[TÉMOIGNAGE] Mayotte, il y a cinquante ans : témoignage d’un jeune légionnaire
J’ai réalisé au pastel, il y a trois mois, ce Coucher de soleil à Mayotte, d’après une photo prise à Noël 1975, lors de mon séjour sur l’ile au sein d’une compagnie de Légion étrangère.
Environ 25.000 habitants, pas d’eau courante, pas d’électricité, une épidémie de choléra, quelques cas de typhus. Des instituteurs qui allaient d’un village à l’autre avec leurs rares livres sur la tête, pas de dentiste, seulement le médecin militaire, pas de radiographie, un hôpital dans lequel il pleuvait sur un scialytique sans électricité. Pas de route goudronnée, le ravitaillement de la population en riz dans les sacs à dos, des pastilles de sel comme seul médicament. On passait, on distribuait, on soignait, on faisait des points de suture.
Pas de port, les sacs de riz de 83 kg, payés par la France, achetés et revendus par un député à La Réunion, livrés par barge et à pied dans l’entrepôt d’un commerçant indien, revendus à la France, transportés à dos d’homme par les légionnaires et redistribués à la population. Des boîtes de rations quand la météo ne permettait pas le ravitaillement par avion, ou quelques poulets faméliques, un peu de pêche au harpon ou à la pirogue. Pas de tour de contrôle et le Transall apportait avec lui son carburant pour le retour.
Des alambics en cuivre de plusieurs mètres de diamètre sous des hangars en ruine, envahis par les lianes au milieu de champs de canne à sucre à l’abandon ou de plantations d’ylang-ylang qui servait de bois pour faire la cuisine.
Les tortues venaient pondre sur les plages, les langoustes se nichaient dans les patates de corail par trois mètres de fond. J’ai entendu chanter quelque chose qui ressemblait plus à Maréchal nous voilà qu’a la Marseillaise, par un jour de rassemblement d’un village autour d’un bambou sur lequel le chef hissait un drapeau tricolore cousu avec des tee-shirts. Les enfants de 10 ans n’avaient jamais vu un homme blanc.
Une population insouciante, heureuse, le matriarcat. Les femmes possédaient la terre, cultivaient les champs, s’enduisaient d’huile de coco. Les hommes faisaient la « palabre », sortaient à la pêche quand il faisait beau, allaient à la mosquée le jour et aux séances de sorcellerie la nuit. S’il y a avait trop de poisson, ils le rejetaient à la mer, car pas de moyen de conservation.
C’était un petit paradis, malgré l’enfer des maladies, la malnutrition, l’espérance de vie entre 30 et 50 ans et un petit cyclone de temps en temps. Il n’y avait pas d’état civil ni de statistiques. Et tout le monde vivait tranquille, sans se préoccuper du lendemain.
Puis il y a eu le référendum, l’arrivée d’un sous-préfet, des dizaines de fonctionnaires de la DDE, des instituteurs, des professeurs, des fonctionnaires.
Nous leur avons apporté la démocratie, l’envie, la jalousie, l’insécurité, l’immigration. Bref, tous les mauvais côtés de notre civilisation.
Sans honte aucune, les politiques compatissent, se lamentent d’une situation qu’ils ont créée. Les fonctionnaires, après avoir empoché leurs primes et bien vécu, se sauvent à tire-d’aile, les médias se lamentent.
Que vont-ils faire ? Un nouvel abandon ?
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66 commentaires
Merci pour cet édifiant témoignage
Votre nostalgie me fait faire un bond en arrière d’un demi-siècle, alors qu’avec ma petite famille nous arrivions en Nouvelle-Calédonie. Vu d’aujourd’hui, c’était une vision du paradis sur terre… Quel massacre !
25 ans plus tard j’ai travaillé deux ans à Mayotte évidemment la métropole à force de budget avait développé des structures et une vie sociale mais le constat était clair, qu’est ce que fait la France dans cet archipel type gruyère pour les migrants comoriens et où rien ne pousse dans cette terre volcanique.
Dans l’esprit tout est dû par la métropole. L’expression qui revient dans toutes les bouches, « c’est pas normal » . La géographie de ces deux îles n’enrayera jamais l’immigration c’est utopique que dire le contraire. Les politiques en ont fait un département français par la grâce de Saint Sarkozy uniquement pour une question d’électeurs. Grave erreur de calcul.
Du haut de nos certitudes, il faudra bien finir par comprendre que la majorité de l’humanité n’a rien à faire avec l’Occident, sa démocratie, ses valeurs, son christianisme, l’égalité des sexes et j’en passe. Ces gens n’avaient pas besoin de nous, il fallait leur foutre la paix et les laisser bâtir leur histoire, voilà tout.
Je confirme ce témoignage, mes parents et ma sœur y ont vécu de 1978 jusqu’à avant le referendum, ils étaient soignés par un médecin militaire, ma sœur refusant d’aller à l’hôpital, les instruments étaient souillés, ils en gardent un bon souvenir, ma sœur m’a confirmé qu’il n’y avait pas d’immigration comme aujourd’hui. Merci Sarkozy !
L’origine du mal consiste dans le fait que l’individu en general veut toujours imposer aux autres sa conception du bonheur, ainsi la sacro sainte « démocratie » les bienfaits de la civilisation et le régime imposé. Dans nos pays dits civilisés doit être l’alpha et l’oméga d’un bonheur parfait sur toute la terre…
Or chacun a le sien, chacun envisage sa vie suivant ses ressources , celles de sa famille de son pays et ce qui lui convient le mieux.
En arrivant les colonisateurs imposent aux autres ce qui leur est contraire et croyant bien faire ils sont détestables détruisent des habitudes ancestrales et une harmonie qu’on peut trouver médiocre mais où chacun trouvait sa place . Vouloir imposer aux autres sa propre civilisation engendre les conflits l’amertume et la haine.
Les nouveaux colonisateurs de l’esprit ne nous on t’ils pas imposé depuis 1789 la laïcité, les droits de l’homme, le multiculturalisme, le sans frontierisme, le marxisme, le mondialisme ?Finalement la question n’est pas celle de l’occident contre le reste du monde, question éphémère qui sera vite effacée par les nouvelles civilisations plus dynamiques et plus vivantes, mais l’idéologie devenue folle de certaines civilisations.
Il est vrai que ces territoires OM ne produisent pas grand chose en retour des investissements consentis , un retour à leur nature d’origine est la seule solution viable .Surprenant ce témoignage car j’ai croisé aux FFA ,moi aussi , il y a 50 ans un jeune officier de légion qui revenait de Mayotte .
Encore une idée géniale de VGE.
C’est bien le propre de la survie de ces « technopolitiques » Faire des erreurs pour que les remplaçants aient à les défaire en nous disant qu’ils ont beaucoup de boulot et qu’il faut beaucoup d’argent
Mayotte ou comment faire le bonheur des gens contre leur gré ? Il n’empêche, c’est un territoire français, nous devons l’assumer. Mais faisons le de la manière la plus adaptée au territoire. Lorsque la loi de la république est défaillante, changeons la loi. Commençons par supprimer le droit du sol et par mettre les états voisins en face de leurs responsabilités.
Un drôle de territoire français, peuplé de gens qui ne parlent pas français et bien loin de Paris et l’ île de France. Mais cette dernière, par endroit, ressemble fort à Mayotte il est vrai.
Il semblerait que vous n’ayez rien compris à la situation …
comme c’est bien expliqué et je pense que pour les autres régions d’outre- mer la situation était la même mais ils étaient heureux malgré le manque du minimum pour vivre mais comme partout des politiques qui ne connaissent rien de la vie des iliens ont voulus imposer leur doctrine stupide et malsaine, ils font la même chose sur l’hexagone ces messieurs « je sais tout « mais qui en vérité ne connaissent rien.
La Mayotte d’aujourd’hui est à l’image de la métropole d’aujourd’hui, dans un état lamentable, mais personne n’est responsable, surtout pas la caste politique et ses fonctionnaires serviles.
Le « paradis de Mayotte » n’est il pas l’apanage des migrants venus profiter de tous les subsides que déverse la France et créent le chaos par leur surnombre… apparemment ce fléau n’est pas la priorité du tandem macron-bayrou !
Un voyage express sans rencontrer la population et puis vite il faut repartir pour ne pas louper le réveillon…
En attendant il y en a une qui a mérité par 2 fois sont billet d’exclusion du gouvernement, mais il n’en sera rien, elle pourra continuer de vapoter tranquille pour oublier son incompétence crasse…
On peut se demander comme elle a pu intégrer polytechnique !
Un beau témoignage.
25 000 habitants il y a cinquante ans contre environ 300 000 aujourd’hui,(sans doute davantage avec l’immigration non comptabilisée) ,quel bond !
Mayotte n’était certainement pas préparée à une telle croissance démographique ,d’autant plus qu’il n’y a aucune véritable activité économique sur place ,les mahorais ne semblent vivre que des aides sociales versées par la métropole,la France a t-elle encore les moyens d’entretenir ses confettis d’empire?
l’irresponsabilité de sarkozy, à qui il faut demander des comptes et le bannir dans cette ile avec son bracelet
Oh que c’est bien dit! Et comme l’on peut comprendre combien le développement de la souveraineté de la France outremer a été raté, galvaudé par des décennies de fainéantise. Car ce qui caractérise les politiciens – j’ose le dire ici – est leur fainéantise.
C’est pas faut !!
Ce n’est pas une » banlieue » ..dans le cadre d’une telle catastrophe il faut envoyer l’armee faire un tri: recensement des vrais mahorais..racompagnementimmédiat de toute autre nationalité en particulier comorienne par navette de bateaux militaires protégés par deux ou trois frégates.. suppression immédiate du droit du sol et des aides aux » migrants ».. on peut héberger les français sinistres dans des algeco en attendant la construction en dur par le génie.. sinon nous allons encore jeter » un pognon de dingue » à fonds perdus..
Des « solutions de terrain » ! … DONC complètement inconnues des pseudos « zélites » de gouvernance » ! …
RIEN ne changera car les problèmes ne sont pas assumées et/ou cachés ! …
Avec quel argent ? Celui des français ou celui des majorais ?