Syrienne naturalisée française, Lévantine choisit Bardella, n’en déplaise à Manon Aubry

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Il y a une semaine, dans l’émission Le Grand Jury, Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise pour les élections européennes, invectivait le candidat en tête des intentions de vote pour cette élection, Jordan Bardella : « Vous jetez l’opprobre sur tous nos concitoyens d’origines étrangère. » Immédiatement, une jeune femme, d'origine syrienne, réagissait sur X. « Je suis ÉTRANGÈRE naturalisée Française Merci de ne pas parler à notre nom nous étrangers!! Vous ne nous représentez pas !!!!! J'espère que vous verrez cette vidéo Moi, étrangère, syrienne, naturalisée, je voterai pour Bardella le 9 juin ! Mon premier vote en France ira pour Jordan Bardella. » BV a contacté cette jeune femme.

La naturalisation est un long combat sans le titre « réfugié »

Née à Alep, en Syrie, Lévantine (c'est son pseudo sur le réseau social) a toujours parlé français avec sa maman. Dès l’âge de cinq ans, elle empruntait des revues et magazines en français au centre culturel de France à Alep. « J’y ai été inscrite jusqu’à sa fermeture par le Président Sarkozy en 2012 », nous raconte-t-elle. En sortant de l’école syrienne, elle prenait des cours de français avec le CNED, et ce, pendant sept ans. Ensuite, Lévantine a suivi une licence de littérature française à Alep. « Je suis venue en France terminer mes études. Je n’ai jamais demandé l’asile et je n’ai jamais été réfugiée, j’insiste », précise-t-elle. La case « réfugié », c’est un peu une « formule magique », tout le processus de naturalisation aurait été beaucoup plus rapide si Lévantine y avait eu recours. Alors, Lévantine a cherché un travail lui permettant de troquer ses papiers d’étudiante pour des papiers de salariée : « J’ai toujours fait des petits jobs en France, que ce soit dans des musées, dans des écoles ou en tant qu’enseignante en langues » (elle n’en parle pas moins de cinq. Ceux qui arrivent en France en tant que réfugiés se voient attribuer un logement. Ce n’était pas aussi simple pour elle. « Moi, J’ai dû me débrouiller toute seule : pas de bourse pour mes études, pas d’aide pour le logement, rien du tout. Si j’étais passée par la case réfugiée, j’aurais été française beaucoup plus rapidement. » Finalement, au bout d’un long combat de neuf ans, la naturalisation française lui a été accordée : « Je ne voulais pas que ma demande soit refusée, donc j’ai préféré prendre plus de temps plutôt que de présenter un dossier qui risquait d’être ajourné, ce n’était vraiment pas simple ! » Elle termine : « Cette naturalisation a été une grande victoire pour moi ! »

« Ce sera mon premier vote, et j’ai hâte ! »

Dès 2022, lors de l'élection présidentielle puis des élections législatives, Lévantine confie avoir milité pour le RN. « Je n’étais pas encore française », insiste-t-elle. Elle raconte que lors de sa naturalisation, l’an dernier, elle a organisé une grande soirée pour célébrer cette victoire, soirée à laquelle elle a invité plusieurs élus du RN. Les élections européennes qui approchent sont importantes pour Lévantine : « Ce sera mon premier vote, et j’ai hâte ! » Ce choix du RN provient, entre autres, de la conviction que ce parti propose la meilleure solution en matière d’immigration : « L’immigration n’est pas vraiment filtrée, que ce soit au moment de demander un visa dans le pays de départ ou bien à l’arrivée en France. Je vois sur des groupes Facebook des Syriens qui sont en France pour profiter. Ils n’ont visiblement eu aucun problème pour l’obtention de leur visa, contrairement à ceux qui aiment la France et ont vu leur visa se faire refuser. » Et, selon son expérience, certaines religions ne sont pas favorisées pour l’obtention d’un visa. Elle raconte l’histoire de ses parents, demandant un visa pour fêter Noël en famille. Malgré les preuves concrètes d’une attache très forte sur le sol syrien, le visa a été refusé, indiquant qu’il n’y avait pas assez de preuves que la famille retournerait en Syrie après leur séjour en France. Lévantine en est persuadée : « La France a abandonné les chrétiens en Syrie. »

« L’assimilation demande beaucoup d’effort, ce n’est pas facile »

Pour finir, Lévantine définit ce que signifie, pour elle, le terme d’assimilation. Il ne s’agit pas de parler la langue du pays ou simplement d’en aimer la culture. « L’assimilation demande beaucoup d’efforts, ce n’est pas facile, et implique d’abandonner une partie de sa nationalité d’origine pour laisser place à la nouvelle. » Elle image son propos avec une belle comparaison : « J’ai l’habitude de dire que c’est comme une jeune fille qui se marie. Le pays d’origine, c’est son père. Le mari, le pays dont on obtient la nationalité. La jeune fille ne renie pas son père mais elle l’abandonne d’une certaine manière pour vivre avec l’homme dont elle est amoureuse. »

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

45 commentaires

  1. Résumons : dans le monde, il y a les honnêtes gens et les fourbes. Les honnêtes sont considérés comme des  » looser » pas assez incisifs, et les fourbes qui se font une  » place au soleil » sont les  » winners »..

  2. Chaque citoyens est libre de ses opinions civique et religieuse tant que leurs expressions ne remettent en cause l’ordre publique ! Je n’ai rien d’autre à dire sur ce sujet ! Cette Syrienne naturalisé Française a le droit si c’est son opinion et ses conviction de soutenir le Rassemblement National et la liste de Jordan à l’election au parlement Européen ! Qu’on se le dise ! Amitiés à tous Hervé de Néoules !

  3. Bravo , trop cultivée , trop catho pour être de suite intégrée à la nation , les autres n’attendent pas .

  4. Merci Lévantine de ce merveilleux témoignage et surtout de remettre à sa place l’autre gauchiste qui veut parler en votre nom mais qui n’est rien d’autre qu’une baudruche vide

  5. Respect et courage à Lévantine, à qui je souhaite le meilleur possible dans sa vie, mais qui aura pour pires ennemis ses anciens coreligionnaires et la gauche tout entière, flanquée des féministes puisqu’elle n’est ni bâchée ni gauchiste. Et comble de malchance pour elle, elle est cultivée et courageuse. La scoumoune quoi !

  6. Cette jeune femme nous démontre, qu’en dépit de l’administratif on peut être français avant d’en avoir la nationalité, comme on peut être étranger tout en l’ayant

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