Thomas Snégaroff : Opération réhabilitation d’un « expert »
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« Spécialiste de l'histoire des États-Unis ». Voici comme Radio France présente Thomas Snégaroff, journaliste maison qui officie à la fois dans Le Grand Face-à-face, tous les samedis sur France Inter, et C Politique, tous les dimanches soir sur France 5. Un statut d’expert qu’il n’est pas inutile de rappeler, tant l’homme n’a pas vraiment brillé, dernièrement, par la qualité de ses analyses. Souvenez-vous : il y a quelques semaines encore, notre grand spécialiste nous assurait que la campagne de Donald Trump était bien mal embarquée, malmenée par une candidate exceptionnelle et portée par un vent populaire sans précédent. « Oui, il y a une bascule dans l’opinion américaine au profit de Kamala Harris », jurait-il, alors. « Moi, je pense que c’est la pire des candidates pour Donald Trump !, analysait-il finement. Tout à coup, Donald Trump apparaît comme un vieux mâle blanc face à une jeune femme métisse, très dynamique et compétente sur les dossiers ; ça, c’est très important. » En plein dans le mille !
https://twitter.com/LBleuBlancRouge/status/1855593523929579978
Confrontés à ses pronostics pour le moins hasardeux, le « spécialiste » n’en finit plus, depuis la victoire de Donald Trump, de courir les plateaux afin de se justifier et d’affirmer qu’on l’avait mal compris. « Franchement, vous vous attendiez plutôt à une élection de Kamala Harris ? », lui demanda, un peu moqueuse, Léa Salamé, dans l’émission Quelle époque ! de samedi dernier. « Ah, non ! Non, non non », balaya, alors, Thomas Snégaroff, avant de concéder qu’il avait peut-être un peu surestimé les capacités de Kamala Harris. Mais il ne faut pas lui en vouloir : cette erreur d’analyse s’explique par un « coup de com’ extraordinaire » de Donald Trump. « Il a empêché les Américains de savoir qui est Kamala Harris. Comment voulez-vous gagner une élection présidentielle comme ça ? » C’est vrai, ça, les médias n’en ont pas fait assez sur la candidate démocrate. Ils sont restés absolument muets sur son magnifique profil de femme racisée, son passé de procureur intransigeante, ses innombrables soutiens dans le star-system, son fabuleux mari et jusqu’à ses talents de cuisinière. Si elle n’a pas reçu l’adhésion du peuple américain, c’est de la faute du « coup de com’ » de Trump. Totalement imprévisible, donc.
C’est pas moi, m’sieur !
Si vous cherchez quelqu’un à blâmer, allez voir ailleurs, semble nous dire le spécialiste. « Pour la troisième fois de suite, les sondeurs ont sous-estimé Donald Trump, jurait-il, le 6 novembre, sur France Inter. Ils ne savent pas comment sonder des gens qui détestent tellement le système qu'ils ne disent pas pour qui ils vont voter, et qui parfois disent Harris rien que pour embêter tout le monde. »
Et puis, il y a cette campagne éclair menée par la candidate démocrate. « 100 jours, on n’a jamais vu ça, dans l’Histoire américaine », explique le spécialiste, comme s’il avait découvert cette donnée au lendemain de l’élection. Un argument qu’il a encore développé le 10 novembre, sur France Culture. Car, en dépit de la piètre qualité de ses analyses, l’homme a été invité par la radio afin d’expliquer aux auditeurs les raisons du succès de Trump. « Kamala Harris, c’est cent et quelques jours de campagne », répéta-t-il.
"Pour la troisième fois de suite, les sondeurs ont sous-estimé Donald Trump", pointe @thomassnegaroff. ➡️ https://t.co/jQ5Uy028h4
Journaliste et historien, spécialiste des États-Unis, il décryptait les derniers résultats de l'élection présidentielle américaine dans #Le710Inter. pic.twitter.com/vhCsOTZZzc
— France Inter (@franceinter) November 6, 2024
Se gardant bien d’évoquer l’overdose de wokisme qui a contribué au fiasco démocrate, l’expert du service public a, en revanche, dévoilé une autre raison tout à fait surprenante de la victoire des républicains : le « clivage énorme » entre les diplômés et les non-diplômés. « Il y a un raz-de-marée !, s’exclama-t-il, dressant un parallèle avec le vote RN en France. Là, on a une clé de compréhension du vote et de ce qui l’a justifié ! » En clair, les bouseux sont de droite et les intelligents sont de gauche. Ça vole, décidément, de plus en plus haut, sur France Culture.
Critiques interdites
Le 7 novembre, encore, Thomas Snégaroff était mis en avant par France Télévisions, visiblement bien décidé à réhabiliter son expert attitré. Au cours de cette séance de questions-réponses, il lui fut demandé si la couverture médiatique de la campagne américaine n’avait pas, à tout hasard, été quelque peu « biaisée ». « Je ne sais pas trop bien quelle est la question, répondit l’expert, faisant mine de ne pas comprendre. Il y a une petite musique qui court, dans les milieux trumpistes, y compris français, que les journalistes auraient tous dit que Kamala Harris allait gagner l’élection présidentielle américaine. C’est pas vrai. Personne n’a dit ça. Moi, on me ressort une vidéo de l’été 2024. […] C’était juste une analyse du moment ! Je ne suis pas sûr qu’on ait intérêt à importer, en France, l’ambiance du combat médiatique et culturel des États-Unis… » Évidemment, il est plus agréable, pour les spécialistes autoproclamés, de n’être jamais critiqués, même lorsqu’ils disent des énormités.
Sous cette vidéo YouTube, les commentaires n’ont pas été tendres. « Allez, laissons parler l’expert ! », a ironisé un internaute. « C'est fascinant, cette incapacité à prendre un pas de recul sur ce que vous avez dit », a ajouté un autre. Mais, après cette dernière critique, les commentaires ont été sagement bloqués par France Télévisions... Parce qu’ils visaient juste ?
31 commentaires
Preuve s’il en fallait que que « l’expertise » de ces soi-disant « experts » qui écument les plateaux télés pour y déverser des tombereaux de propagande mensongère , loin d’être la science exacte qu’elle prétend être, est au contraire une vaste entreprise de mystification du peuple et de falsification des faits, au service d’une auto-prétendue « élite »
Ce Thomas Snégaroff, il est copain avec celui qui écrit [Strictement personnel], non ?
Je pose la question parce qu’ils sont 100% raccord…
Ils font des « Analyses » suivant leur réalité, pas comme dans la vraie vie. C´est comme en Ukr-haine ou ils voient Azov arriver a Moscou sur des chars « Leopard » et « Bradley »…..
Excellent spécialiste le service publique doit le garder et augmenter son salaire !
En le regardant, je ne puis m’empêcher de penser que ses analyses d’expert autoproclamé, décoiffent !
Ces journaleux sont tellement intoxiqués par leur idéologie qu’ils ne se plus capables de faire des analyses conformes à la réalité. Ca me rappelle les élections présidentielles ( 2ieme tour 2022 ) lorsque Le Pen , contre toute attente des « spécialistes » était arrivé en tête.Il suffisait de parler avec le français moyen pour se rendre compte que ,déja, il en avait assez de tous ces politicards et qu’il était prêt à voter Le Pen. Comme pour les Législatives de 2024 il y a eu bourrage de crane de TOUS les partis pour faire obstacle au FN, et maintenant au RN tout le monde pleure.
Il a raison : ce sont les électeurs américains qui se sont Trumpés !
« les bouseux sont de droite, et les intelligents sont de gauche ». C’est le gros problème de la Démocratie vue par les « Éclairés » : une démocratie qui exclut les peuples, il fallait l’inventer! Ce n’est pas nouveau : c’est exactement ce qu’ont démontré les « Démocraties populaires » communistes. Avec les capitalistes cette vision politique se perpétue, seulement de manière économiquement mieux adaptée.
« de manière économiquement mieux adaptée. » C’est votre opinion, et il faut qu’elle soit solide face à 2 300 milliards de pertes! Comme un régime communiste, la France macronienne se terminera en faillite, et rapidement.
Il a toute sa place sur le service publique !
Revoyez la carte des USA , ventilée , non par états fédérés , mais par comtés ; il y a deux couleurs , le rouge (Trump) et bleu (Harris) ; il y a tellement de rouge qu’on dirait la carte du réseau en 3 G , 4G et 5G .
Snégaroff a raison, c’est la réalité qui se trompe!
Pourvu qu’un jour ce type là ne devienne pas ministre de l’information car nous serions tombé plus bas que la Corée du Nord en matière de propagande !
Le problème c’est qu’en France ,dans tous les domaines , nous avons des spécialistes de ce genre et on cherche pourquoi notre pays n’est plus crédible !! Fini la belle époque des « trente glorieuses »
Quand on est nul il faut assumer. Surtout lorsque l’on voit le raz de marée Républicain. Le grand expert sachant que les instituts de sondage sous estimaient Trump, il n’a même pas été capable d’en tenir compte puisque il connaissait leurs sous-estimations biaisées. Et il enseigne à SPo. Pas étonnant que cet institut s’effondre et sombre dans la pagaille gaucharde. Il a perdu toute crédibilité. Il est seulement bon pour chercher et inventer des excuses pour expliquer pourquoi il se trompe, ses commentaires ne sont pas parole d’évangile.