Talents des cités : Emmanuel Macron en pâmoison devant une jeune fille voilée

Capture écran TMNews sur YouTube
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Une ode aux quartiers sensibles. Mercredi 27 novembre, Emmanuel Macron a rendu hommage aux vainqueurs du concours « Talents des cités », saluant la « diversité » qui incarne, selon lui, la « promesse républicaine ». « Vous ne pouvez pas savoir le bien que ça fait [...] C’est un exemple formidable de ce qu'est vraiment notre pays, s’est-il félicité, sous l’œil attendri de Delphine Ernotte et Sibyle Veil, patronnes de l’audiovisuel public et partenaires du concours. Ne lâchez-rien ! C’est vous qui la faites, la République ! »

Le chef d’État a notamment pris pour exemple une certaine Khadidja Benyahia, jeune entrepreneuse d’origine algérienne, qui a reçu le Prix France Télévisions pour son entreprise Finition Nette Bâtiment. « Franchement, qu’une jeune femme aille dans le bâtiment… et en plus voilée ! On aurait des tas de problèmes sur plein de chaînes, on n'aurait parlé que de ça ! », s’est ainsi réjoui le chef de l’État.

Avec son voile tout sauf discret qui lui recouvre les cheveux et l’intégralité de la gorge, la jeune femme est en effet furieusement dans l’air du temps. Elle a, d’ailleurs, choisi de faire de « l’inclusion » son cheval de bataille. Fondée en 2023, son entreprise recrute essentiellement des peintres et agents de nettoyage féminins. « Finition Nette Bâtiment a des impacts positifs sur la commune elbeuvienne car l’entreprise va créer des emplois et favoriser l’inclusion des femmes », assure-t-on, du côté des « Talents des cités ». Un gage de « diversité » qui ne pouvait qu’emballer notre président de la République.

Un Président en état de récidive

Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron vante les mérites de la diversité, quitte à flirter avec le communautarisme et promouvoir des idéologies dangereuses. En visite à Strasbourg, en avril 2022, le chef de l’État avait déjà dérapé en félicitant une femme « voilée » et « féministe ». « C’est beau, avait-il lancé, devant les caméras. C’est la meilleure réponse à toutes les bêtises que je peux entendre. »

Avant cela, encore, au cours d’un entretien fleuve accordé en 2020 à L'Express, le chef de l'État avait affirmé l'existence d'un « privilège blanc ». « C’est un fait […] Dans notre société, être un homme blanc crée des conditions objectives plus faciles pour accéder à la fonction qui est la mienne, pour avoir un logement, pour trouver un emploi, qu’être un homme asiatique, noir ou maghrébin, ou une femme asiatique, noire ou maghrébine. » Intersectionnalité, quand tu nous tiens…

L’éternelle victimisation des « quartiers »

C’est à cette même rhétorique victimaire que s’est livré Emmanuel Macron, ce mercredi. « Dans chacune de vos histoires, normalement, c’était pas possible pour vous », a-t-il lancé aux lauréats du concours « Talents des cités », évoquant en creux les discriminations à l’embauche dont souffriraient les habitants des quartiers prioritaires. Sauf que l’expérimentation du CV anonyme menée au début des années 2010 avait, précisément, démontré le contraire. Contre toute attente, l’étude suggérait plutôt l’existence d’une discrimination positive bénéficiant aux jeunes issus de l’immigration ou habitant dans des quartiers dits « populaires ».

Il serait temps de rompre avec ce discours mensonger qui fait des « cités » des zones délaissées par l’État et leurs habitants des victimes d’une France raciste. Réservé aux habitants des Quartiers de la Politique de la Ville, le concours « Talents des cités » n’est que l’une des innombrables initiatives visant à mettre en avant des zones géographiques qui sont d’ores et déjà choyées par les pouvoirs publics. Pour tenter d’acheter la paix sociale - et l’approbation médiatique -, l’État s’est saigné aux quatre veines : d’après l’association Contribuables associés, c’est au bas mot 100 milliards d’euros qui ont été dépensés dans le cadre des « plans banlieues » de ces quarante dernières années. Encore aujourd’hui, la « politique de la ville » nous coûte 10 milliards d’euros par an. Un « pognon de dingue » englouti en pure perte. « En dépit des moyens financiers et humains déployés, l’attractivité des quartiers prioritaires a peu progressé, en dix ans », reconnut la Cour des comptes, dans un rapport publié en décembre 2020. « La politique de la ville est un échec, aurait déclaré le Président Macron lui-même, en mai 2018. Depuis vingt ans, on a donné des milliards sans jamais régler les problèmes. »

Mais plus ces territoires font sécession avec le reste du pays, plus nos gouvernants semblent disposés à les abreuver d’argent public et à les congratuler à grands coups d’opérations médiatiques et d’odes aux « talents » des cités. Au grand dam du petit contribuable français qui voit ses impôts partir en fumée.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

67 commentaires

  1. il fallait qu’il trouve quelque chose à dire de bien sur le voile, il part lundi en Arabie Saoudite et Brigitte devra mettre sa cagoule, quand à sa phrase  » C’est un fait […] Dans notre société, être un homme blanc crée des conditions objectives plus faciles pour accéder à la fonction qui est la mienne, pour avoir un logement, pour trouver un emploi, qu’être un homme asiatique, noir ou maghrébin, ou une femme asiatique, noire ou maghrébine. »mais quand tu est blanc et que tu vas dans ces pays là c’est le blanc qui est encore stigmatisé, il est vrai que le « comique » de l’Elysées pour être président à l’avenir il faudra qu’il se fasse encore une fois adopter, en Afrique par exemple il sera le premier président blanc, l’Obama français.

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