Sur la question des abayas, Pap Ndiaye refuse de prendre ses responsabilités 

pap ndiaye

C’est une question que le ministre de l’Éducation aurait sans doute préféré éviter. Ce mercredi 4 janvier, à l’heure de la reprise scolaire, Apolline de Malherbe ne manque pas d’interroger Pap Ndiaye sur le caractère religieux ou non des abayas (robe ample portée par certaines femmes musulmanes). Après quelques secondes de bégaiement, le ministre choisit d’éluder le problème et de laisser les professeurs démunis face aux atteintes à la laïcité, plutôt que de faire preuve de fermeté.


Pap Ndiaye ou le déni de réalité 

« Selon vous, l’abaya est-il un signe religieux ostensible ? » À l’heure où les atteintes à la laïcité se multiplient au sein des établissements scolaires – près de 1.400 signalements sur les trois premiers mois de l’année scolaire –, la question est aussi simple que pertinente. Mais plutôt que de répondre clairement, Pap Ndiaye, invité de BFM TV et RMC, adopte la stratégie du contournement. « La difficulté, commence le ministre, c’est que ce n’est pas moi qui, chaque matin, vais regarder des photographies de vêtements puis décider si c’est à caractère religieux ou pas. » Et le locataire de la rue de Grenelle poursuit en renvoyant aux chefs d’établissement et aux membres du personnel éducatif la responsabilité de décider au cas par cas si telle tenue contrevient ou non à la loi de 2004.

Si le ministre semble fébrile pour caractériser l’abaya – tout comme le qamis pour les hommes – de vêtement à caractère religieux et, donc, interdit au sein des établissements scolaires, les enseignants, eux, se montrent plus catégoriques. Plus de deux tiers des professeurs associent ainsi les abayas et les qamis à des « tenues cultuelles qui n’ont pas leur place au sein d’un établissement public » (IFOP, décembre 2022). Certes, l’abaya et le qamis – tenues amples – restent avant tout des tenues traditionnelles des pays du Golfe. Mais aujourd’hui, ces vêtements incarnent également une religion du fait de la volonté de certains élèves. À l’automne dernier, sur les réseaux sociaux, des adolescents incitaient ainsi leurs camarades de classe à venir vêtues d’abayas, une façon de « contourner l’interdiction faite aux élèves de porter le voile à l’école », notaient les services de renseignement. Preuve s’il en fallait du caractère religieux de ces habits, des influenceurs islamistes n’hésitaient pas à prodiguer des conseils pour porter l’abaya sans que celle-ci ne soit considérée comme un vêtement religieux. Pour les services de renseignement, pas de doute : il s’agit bien « d’une stratégie d’entrisme salafo-frériste ». Mais Pap Ndiaye refuse de regarder le problème en face… Pour lui, seul le dialogue peut permettre de « dissiper toute tension ».

Un préfet prend les choses en main

Sans une décision ferme et claire de leur ministre, les enseignants et chefs d’établissement se retrouvent donc seuls à devoir gérer les entraves à la laïcité. Résultat, une très grande majorité d’enseignants, traumatisée par l’assassinat de Samuel Paty, craint d’être confrontée à des élèves portant des tenues religieuses, note un sondage IFOP. Pour venir en aide à ces personnels éducatifs, le préfet de l’Hérault a décidé de prendre le taureau par les cornes. Dans une note, dévoilée par L’Opinion en novembre dernier, Hugues Moutouh écrit noir sur blanc : « La loi de 2004 prévoit bien l’interdiction du port de tous signes ostensiblement religieux et/ou vêtements présentant un caractère religieux par destination, à l’instar, par exemple, des abayas ou qamis. » Loin de la prudence – ou lâcheté, diront certains – du ministre de l’Éducation nationale, le préfet de l’Hérault voit bel et bien dans « la multiplication de ces tenues traditionnelles » depuis la rentrée de septembre « une offensive islamiste » qu’il s’agit de contrer.

Plusieurs voix s’élèvent déjà pour demander à Pap Ndiaye de prendre ses responsabilités, de protéger les enseignants et de regarder la réalité en face. Si rien n’est fait, l’islamisme continuera de gagner du terrain à l’école.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Avec un tel tordu d’incompétent à la tête de l’Education Nationale, on comprend mieux l’état actuel de notre pauvre France.
    La macronie et ses sbires doivent dégager avant que le pays soit réduit à l’état de tiers-mondiste .

  2. Alors que ce Ministre de pacotille tire sa révérence, il n’est pas à sa place à ce Ministère s’il n’est pas capable de prendre des décisions.

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