Thierry Lhermitte dézingue Libé et Le Monde (et s’en défend)
Personne ne se moque mieux de la presse de gauche qu’un artiste de gauche. En roue libre lors d’un entretien à plusieurs voix sur RTL, trois anciennes figures de la troupe du Splendid ont, soudain, offert aux auditeurs un petit festival de dézingage médiatique inattendu. Interrogée sur les décalages entre les avis des spectateurs et ceux des critiques de film, Marie-Anne Chazel se laisse aller : « Parfois, avoir une bonne critique est très inquiétant. »
"Quand on fait un film populaire et qu’on a une bonne critique dans Libé ou Le Monde, ça veut dire que le film ne marchera pas…"pic.twitter.com/vgS3oKeH0p
— Destination Ciné (@destinationcine) December 2, 2024
À ce sujet — [PEOPLE] La vie paisible de Thierry Lhermitte
Retrouvant les accents acidulés de ses meilleurs succès, voilà que Thierry Lhermitte s’engouffre alors dans la brèche : « Je vais vous le dire ! Quand on fait un film populaire et qu’on a une bonne critique dans Le Monde ou dans Libé, ça veut dire que le film ne marchera pas. » « Oulala, la boulette », comme s’écriait Jacques Villeret dans Le Dîner de cons. Rétropédalage immédiat, donc, du (vieux) beau gosse des Bronzés : « Euh, ce n’est pas une critique vis-à-vis de ces gens-là, [ouf !] ça veut dire qu’eux voient ce qui n’est pas populaire et c’est ça qui leur plaît. Quand vous faites un film qui est apprécié par ces journaux, il y a très peu de chance pour que vous fassiez un succès parce que, justement, c’est ça qu’ils aiment. » Bon, pas simple de s’extraire de la pataugeoire, Thierry… Allez, encore un essai : « Ils ont le nez pour aimer ce qui n’est pas populaire. Mais il n’y a pas de mal, c’est leur spécificité. » On sent le quidam aussi mal à l’aise que son personnage, Pierre, dans Le Père Noël est une ordure, se justifiant d’un « Mais je vous en prie. Figurez-vous que Thérèse n’est pas moche. Elle n’a pas un physique facile… C’est différent. » Et c’est Gérard Jugnot qui lui sauve alors la mise, pour le coup pas gêné à l’idée de mettre un taquet à ceux qui ont toujours oublié de l’encenser, lui et son œuvre : « J’ai vu, sur une affiche : Télérama, "hilarant". Cherchez l’erreur… » Rire gêné, une fois encore, de Thierry Lhermitte, décidément peu enclin à froisser ces amis qui ne l’aiment pourtant guère : « C’est un oxymore… Mais c’est normal, c’est le goût des gens. » De son côté, Marie-Anne Chazel fait sa taiseuse, se gardant bien de prendre position…
Artiste et de gauche : une exigence…
Pas facile, le statut d’artiste de gauche. « Je ne suis pas du tout de gauche. J'aurais adoré ! C'est un niveau d'âme que je n'ai pas ! François Hollande, parfois, me déculpabilise », se moquait Fabrice Luchini, sur TF1. Thierry Lhermitte vient de le prouver magistralement. De gauche, il l’est pourtant, d’une gauche de boomers soixante-huitards, individualiste, moralisatrice et consumériste, comme le sont tous ses amis du Splendid. Enfin, comme le sont encore certains. On l’a vu sur RTL, Gérard Jugnot, s’il reste fidèle à ses convictions de gauche, sait pourtant se démarquer d’un milieu intello qu’il n’apprécie guère. Et il n’est pas à son coup d’essai. En 2020, déjà, dans Télé-Loisirs, il déclarait : « Pinot n’était pas un film burlesque. C’est la seule fois où j’ai eu une critique dithyrambique dans Libé. Malheureusement, à cause d’une grève, le journal n’est pas sorti (rires). » Et d’enchaîner, à propos d'Une époque formidable : « Le fait que les films de notre petite bande passent à la télé pendant ce confinement, c’est une victoire sur un certain cinéma qui nous a toujours snobé. » Bon, la bravoure de Gérard a aussi ses limites, et à ses « amis » de la presse de gauche suspectant Les Choristes d’être un film réactionnaire, il répond : « Ce n’est pas un film passéiste […] ce n’est pas du tout un film réactionnaire, bien au contraire. C’est assez étonnant, le nombre de jeunes vivant dans des cités qui aiment ce film. » Ah bon, alors si les jeunes-vivant-dans-des-cités le disent…
Le réalisateur Jean-Marie Poiré, lui, plus que leur attachement à la gauche, retient des anciens du Splendid leur individualisme forcené, comme il l’expliquait dans Télé-Loisirs, en 2021 : « Pendant Le Père Noël est une ordure, j'ai fait une grande découverte. Les membres du Splendid sont des acteurs de génie. Sauf qu'en tant qu'auteurs, ils ne s'intéressent généralement qu'à leur rôle. » Poiré doit donc être un incurable droitard…
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19 commentaires
Qui lit encore libé et le monde?
Quant à Thierry Lhermitte, qu’il se contente de faire l’acteur mais par pitié, qu’il ne s’essaye pas à
la pensée, il n’est pas équipé pour ça!!!!!