Test Covid à la frontière : la France menée par le bout du nez par l’Allemagne
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Le couple franco-allemand, qui peut encore y croire ? Les Mosellans qui, pour aller travailler en Allemagne, doivent, depuis ce 2 mars, présenter un test antigénique ou PCR de moins de 48 heures à la frontière ? Vous savez, ces frontières dont la fermeture, affirmait le ministre Véran, était « une réponse qui scientifiquement n’a[vait] pas d’intérêt », d’autant que, comme claironnait Emmanuel Macron, « le virus n’a pas de passeport ». Certes, l’Allemagne n’a pas fermé la frontière mais elle en conditionne sérieusement l’accès.
Alors, on se pince quand on lit que c’est Berlin qui a classé le département de Moselle en « zone à forte circulation » du variant sud-africain. Une façon de commémorer le très prochain 150e anniversaire du traité de Francfort qui officialisait l’annexion de ce département avec l’Alsace à l'Allemagne ? La France n’est-elle pas souveraine sur ce territoire ? Il est vrai que pour Emmanuel Macron, il n’y a de véritable souveraineté qu’européenne. Le secrétaire d’État à la Justice du Land de Sarre, voisin de la Moselle, a eu beau beaucoup regretter que « Berlin ait pris cette mesure de classement qui ne laisse que peu de latitude aux Länder limitrophes de la Moselle pour agir avec pragmatisme, et en proximité, s’agissant d’appliquer l’obligation de test », la décision est tombée comme savent le faire Berlin et Angela Merkel : unilatéralement et brutalement.
Une décision qui ne manque pas de rappeler, d’ailleurs, une autre histoire de frontière : lorsque Angela Merkel, en 2015, ouvrait ses frontières aux migrants, sans consulter ses partenaires européens. Dont le partenaire, paraît-il, privilégié : la France.
Qu’est-ce que cette histoire révèle, si on n’avait pas encore bien compris ? Que l’Allemagne fait ce qu’elle veut chez elle. Qu’elle agit essentiellement pour ses propres intérêts et celui de ses citoyens. Doit-on la blâmer ? Évidemment, non. Les États n’ont pas d’amis. Ils n’ont que des intérêts. S’il y a quelqu’un à blâmer, ce sont les gouvernants français qui se sont soumis depuis des décennies à ce diktat en se raccrochant à la mythologie du fameux couple franco-allemand et à sa belle galerie de portraits : de Gaulle-Adenauer, Giscard-Schmidt, Mitterrand-Kohl, Chirac-Schröder… Merkel-Merkel…
Et à la frontière franco-allemande, les Français font la queue. Libération rapporte les propos d'une frontalière : « C’est inhumain, comme traitement, on nous prend pour des singes. » Faire la queue, n’est-ce pas le triste destin des peuples soumis et vaincus ? La France menée par le bout du nez. On échappe, pour l’instant, au test anal comme en Chine. Mais si on nous le demande, on le fera sans doute. C'est tellement important, le couple franco-allemand. En attendant, Papiere, bitte!
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