Sur France Culture : le racisme, « c’est d’abord une affaire de Blancs »
L’émission La suite dans les idées (France Culture) s’est penchée sur un « paradoxe » : nos sociétés sont métissées mais le racisme politique se développe. Pour éclaircir la question, Sylvain Bourmeau a invité un anthropologue, Michel Agier, qui publie Racisme et Culture. Explorations transnationales (Seuil), et un cinéaste, Boris Lojkine, qui a réalisé le fameux film Souleymane.
Création d’un paradoxe
« En France, [on constate] une évolution de la société vers une plus grande tolérance, une plus grande ouverture à la diversité et à "ses minorités ethniques, raciales et religieuses". Comment comprendre alors la centralité du racisme en politique ? » Il est extraordinaire d’admettre qu’il n’y a pas de racisme… et d’en fantasmer l’existence. La vérité est qu’on chercherait en vain du racisme, central ou périphérique, dans la politique française. La volonté de freiner l’immigration, d’expulser les clandestins, etc., n’est du racisme que par abus de langage. Et voilà comment on crée un « paradoxe » qui n’existait pas.
Dans sa présentation, Sylvain Bourmeau attire l’attention sur le FN-RN et sur « les élections de leaders ethno-nationalistes, xénophobes et racistes, tels Trump, Bolsonaro, Netanyahou, Modi ou Meloni ». La méthode est habile : Modi et Netanyahou relèvent peut-être d’un ethno-nationalisme, certainement pas les trois autres ; mais les voilà mouillés. Il y a si peu de racisme chez Trump que les Noirs et les Latinos n’ont pas dédaigné voter pour lui. Et ni Bolsonaro ni Meloni ne font état de préférences ethniques à la façon de Lula qui, lui, veut davantage de fonctionnaires noirs et métis.
Sous le racisme, « l’infra-racisme »
Non seulement la discussion fantasme un racisme d’origine blanche mais, en plus, elle ignore le racisme anti-Blanc. Partant de là, on peut se faire autant de nœuds gordiens qu’on veut dans la tête, du style « les races n’existent pas mais le racisme les crée ». Étant donné le métissage généralisé, « la racisation est une fiction qui se greffe socialement ou politiquement […] sur des réalités qui, elles, sont de plus en plus mêlées, on va dire, pour pas… » - et là, notre anthropologue bégaie, avant de reprendre : « mêlées, métissées, hybridées » [...] « tant sur le point culturel que sur le plan, euh… bon, et maintenant, ce n’est même plus l’objet d’en parler, finalement, sur le plan physique ou biologique. » Ouf ! En cours de phrase, l’anthropologue a failli dire crûment que pour qu’il y ait hybridation biologique, il faut deux races. Les bredouillements ont noyé le poisson.
Au tour de Boris Lojkine, le réalisateur de Souleymane, histoire d’un livreur en situation clandestine, de prendre la parole. Il assure ne pas porter de jugement, tout en dénonçant le racisme ordinaire et systémique français : les gens, les restaurateurs, une fonctionnaire de l’OFPRAH, les policiers… qui, tous, incarnent « un infra-racisme » (sic). Tellement systémique que - quittons la fiction pour la vie réelle - l’acteur sous OQTF, Abou Sangaré, vient d’obtenir la levée d’une obligation qui ne l’avait obligé à rien et un permis de travail ! Merci, Retailleau.
La solution ? Le whiteface !
Mais alors, comment se sortir du racisme et de l’infra-racisme ? Michel Agier tranche le nœud gordien : grâce au carnaval. Après s’en être pris au blackface, fait par les Blancs, il raconte, émerveillé, avoir vu aux Amériques des Noirs qui se peignent en noir et un Noir qui se peint en blanc. Ajoutée à la lutte des classes, c'est la « lutte des races » (qui n’existent pas, faut-il le rappeler). En résumé, « c’est d’abord une affaire de Blancs, le racisme ». Ces soixante minutes d’ethno-masochisme où trois « de souche » se débattent dans la toile qu’ils tissent eux-mêmes vous étaient offertes par la radio d’État.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
3 commentaires
Le racisme est le sentiment le mieux partagé du monde. Mais quelque soit leur race, il y a partout des imbéciles et des personnes fort sympathiques.
Encore un délire d’intello hors sol qui intéresse pas grand monde
Et si nous portions un badge? La gauche portera bientôt un: « je suis noir ».
Moi je propose un: « Je suis français »!
Parce que avouer et aimer sa « françitude », c’est être raciste.