chercheuse au CNRS dans son dernier ouvrage, Le Frérisme et ses réseaux, l'enquête (Odile Jacob). Le FEMYSO « est une plate-forme de promotion de l’euro-islam […], une Europe charia-compatible », poursuit-elle.

Dans le viseur de la France

À force d’attaques répétées contre l'Hexagone, le FEMYSO s’est vu épinglé par l’exécutif français. Marlène Schiappa, la première, a, à l’automne 2021, accusé l’association d’être le « faux nez de l’islamisme ». L’ancien ministre pressait alors la Commission européenne de justifier son soutien à cette organisation. Un an plus tard, Gérald Darmanin annonçait la volonté du gouvernement d’écrire à Bruxelles pour dénoncer l’influence du FEMYSO : « Cette organisation, proche des Frères musulmans, est pourtant connue pour promouvoir un agenda politique à rebours [de celui porté par] l’Union européenne », dénonçait alors l’exécutif. Et de conclure : « Nous souhaitons que des mesures soient prises, sans délai, afin de s'assurer qu'il ne reçoive aucun soutien des institutions européennes, y compris sur le plan financier. » Si la Commission européenne se défend de continuer à financer le FEMYSO, force est de constater qu’à défaut d’un soutien financier, l’association peut toujours compter sur le soutien moral des institutions européennes.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 27/09/2023 à 19:32.
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Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Désolé pour tous ces malhonnêtes l islamophobie n est pas un délit la christianophobie qui est réelle non plus

Commentaires fermés.

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