Suspension des masques en plein air : le gouvernement encore désavoué pour sa politique sanitaire

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Il est de petites victoires qu’en ces temps d’« emmerdement » il est bon de célébrer. Après les épisodes à trop nombreux rebondissements des protocoles scolaires de Jean-Michel Blanquer, c'est au tour des masques de faire (encore) couler de l’encre. Ils étaient rendus obligatoires en extérieur dans toute l’Île-de-France le jour de la Saint-Sylvestre, avec amende de 135 euros à la clef pour tout contrevenant mais cette décision vient d’être suspendue dans les Yvelines et à Paris.

Dans un communiqué, le juge des référés du tribunal administratif de Versailles a déclaré, le 12 janvier, que cette obligation portait « une atteinte excessive, disproportionnée et non appropriée [...] à la liberté individuelle », tout en précisant que le risque de contamination est « plus faible en plein air ». Il a, par conséquent, suspendu l’exécution de l’arrêté préfectoral du 29 janvier. Et dès le lendemain, le tribunal administratif de Paris lui emboîtait le pas, suspendant à son tour cet arrêté que maître Soufron, l’avocat qui a plaidé la suspension, dénonçait sur France Info comme « ni nécessaire, ni strictement proportionné ».

Le port du masque en plein air ? Une injonction que le docteur Guillaume Barucq, conseiller municipal à Biarritz (sans étiquette politique), décrivait dans une tribune du FigaroVox comme « un geste purement politique, sans fondements sanitaires ». Il ironisait sur cette mesure « absurde et infantilisante » : « Tant que ça se voit, tant qu’on fait savoir qu’on “protège”, on remet en place l’obligation du port du masque (et les moyens de contrôle qui pourraient être mobilisés sur d’autres missions de tranquillité publique). »

« Et si on passait à autre chose ? »

Quelles conclusions tirer de cet épisode ? Que le gouvernement semble entièrement dépassé depuis trop longtemps, que sa gestion épidémique se révèle chaque jour un peu plus cacophonique. Qu’il ne voit plus ses nombreuses incohérences, comme celles de suspendre des soignants non vaccinés tout en rappelant les soignants vaccinés positifs au chevet des patients. Ou celle qui consiste à alléger des protocoles tout en serrant la vis par un passe arbitraire qui peine décidément à émerger. Tandis que certains pays - c’est le cas notamment du Danemark et de l’Espagne (et même Bill Gates !) - commencent à annoncer la fin de l’épidémie, la Macronie assume sa politique punitive et arbitraire.

Pourtant, sur Europe 1, le professeur Caumes confirmait cette hypothèse d’une amélioration : « Je pense que ce scénario optimiste est le bon scénario. Comme nous l'a montré l'histoire du dernier coronavirus que l'on connaît, c'est ce qu'il s'est passé. On va de vague en vague, et elles sont de moins en moins pathogènes. »

« Et si on passait à autre chose ? Et si même on arrêtait de tester, peut-être on se rendrait compte qu’il n’y a plus grand-chose aujourd’hui ? » Apolline de Malherbe, citant le professeur Mignon, interpellait Aurore Bergé sur la légitimité de ce passe vaccinal. Mais à trois mois des élections, Emmanuel Macron, pas encore candidat, a tout intérêt à maintenir la pression sur les Français et à détourner ainsi leur attention des vrais sujets. L'idée ? Contrôler les passes de dangereux délinquants en terrasse et tout focaliser sur les enjeux sanitaires pour mieux faire oublier le chaos... sécuritaire.

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Iris Bridier
Journaliste à BV

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