Sur France Inter, le drame de Crépol réécrit à l’envers

Une tentative de réécriture des faits dont l’audiovisuel public a le secret. Ce lundi 17 mars, sur France Inter, Léa Salamé et Nicolas Demorand recevaient les auteurs d’un livre sur les événements sanglants survenus à Crépol dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023. Le journaliste Jean-Michel Décugis - célèbre pour avoir annoncé, à tort, l’arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès en Écosse en 2019 - et la romancière Pauline Guéna ambitionnent d’y démonter « l’emballement médiatico-politico-judiciaire » qui aurait suivi la mort du jeune Thomas, tué ce soir-là à coups de couteau par une bande de « jeunes » venus de la cité d’à côté. Dans la droite ligne d’autres balivernes qui avaient été proférées à l’époque sur les plateaux du service public, leur thèse est celle d’un banal fait divers monté en épingle par « les réseaux sociaux et CNews ». « Ce qui nous a intéressés, c’est de démonter cette mécanique infernale qui fait qu’on veut expliquer un fait divers par la couleur de peau », ont-ils expliqué. Face à une Léa Salamé très à l’écoute, les deux auteurs ont juré s’en tenir aux faits, rien qu’aux faits, et assuré, la main sur le cœur, que rien dans le dossier n’indique une quelconque motivation raciste.
Les journalistes tentent de défendre les tueurs de #Thomas et de nier le facteur raciste #crépolpic.twitter.com/CdILPitEZx
— Pierre Sautarel (@FrDesouche) March 17, 2025
Alors, certes, il y a cet « embarrassant » procès-verbal, astucieusement caché au fin fond de la procédure et qui contient pas moins de neuf témoignages attestant du désir des porteurs de couteau de « tuer du Blanc ». Mais tout ceci n’aurait au fond aucune importance. « Ce PV est effectué de façon prématurée, a affirmé Jean-Michel Décugis, semblant charger les forces de l’ordre. Peut-être que la gendarmerie veut faire du zèle ? Peut-être qu’il y a un prisme idéologique qui fait qu’ils se sentent obligés de faire un PV ? » Ou peut-être qu’il est important de relever la dimension ethnique de l’affrontement, dans la mesure où elle a été proclamée par les auteurs des faits eux-mêmes ?
Des journalistes au chevet des délinquants
S’ils n’ont pas fait preuve d’une grande compassion pour Thomas ou les autres victimes du drame, Jean-Michel Décugis et Pauline Guéna ont, en revanche, redoublé d’empathie envers les « jeunes » de la Monnaie, la cité chaude jouxtant Crépol. « La Monnaie, c’est un tout petit quartier, c’est extrêmement pauvre », a indiqué la romancière, soulignant les difficultés sociales et l’environnement désavantagé dans lesquels baignaient les agresseurs. Elle n’a pas hésité, non plus, à mettre en cause le maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, accusé de manquer de bienveillance envers les délinquants. « Elle a vraiment mis de l’huile sur le feu dès le début », a ainsi dénoncé Mme Guéna, sans subir la moindre modération des journalistes de l’antenne publique.
Drame de Crépol : Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère sur les accusations que lui a portées Jean-Michel Décugis : «Je préfère être de ceux qui disent la vérité» dans #HDPros pic.twitter.com/9ooYKK8SSq
— CNEWS (@CNEWS) March 18, 2025
L’idée centrale du livre est de nier le racisme anti-Blanc qui a pu animer les tueurs de Thomas. Ces derniers étaient-ils réellement malintentionnés, d’ailleurs ? Les deux auteurs n’y croient pas. Pour eux, la bande n’avait qu’une seule idée en tête : passer un peu de bon temps. « Les jeunes se sont téléphoné pour venir en voiture à la fête de Crépol, a poursuivi Pauline Guéna. Ils sont arrivés à plusieurs petits groupes, parce que quand on arrive à 15 garçons à la fois, on court le risque de ne pas rentrer… » Les pauvres petits craignaient de se faire refouler. Ou peut-être même d’être victimes de contrôles au faciès par des vigiles racistes, tant qu’on y est ?
L’inversion des rôles
Quelques jours avant cette interview très complaisante au micro de Radio France, le même Jean-Michel Décugis avait déjà pu exposer sa théorie dans les colonnes du Nouvel Obs. Il avait, alors, mis en doute les neufs témoignages selon lesquels un assaillant aurait dit vouloir « tuer des Blancs ». « Cette phrase a-t-elle été prononcée ? Ce n’est pas avéré, croit savoir le « grand reporter ». Les témoignages sont confus. C’est très compliqué de savoir qui a dit quoi, qui a fait quoi. » En revanche, Jean-Michel Décugis est bien certain d’une chose : « La bagarre a été déclenchée par "un Blanc", un garçon qui a tiré les cheveux longs d’un jeune de la Monnaie en l’appelant "Chiquita". » De quoi légitimement donner des envies de meurtre, chacun en conviendra.
Cet homme, rémunéré par nos impôts, justifie un attentat sur 19 personnes dont un mort de 16 ans, en prétextant un tirage de cheveux et une terrible insulte "chiquita" perpétrés par les victimes. Quel système a pu nous amener à un naufrage intellectuel aussi dégueulasse?#Crepol pic.twitter.com/VlMLVMtjRu
— pamp' (@pamp69) November 28, 2023
D’ailleurs, à en croire le journaliste du Parisien, la responsabilité des rugbymen poignardés ne s’arrête pas là. Eux aussi auraient bu de l’alcool, proféré des injures racistes et lancé des provocations. « Un climat typique de bal », déplore Jean-Michel Décugis. Le fait qu’un seul des deux groupes était en possession de couteaux ne semble pas devoir entrer dans l’équation. « Attention !, alerte le journaliste. Ils n’avaient pas des couteaux parce qu’ils allaient au bal : ils avaient des couteaux parce qu’ils en ont toujours sur eux et ils sont allés au bal. C’est très différent. » Il faudra demander aux parents de Thomas quelle différence cette information fait, pour eux…
Encore une fois, l’objectif est de faire de ces « jeunes » des victimes, des laissés-pour-compte qui n’auraient d’autre choix que de s’armer de dagues et de machettes pour survivre là où l’État français les a « parqués ». Une thèse que les médias de gauche ont empruntée à de soi-disant « chercheurs », eux-mêmes issus de l’immigration et appartenant à la mouvance décoloniale. C'est bon à savoir.
Mais il s’agit aussi, et surtout, de nier la violence raciste qui s’abat sur la jeunesse française désormais un peu partout, des grandes métropoles jusqu’aux petits villages. Le drame de Crépol n’est pas un fait divers mais un fait de société : les affrontements ethniques ne sont plus rares, en milieu rural. On l’a vu, depuis, au bal de Murinais, en mai 2024, puis encore à une fête de village organisée à Fréjeville, dans le Tarn, au mois de juin suivant. Mais pour cacher cette réalité, le système médiatique et ses relais ne reculeront devant aucune malhonnêteté.

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9 commentaires
Quartiers pauvres ? Bonne blague où les dealeurs se font 5000 euros par semaine.
Et aller au bal avec des couteaux montre la volonté de se battre
Et depuis quand va t’on à une fête armé ? c’est le nouveau look tendance . Une fois de plus les victimes sont punies , trainées dans la boue . A vomir .
Encore un livre bidon à parcourir d’ une fesse distraite…
Decugis fut récompensé par un BOBARD lors d’une cérémonie des BOBARDS D’OR animée par JY LE GALLOU. Il publie dans le Parisien, lui aussi bobardeur et bon lèche des pouvoirs successifs depuis des lustres.
Dans les bals ,autrefois ,il y avait des filles !Apparemment ,à Crépol, il n’y en avait aucune .C’est bizarre ,non?
Je ne comprendrais jamais tous ces gens !
Ils avaient des couteaux pour se « curer les ongles », c’est bien connu ! Il serait néanmoins plus intéressant d’approfondir cette histoire de PV, mal clasé !
La séquence télévisée, montrant une émission de France Inter sur le drame de Crépol, est un exemple type de ce qui est une vraie manipulation. Ceux qui s’abreuvent à cette radio ne font que boire les paroles d’une propagande distillée par ses animateurs. Propagande distillée d’ailleurs avec conviction ce qui rend encore plus dangereux l’impacte sur des personnes vulnérables qui ne voient même pas qu’on tord la vérité pour servir un mode de pensée de gauche et toujours moralisante. On se demande bien pourquoi cette station n’est jamais mise à l’amende.
La justice finira par requalifier tout ça en légitime défense et on dénoncera un complot d’extrême droite. On condamnera M. Zemmour et Mme Le Pen pour incitation à la haine raciale, avec une peine inéligibilité et l’affaire sera close une fois pour toute.