Thomas : un an après, 350 auditions menées et aucun meurtrier identifié
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19 novembre 2023, la France découvrait avec effroi le visage encore enfantin de Thomas, 16 ans, jeune rugbyman du RC Romans-Péage, tué de deux coups de couteau lors d’un bal à Crépol, petit village de la Drôme. Sa mort, survenue lors d’une fête populaire, avait ému la France entière. Un an après les faits, l’enquête, d’une rare complexité tant du fait du nombre de témoignages - parfois divergents - que du silence des mis en cause, avance lentement. Malgré plus de 350 auditions menées au cours des douze derniers mois, les enquêteurs n’ont toujours pas réussi à identifier le responsable des coups mortels portés contre Thomas.
La loi du silence
« En mémoire de Thomas et en soutien à tous les blessés du bal ». Ce 17 novembre, c’est un petit village encore sous le choc qui s’est réuni pour rendre hommage au jeune homme poignardé et à tous les blessés et adolescents traumatisés par cette nuit d’une rare violence. Constitués partie civile, ces blessés et villageois attendent que l’enquête soit clôturée et que vienne le temps de la justice. Mais côté instruction, les investigations patinent. Quatorze jeunes hommes, âgés de 18 à 22 ans, ont été mis en examen pour homicide et tentative d’homicide volontaire ; neuf d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Ils encourent la prison à perpétuité. Les policiers ont déjà écouté plus de 350 témoins et tentent encore de faire la lumière sur ce qui s’est passé dans la nuit du 18 au 19 novembre 2023 à Crépol. Cette semaine encore, de nouvelles auditions ont été planifiées. A cela s’ajoutent les analyses ADN et l’exploitation des téléphones portables. Malgré ces moyens importants déployés, l’auteur des coups de couteau portés contre Thomas peine à être identifié. Au vu des rapports d’autopsie et des examens effectués, il est également impossible pour les enquêteurs de déterminer s’il y avait une ou plusieurs armes ce soir-là.
Comme le rapporte RTL, si l’un des quatorze mis en cause a reconnu, après avoir été confondu par une vidéo, avoir ramassé un couteau par terre et l’avoir agité pour se défendre, il conteste avoir poignardé Thomas. D’autres suspects ont également admis avoir jeté des barrières et porté des coups. Mais aucun n’a reconnu sa culpabilité dans la mort du jeune rugbyman. La loi du silence règne entre les mis en cause. Dès le 19 novembre 2023, certains d’entre eux se seraient ainsi réunis, selon un protagoniste, pour mettre en place une stratégie commune. S’ils continuent à garder le silence, ils pourraient tous être reconnus co-auteurs du meurtre de Thomas. Un scénario que redoute l’avocat de l’association des victimes du bal de Crépol. « Je le crains. Je crains que l'instruction perdure sans que l'on puisse identifier par le fait de la lâcheté de celui ou ceux qui ont donné des coups de couteau », explique-t-il à nos confrères de France Bleu. La famille de Thomas, quant à elle, « n’a pas de crainte puisque le pire est déjà arrivé », confie maitre Alexandre Farelly, avocat des parents du jeune homme, contacté par BV.
Les parents de Thomas attendent la justice
Sur le fond, le mobile raciste ainsi que l’expédition punitive ne semblent pas avoir été retenus par les enquêteurs. La police penche davantage pour la thèse d’une altercation qui aurait dégénéré. Pourtant, quelques jours après la mort de Thomas, une dizaine de jeunes présents ce soir-là assuraient avoir entendu : « On est là pour tuer des Blancs, ont est là pour planter les Blancs ».
L’enquête doit donc se poursuivre pour tenter de déterminer les culpabilités et responsabilités de chacun dans la mort de Thomas. « Les parents de Thomas comprennent que le temps de l’enquête, de l’instruction, est un temps long. Ils l’acceptent. Ça n’aggrave pas leur peine car elle ne peut l’être », insiste auprès de BV maitre Farelly. Et il ajoute : « Les auteurs, co-auteurs et complices seront jugés et condamnés. Les parents de Thomas tiennent pour partie grâce à cette conviction et, bien-sûr, pour leur fils ».
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Un commentaire
Omerta..faire comme a l’école punir tout les mis en cause .
Quand la classe faisait du chahut.
Heures de colles pour tous .
Sauf si le coupable se denonce