Terrorisme : le « déséquilibrisme », ou le déni par la psychiatrie

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Il s’appelait Collin. Il était venu passer un week-end à Paris avec sa petite amie. Malheureusement pour lui, ce touriste allemand a croisé la route d’un certain Armand Rajabpour-Miyandoab qui avait décidé, ce soir-là, de « venger les musulmans ». Collin est mort, tué à coups de marteau. Il avait 23 ans. La bonne nouvelle pour ses parents : l’enquête est déjà bouclée. Le mobile du meurtre ne fait pas l’ombre d’un doute : il s’agit d’un accès de folie. D’ailleurs, c’est écrit partout dans les journaux. Même les hommes politiques le disent. « Le meurtrier est fiché cas psychiatrique », a ainsi tweeté Jean-Luc Mélenchon. Le tueur, qui avait été jugé responsable de ses actes lors de sa condamnation à quatre ans de prison en 2016 pour terrorisme, était un déséquilibré, affaire classée.

La psychiatrie, nouvelle arme du déni

Maniée aussi bien par les journalistes, les politiques que les juges, la « psychiatrisation » constitue l’arme ultime de négation de l’islamisme. Si efficace qu’elle est désormais dégainée dans les heures suivant chaque attentat : l’assaillant était-il sain d’esprit ? Ne souffrait-il pas d’une secrète pathologie ? S’agit-il vraiment d’un acte réfléchi ? Le profil des tueurs est toujours le même, ils égorgent kouffars et yahoudis [mécréants et Juifs, NDLR] aux cris d’« Allah akbar », mais les commentateurs continuent de s’interroger sur leur santé mentale, invoquent le mystère du passage à l’acte, le péril de l’amalgame. L’essentiel étant de ne surtout pas parler d’islam.

On voit depuis des années ce « déséquilibrisme » se déployer dans nombre d’affaires emblématiques : Sébastien Selam (2003), Sarah Halimi (2017), Mireille Knoll (2018), attentat de Villejuif (2020), les enfants d’Annecy (2023)… Mohammed Merah lui-même, s’il n’avait pas été « neutralisé » par le RAID, aurait pu espérer bénéficier de la même excuse médicale : dès le lendemain des meurtres, le sociologue préféré des islamo-gauchistes, Michel Wieviorka, s’interrogeait sur les motivations du terroriste et suggérait qu’« une sorte de pathologie » pouvait être à l’origine de son passage à l’acte. Et si le tueur d’enfants était, lui aussi, une victime ? Et s’il était moins méchant que souffrant ? Ce serait formidable, son islamisme pourrait être évacué et d’autres coupables pourraient être désignés !

Car le parti du déni convoque la médecine autant pour enterrer les sujets qui fâchent que pour inverser les rôles des uns et des autres. Par la magie des ratiocinations psychiatrisantes, le djihadiste devient un malade dont il faut prendre soin, tandis que la France endeuillée passe pour la seule responsable du drame, coupable d’avoir mal pris en charge un patient instable. « Comment un malade atteint de schizophrénie a-t-il pu être abandonné sans accompagnement médical ? 31.000 lits de psychiatrie de moins en 30 ans : voilà le résultat », s’indignait ainsi Jean-Luc Mélenchon, le 28 mai 2021, après une nouvelle attaque terroriste à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes. « Il faut avoir le courage de dire qu’une partie des attentats est due à une faiblesse des politiques de santé », avait renchéri son lieutenant Alexis Corbière.

La folie, cache-sexe rassurant

Alors que la « folie » ou les « déséquilibres » ne sont jamais envisagés pour les rares projets d’attentats fomentés par « l’ultra-droite », les explications psychiatriques sont devenues systématiques en matière d’islamisme. Cet aveuglement est parfois volontaire et calculé, mais bien souvent inconscient. À nos yeux de séculiers ayant tout oublié de la théocratie, le fanatisme religieux prend les traits de la folie. Sa brutalité nous semble si inhumaine, si étrangère, que beaucoup préfèrent y voir le signe d’une maladie mentale. C’est plus rassurant que d’accepter la malfaisance et l’extrême violence dont l’homme est capable de faire preuve en toute conscience…

L’intégrisme n’a pourtant rien à voir avec la psychiatrie. Peu de « fous » sont islamistes et peu d’islamistes sont des fous. Contrairement à ce qu’a pu prétendre Emmanuel Macron, la « folie des hommes » n’est pas « la cause première du djihadisme ». Il suffit d’écouter les quelques terroristes encore en vie : Salah Abdeslam (13 novembre 2015), Mehdi Nemmouche (Musée juif de Belgique) ou Ayoub El Khazzani (train Thalys). Pour eux, le djihad ne relève en rien d’un délire psychotique. Il s’agit simplement d’un commandement prononcé par Allah contre les mécréants et maintes fois rappelé dans son livre sacré, le Coran.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Et c’ est là, où le bat blesse. Trop souvent les « mêmes profils » sont suspectés d’ être fragiles psychiatriquement. Or, si l’ on en fait une généralité: on va crier à la « stigmatisation ». Si on dit qu’une population est plus fragile….se sera taxé d’ eugénisme, de nazisme. Pourtant tuer au nom d’une Religion porteuse d’ amour et de paix devrait logiquement permettre d’en douter; à moins que ses adeptes défilement en masse pour dénoncer ces crimes odieux ….Je note ( et j’ en suis très heureux pour Eux) qu’ en Corse ( par exemple, mais aussi Chine, Corée du Nord….etc ) ils n’ ont aucun acte délictueux commis avec autant de détermination et / ou vocifération. Le climat, sans doute….

  2. Si j’suis tombé par terre, c’est la faute à Voltaire, si j’suis dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau, si j’suis c’lui qu’on peut impunément abattre, c’est la faute à…psychiatre !

  3. Comme c’est curieux. A Crépol il a fallu des semaines pour connaitre les noms des barbares, en fait sans indiscrétions on ne les connaitraient pas aujourd’hui mais là, deux heures après ce meurtre le coupable est divulgué. Les bonnes vieilles méthodes qui fonctionnent depuis des dizaines d’années en nous assurant que ces assassins sont des déséquilibrés, çà marche encore.

  4. La psychiatrie, échappatoire pour masquer la lâcheté de nos dirigeants, trouver le bon mot qui masquera le danger réel un art qui se cultive à merveille chez ces politiques.

  5. Juste une précision ce jeune à été tué non à coup de marteau mais à coup de couteau, arme favorite des islamisés.

    • Exact. Ce monsieur avait perdu son couteau, mais se baladait en même temps avec un marteau dont on t bénéficié d’autres passants. Tous les jours je me balade avec un marteau. On sait jamais. Je pourrais peut-être croiser quelqu’un qui aurait besoin de planter un clou quelque part.

  6. Comme le juge n’arrive pas à minimiser l’acte du terroriste , il fait appel au psychiatre , le but est de contrarier le moins possible l’ennemi , on va d’accommodements raisonnables en compromis honteux pour finir dans la soumission.

  7. Comme le juge n’arrive pas à minimiser l’acte du terroriste , il fait appel au psychiatre , le but est de contrarier le moins possible l’ennemi , on va d’accommodants raisonnables en compromis honteux pour finir dans la soumission.

  8. C’est l’islam qu’il faudrait éradiquer car il rend fou. Les actes horribles du Hamas sont ils des actes de soldats ? Non un soldat s’en prend a d’autres soldats pas aux civils, un soldat ne se cache pas derrière sa population , il la protège. Tous ces bras armes de l’islam ne sont pas fous, ils agissent avec une terrible détermination pour éliminer les mécréants. Ne cédons pas aux sirènes de la gauche qui est déboussolée et plus en mesure de prendre la bonne décision.

  9. Chirurgien, je ne suis certes pas psychiatre, mais j’ai quelques notions comme tout médecin, je dis donc qu’un être humain qui prépare depuis des mois un attenta et qui préalablement fait une vidéo de son acte futur, a un niveau de réflexion qui montre qu’il est en possession de ses faculés mentale, donc bioen loin de la folie, par contre l’assassinat n’étant pas un acte nature, tout assassin au moment de son acte est dans un trouble mental du moment, ne serait ce que par le flot d’adrénaline libéré, pour autant le sujet est parfaitement responsable de ses actes, d’autant qu’il a fait allégence à Daech.

    • Tout à fait d’accord avec vous, Docteur, le passage à un acte important met le sujet sous adrénaline, qui devient un peu spectateur de son acte, au moment crucial, c’est dans la construction humaine; et d’ailleurs, combien de fois n’avons-nous entendu un prévenu déclarer avoir été « dans un état second » pour expliquer (voire excuser, mais ceci revient à son avocat!) son geste « fou ». Une fois ceci décrypté, on revient à la responsabilité de l’acte plus sereinement, et la Justice doit faire son œuvre, mais là, c’est une autre histoire…

    • Acte contre nature grâce à notre civilisation judéo-chretienne. Il semblerait que dans l »islam, ce soit un acte tout à fait naturel qui permettrait d’occuper une bonne place dans l’autre delà si les personnes attaquées sont des dhimmis.

  10. Après l’assassinat de Colin dimanche soir, c’est la psychiatrie qui a vraiment besoin d’un bon psychiatrie.

  11. L’art et la manière de noyer le poisson comme sait très bien le faire cette magnifique république. Ce mec n’a fait que suivre les instructions du coran tout simplement. Français,prenez la peine de lire ne serait ce que quelques sourates du coran, ça éclaire.

  12. Au départ on nous a expliqué qu’il s’agissait d’un bon français, né en France ce qui est vrai, mais en oubliant de dire que ce bon français s’était converti à l’islam , donc qu’ il était musulman, qu’il s’est radicalisé et qu’il s’agit d’un terroriste islamiste. Darmanin en bon couard parle de terroriste mais omet volontaire le mot islamiste, la sémantique à son importance. Le gouvernement tout ministre confondu nous prennent pour des abrutis, les médias serviles à la macronie nous manipulent avec des infos tendancieuses, mensongères et biaisées.

  13. Le régime stalinien a aussi usé et abusé de la psychiatrisation dés dissidents. Ici, la psychiatrisation brandie par le pouvoir sert d’excuse. On est mal

  14. Perdus dans l’idéologie qui leur tient lieu de cap, nos dirigeants, plutôt que de remettre en cause leur politique, cherchent tous les prétextes pour s’absoudre. Non, messieurs les politiques, l’immigration n’est pas une chance et seule l’assimilation permet de faire nation. Vous prétendez que les assaillants qui tuent au nom du « Coran » sont des fous, mais, c’est vous qui êtes des irresponsables et devriez être internés. Osons seulement espérer que le nombre d’électeurs à comprendre la réalité soient majoritaire pour que la tendance mortifère s’arrête.

    • d’hommes., la population musulmane va bien vite devenir majoritaire et permettre d’élire des débiles, et malades mentaux arborant des idées d’extrême gauche. D’autant plus que chez eux la courbe des naissances ne cesse de ctoitre, tandis que chez nous, on préfère éviter de mettre au monde des futurs citoyens et pratiquer l’avortement à outrance. Ceux qui de souche patriote, ont la chance de venir au monde, se retrouveront minoritaires, et par conséquent n’auront d’autre choix que de se soumettre aux nouveaux « elites », ou trouver un endroit ou s’exiler. Auront-ils un autre choix que de s’installer dans une île déserte ?

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