Sur les plages corses, la Justice interdit d’interdire… le burkini !

burkini

Le 7 août dernier, les deux communes corses de Lecci et Zonza-Santa-Lucia ont publié un arrêté interdisant l’accès aux plages aux personnes « n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité ». Cet arrêté, valable jusqu’au 30 septembre, visait particulièrement les femmes portant un burkini. La préfecture de Corse a alors déposé un recours gracieux pour demander l’annulation de cet arrêté. Si le maire de Zonza-Santa-Lucia s’est exécuté, celui de Lecci a maintenu le cap, contre le port de ce vêtement religieux sur les plages publiques de sa commune. Dix jours plus tard, le 19 août, le tribunal administratif de Bastia a donc tranché. Et suspendu l’arrêté. Marine Le Pen a très vite exprimé son soutien au maire de Lecci, sur X : « Plein et entier soutien au maire de Lecci. Le burkini qui est un marqueur de la propagation de l’idéologie islamiste doit être interdit dans les piscine municipales comme sur les plages. »

Les arrêtés contre le port du burkini jugés disproportionnés

Ce n’est pas la première fois qu’une telle décision est annulée. En 2023, le maire Rassemblement national de Fréjus avait pris une mesure anti-burkini. Le tribunal administratif de Toulon avait, là encore, suspendu l’arrêté. En août 2018, l'arrêté du maire de la ville de Ghisonaccia (Corse) qui régulait l’accès aux plages avait été suspendu par le tribunal de Bastia. Dans les deux cas, ces mesures avaient été jugées disproportionnées par rapport au risque que représente le burkini : « Contrairement à la situation de la commune de Sisco [...], le dossier n'a[vait] pas fait apparaître de risques avérés d'atteinte à l'ordre public sur les plages de Ghisonaccia en cas de présence d'une personne portant une tenue de type burkini », précisait le tribunal. L’arrêté reposait sur le même texte que celui utilisé par la municipalité de Sisco, en août 2016, mais à Sisco, l'interdiction municipale avait pourtant été confirmée par le tribunal. Pourquoi ? Il faisait suite à des heurts entre des Corses et des membres de la communauté marocaine.

Villeneuve-Loubet, une décision qui fait jurisprudence

Toutes les décisions prises par les tribunaux administratifs des villes concernées se réfèrent à l’affaire de Villeneuve-Loubet. Dans cette commune, l’interdiction de porter des vêtements religieux à la plage a été rejetée par le Conseil d’État. L'instance avait été saisie par la Ligue des droits de l’homme et le Comité contre l’islamophobie en France. L’ordonnance de la plus haute juridiction administrative française estimait que « l’arrêté litigieux a […] porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle ». Selon Le Monde, l’avocat de la Ligue des droits de l’homme se félicitait que cette décision s’établisse comme principe pour toutes les villes - une trentaine - qui mettraient en place une interdiction des burkinis.

Si cette décision fait jurisprudence dans les cas semblables depuis 2016, le Conseil d’État a précisé qu’une restriction de l’accès aux plages pouvait toujours être mis en place en cas de risques de troubles avérés à l’ordre public, et pour des raisons d’hygiène, de décence, de sécurité et de bon accès au rivage. Mais, manifestement, il faudra que les maires trouvent d'autres raisons d'interdire le burkini… si cela est encore possible.

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

34 commentaires

  1. C’est pourtant très simple pour le Maire de Lecci : « Le Conseil d’État a précisé qu’une restriction de l’accès aux plages pouvait toujours être mise en place en cas de risques de troubles avérés à l’ordre public . » Qu’attendent les Corses pour troubler l’ordre public ?

  2. La justice est de gauche voir d’extrême gauche et semble tout faire pour instaurer un gouvernement à la Kim Jong-un devant l’incapacité des élites à trouver des solutions pérennes.

  3. Et bientôt les femmes ne portant pas le burkini seront agressées ou obligées de quitter la plage : pauvre France

  4. Le halal et maintenant le burkini ,l’entrisme islamique a fait place à la soumission française. Nous sommes morts sans le savoir.

  5. Faisons confiance au peuple Corse. Ce sont bien les seuls en France qui savent se faire respecter et respecter leur ile, qui j’en suis certain restera l’ile de beauté.

  6. Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt. Cette phrase est décidément d’actualité. Pourquoi le burkini ? Pourquoi cet acharnement à vouloir l’imposer du côté islamiste et à le défendre du côté gauche bien-pensante ? La religion me direz-vous. On imagine pourtant mal le coran décrivant la tenue de plage des femmes musulmanes … au VIIème siècle, tout simplement parce que le burkini est un vêtement moderne (si l’on peut dire) créé par une styliste australienne d’origine libanaise en (tenez-vous bien) 2004. Le mot est formé sur la contraction de « burqa » et de « bikini », même s’il faut avouer que la tenue tient nettement plus de la burqa si chère aux islamistes, que de notre bikini qui dévoile si largement le corps féminin. C’est tout simplement la burqa de plage, pour faire simple. La tenue n’a donc rien de traditionnel, ni de religieux et n’a rien à voir avec l’islam, dans le sens traditionnel du terme. Il est donc stupide d’accuser d’islamophobie, de racisme, de discrimination, ceux qui parlent de l’interdire. Le burkini n’est qu’une façon de plus de plier les femmes à la volonté des islamistes, de les faire disparaitre de l’espace public, de les cacher à nos regards, de les emprisonner, même à la plage, là où les corps sont censés être libérés et découverts plus que de coutume. C’est aussi et surtout une façon de plus d’imposer l’islam dans l’espace public, de le montrer, de l’exhiber. Comme toujours, l’islam s’impose en écrasant les pieds des non musulmans, barbes hirsutes, abayas, djellabas, voiles islamiques, halal, minarets, l’islam a besoin d’espace vital pour en imposer aux mécréants que nous sommes sur la terre de nos ancêtres. Tout cet étalage n’est là que pour nous rappeler qui est le maître, ceux qui s’y opposent en font souvent la douloureuse expérience, coincés entre les islamistes d’un côté et les juges de gauche de l’autre côté.

  7. Décidément depuis quelques années il est des communautés qui ont choisi de venir chez nous connaissant parfaitement notre culture tout en voulant imposer la leur nous crée beaucoup de problèmes inutiles avec l’aide de gouvernements pour les aider, problèmes dont nous en ayons pas vraiment besoins.

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