Thierry Mariani : « L’alliance LR-LREM pour les régionales en PACA est contre nature et préfigure ce qui risque de se passer en 2022 »

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Renaud Muselier, président LR sortant de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et candidat à sa réélection, tend la main à la majorité présidentielle pour les élections régionales du mois de juin.

Au micro de Boulevard Voltaire, Thierry Mariani, qui conduira les listes soutenues par la Droite populaire et le Rassemblement national, dénonce le manque de « cohérence » et les « compromissions » des Républicains qui soutiennent Emmanuel Macron. Selon lui, en investissant Renaud Muselier, les Républicains « cautionnent cette alliance ».

 

 

Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a annoncé vouloir s’allier avec La République en marche dès le premier tour des élections régionales. Comment interprétez-vous cette décision ?

Ce n’est pas une surprise. Dès que j’ai annoncé ma candidature, je me suis dit que nous aurions deux listes En marche ! au premier tour et une liste En marche ! au second tour. Je me suis simplement trompé dans le timing. L’hypocrisie dure moins longtemps que prévu. Lorsqu’on voit les déclarations de M. Estrosi qui, depuis des mois, explique qu’il faut soutenir Macron dès le premier tour, lorsqu’on voit la proximité politique qui existe désormais entre Estrosi et Falco, le maire de Toulon, avec l’Élysée où ils ont été invités pour un déjeuner privé, et lorsqu’on voit que Renaud Muselier a déjà, dans sa majorité, dix élus qui soutiennent ouvertement Macron, dont deux vice-présidentes, on ne pouvait s’attendre qu’à cela.

Ce qui est assez surprenant, c’est que Renaud Muselier vient de se faire réélire président de la fédération des Bouches-du-Rhône en tenant un discours totalement inverse. Que signifie cette alliance ? En réalité, cette alliance aux régionales préfigure ce qu’il risque de se passer aux élections présidentielles au niveau des Républicains au deuxième tour.

 

Pour autant, certains Républicains ne sont absolument pas d’accord sur cette stratégie.

Certaines personnes sont cohérentes, je pense notamment à Julien Aubert, et puis d’autres, moins connus. Je pense que beaucoup de militants ou de sympathisants se demandent à quoi joue Renaud Muselier.

 

Selon vous, le principal adversaire est-il Renaud Muselier ? Votre enjeu est-il de gagner cette région ?

Avant d’être un combat politique, c’est un combat local. Il ne faut pas oublier qu’il y a des élections régionales. Je vous rappelle que Renaud Muselier n’avait pas été élu directement. Le bilan n’est pas du tout tel qu’il le présente. On aura un certain nombre de propositions à faire. C’est aussi une élection nationale, puisque c’est une région de plus de 5 millions d’habitants et qu’il est évident que cela a une signification politique, surtout quand on a des alliances contre nature comme celle-ci.

 

Affrontez-vous les Républicain ou La République en marche ?

J’affronte les amis de M. Macron. Je crois que, chez les Républicains, il y a des gens sincères qui ne sont pas prêts à toutes les compromissions. Et d’autres disent qu’Estrosi rêve de devenir Premier ministre et les deux autres rêvent de retourner au gouvernement.

J’affronte ceux qui soutiennent M. Macron. C’est aussi l’heure de vérité pour les Républicains. Comment les Républicains, qui ont donné l’investiture à Renaud Muselier, peuvent-ils accepter qu’aujourd’hui, il parte à En marche ! dès le premier tour ? S’ils veulent être crédibles pour la suite, la logique serait qu’ils retirent l’investiture à Renaud Muselier. Ou alors, cela veut dire qu’ils cautionnent cette alliance. Je me bats d’abord pour ma région. Je suis né là-bas, j’ai été maire et quatre fois député. Au-delà de l’enjeu régional qui est primordial, il y a tout un symbole politique.

Thierry Mariani
Thierry Mariani
Ancien ministre, député RN au Parlement européen

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