[Témoignage] Elle placarde des affiches pour Thomas et finit en garde à vue

Thomas

Depuis le samedi 18 novembre, la France pleure Thomas. Partout, des rassemblements s’organisent pour rendre hommage au jeune rugbyman tué à Crépol (Drôme). Après Aix-en-Provence, Romans-sur-Isère ou encore Annecy, c’est à Lyon que plusieurs organisations envisageaient de se rassembler, ce lundi 27 novembre, pour saluer la mémoire du jeune homme. Malgré l’interdiction de la préfecture, plusieurs centaines de jeunes ont défilé sur la presqu’île lyonnaise aux cris de « Justice pour Thomas ». Rapidement, le rassemblement est dispersé. Au même moment, en périphérie et dans les rues du Vieux Lyon, Chloé, 26 ans, et son fiancé retrouvent six amis et débutent un collage sauvage en hommage à Thomas. Trois heures plus tard, interpellés en flagrant délit, ils finissent au poste, placés en garde à vue. Elle n’en ressortira que vingt heures plus tard.

Provocation à la haine raciale

« On a trouvé injuste que la manifestation en hommage à Thomas soit interdite par la préfecture », raconte Chloé à BV. La jeune femme, bien que révoltée par la mort du jeune homme, décide malgré tout de ne pas participer au rassemblement interdit. « Je ne voulais pas m’y rendre parce que je ne voulais pas finir en garde à vue. On n’avait pas envie de jouer avec le feu… », explique-t-elle. Alors, avec un petit groupe d’amis, elle s’organise pour imprimer des affiches à la mémoire de Thomas et acheter le matériel nécessaire pour les coller. « Comme la manifestation était interdite, on voulait marquer le coup avec une action pacifique », détaille Chloé. Vers 21 h 30, le groupe commence à coller leurs affiches aux slogans accrocheurs (« Thomas, 16 ans, tué par des barbares », « Thomas tué parce que blanc », « Thomas, Lola et demain toi ») et taguer des murs dans la métropole lyonnaise. Alors que leur action prend fin, ils sont interpellés en flagrant délit par les forces de l’ordre, dans le Ve arrondissement. « Au début, ils nous ont demandé de les suivre pour un simple contrôle d’identité », se souvient Chloé. Arrivés au poste, les huit amis (deux femmes et six hommes) sont placés en garde à vue. « On n’était pas trop inquiet. On assumait ce qu’on avait fait. On s’est dit qu’au pire, on aurait des travaux d’intérêt général pour nettoyer les murs de la ville ou une amende », nous rapporte la jeune femme. Mais celle-ci déchante rapidement.

Le simple contrôle d’identité se transforme en une longue nuit au poste. « Au bout de quelques heures, ils nous ont informés qu’on était placés en garde à vue pour 24 heures pour dégradations de bien public en réunion et provocation publique à la haine et à la violence en raison de la race », poursuit Chloé. Le dernier motif, confirmé par un journaliste de Valeurs actuelles, lui parait totalement exagéré. « Là, on a commencé à paniquer... », admet-elle. Au petit matin, après les dépositions et le relevé d’empreintes débutent les perquisitions. Son domicile, qu’elle partage avec son fiancé, est retourné. « Les policiers sont tombés sur un coffre-fort dans un de nos placards. Il y avait environ 5.000 euros en liquide dedans. On avait mis de côté cet argent, offert lors de notre mariage civil ou de notre pendaison de crémaillère pour la rénovation de notre maison », s’alarme la jeune femme, qui apprendra par la suite que cette somme d’argent a été placée sous scellé. Finalement, après vingt heures de garde à vue, Chloé est relâchée et retrouve son fiancé, libéré une heure plus tôt. « Deux de nos amis sont toujours retenus, nous informe-t-elle. Je ne sais pas pourquoi leur garde à vue a été prolongée. »

Cagnotte de soutien

Remise de ses émotions, la jeune femme ne comprend toujours pas la tournure des événements. « Pendant toute notre garde à vue, la police a été très bienveillante. On voyait bien que les agents ne comprenaient pas pourquoi la procédure habituelle en cas de collage sauvage n’était pas appliquée dans notre cas. Je pense que le parquet voulait faire de nous un exemple », résume-t-elle auprès de BV. « Notre avocat également considère que tout cela est disproportionné », ajoute Chloé. Grâce à l’association de soutien aux lanceurs d’alerte (ASLA), le jeune couple a lancé une cagnotte pour anticiper les possibles frais judiciaires à venir. « Pour le moment, nous ne savons pas quelles seront les suites judiciaires de cette affaire », conclut Chloé.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

135 commentaires

  1. Je suis pour la police évidemment,mais là je ne comprend pas , comment ont ils fait pour arrêter cette personne ? Seraient. ils du côté des racailles ?
    J’espère que non !!!!!!

  2. Les agresseurs, eux, n’étaient ni haineux, ni violents, ni racistes, ils venaient simplement au bal avec leurs couteaux.

  3. Par contre, défiler dans les rues aux cris de Allah akbar en brandissant des drapeaux palestiniens dans un soutien ignoble à une organisation terroriste, cela ne mérite pas des interpellations et des gardes à vue. On sait maintenant de quel côté se trouve ce gouvernement, sa justice et ses pandores. Vu et pris note pour le futur.

    • Après la mort du petit délinquant Nahel, des gens ont défilé avec des pancartes « Justice pour Nahel » ou « Vengeance » et des drapeaux algériens. Personne n’a été arrêté.

  4. Pour garder la place ce gouvernement avec la complicité des médias de gauche devient lui même extrême, se stalinise, transforme certaines institutions gouvernementales en Stasi. Ces comparutions fulgurantes devant la justice et les peines infligées n’ont pas le même effet sur des casseurs lors des manifestations autorisées ou sur les racailles. La peur envahit les politicouards qui détournent la vérité et font des boucs émissaires d’une supposée extrême droite. Les français ne sont pas dupes, ce n’est plus une couleuvre à avaler mais un boa constrictor. Honteux.

  5. Le Gouvernement a déclaré qu’il serait implacable et d’une extrême sévérité, mais il a oublié de dire si ce serait avec les honnêtes gens ou avec les racailles.

  6. La dictature arrive à grand pas ! Il faut être aveugle pour ne pas le voir mais cette dictature sévère s’exerce dans l’immédiat contre les bons français sans problème, pour les autres délinquants et destructeurs de bien public, pas de prison, encore moins d’arrestation, ni de perquisition à leur domicile….Les élections européennes arrivent, n’oubliez pas tout ce qui est arrivé !!!!

  7. Avec cette affaire nos gouvernants ont eut un électrochoc et maintenant il devient fort avec les faibles mais faible avec les forts c’est le fameux en même temps mais la ligne directrice est toujours là même le gauchisme est à géométrie variable et cela n’est pas prêt de changer . Seul les urnes pourront parler pour ceux qui auront un temps soit peu de mémoire

  8. Pas de chance ils sont tombés sur un procureur et un juge rouge qui ont estimé que coller des affiches soulignant le drame de Thomas et sa famille était subversif .
    Elle a échappé à la guillotine puisque Mitterrand a supprimé la peine de mort sions on peut supposer qu’ils lui auraient coupé la tête sans hésiter pour faire un exemple et faire taire les FRANCAIS !

  9. Le gouvernement essaie par tous les moyens de museler la droite (la vraie) : déni de réalité, répression des manifestations, peines de prison ferme, etc. Il semble être aux abois… et fait exactement ce qu’il faut pour obtenir un résultat contraire à celui attendu.

  10. Il y a certains sujets dont on ne doit pas parler, certains drames qui n’ont pas droit à communication. Le traitement qu’on réçu ces colleurs est clairement excessif. Honteux !

  11. « Thomas tué par des barbares », dit l’affiche. L’accusation de racisme ne tient pas, le magistrat est soit un sot fini, soit (le plus probable?) un bouffi de méchanceté volontaire: la barbarité n’est pas une race. En attendant, l’histoire est à peine croyable, digne d’un pays totalitaire.

  12. Voilà un procureur et un préfet qui seront récompensés puisque le ministre Darmanin a demandé que l’on fasse « le plus d’arrestations possibles, y compris préventives », dès lors qu’il s’agit de « l’extrême droite ». Lorsque la carrière des préfets et des procureurs dépend de l’application servile de ce type de consigne, on peut légitimement s’inquiéter. A-t-on affaire là aux premiers prisonniers politiques du nouveau monde Orwellien ?

  13. ça commence à faire cher à force de donner à toutes ces cagnottes mais c’est bien la moindre des choses pour soutenir ces personnes qui se battent pour nous.
    quelle honte ce procureur !!!

  14. Je ne comprends pas que la police ayant à souffrir aussi de la justice continue à appliquer bêtement ; une résistance passive aurait été de ne pas « voir » ces jeunes ou de les disperser en les avertissant de ce qu’ils risquaient comme ennuis. Quand on sait que la France a été classée 42e à l’indice des libertés humaines du think tank américain Cato Institute – ce qui la place dernier pays d’Europe de l’Ouest….

    • Les forces dites de l’ordre se sont volontairement déconsidérées lors de la répression des gilets jaunes où le sadisme de quelques excités a pu s’exprimer sans frein, blessant volontairement des manifestants pacifiques tout en protégeant subrepticement les black bocks casseurs. Elles ont ainsi prouvé leur glissement volontaire de gardiens des institutions vers l’état de milices au service d’un pouvoir illégitime et totalitaire.

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