Tops et flops des députés un an après (1/2)

assemblée nationale

La recomposition de l’Assemblée nationale a redonné un coup de projecteur sur l’actualité parlementaire. Un an après, quels députés ont confirmé et lesquels ont déçu ? Précision importante : les critères retenus se situent prioritairement sur le plan du travail fourni et de la visibilité. Le critère idéologique apparaît ici secondaire. Aujourd'hui, nous avons sélectionné quelques tops.

Charles de Courson (LIOT)

L’indéboulonnable député de la Marne a plus que jamais été la mémoire vive de l’Assemblée nationale, pour ne pas dire du parlementarisme français. L’épisode sur la réforme des retraites a fait de Charles de Courson, et plus largement de son groupe LIOT, le pivot central de l’opposition de l’Assemblée face à l’Élysée. Sa motion de censure a bien failli renverser le gouvernement d’Élisabeth Borne et il a réussi l’exploit d’avoir ôté la vedette à la NUPES en s’opposant avec les armes de la légalité face à celles de l’outrance et du chaos brandis par la gauche. Calme et conciliant sur la forme, inflexible sur le fond, Charles de Courson a été de loin le plus grand cauchemar de l’exécutif dans l’épisode des retraites.

Marine Le Pen (RN)

Elle mérite bien de rester dans le top. La chef de file des députés RN à l’Assemblée nationale a confirmé, un an après l’élection, qu’elle savait quoi faire d’un groupe parlementaire. Avec une stratégie simple d’opposition constructive votant tout ce qui lui paraît bon sans calcul louvoyant, elle a réussi à mettre la majorité dans l’embarras, forcée de s’accommoder d’un éventuel soutien et d’une opposition farouche, et surtout à faire enrager La France insoumise sans cesse mise devant ses contradictions. Un an après, « la stratégie de la cravate » a fonctionné. Loin des procès en amateurisme et en diabolisation, le RN a même réussi à intégrer le front républicain quand La France insoumise a quitté « l’arc républicain ». Au fond, Marine Le Pen a réussi à entrer dans les institutions. Reste à continuer de convaincre qu’elle y entre pour les changer et non pour s’y diluer !

Estelle Youssouffa (LIOT)

La députée mahoraise est arrivée à l’Assemblée nationale avec Mayotte en porte-étendard et il faut lui reconnaître qu’elle a su s’en servir. Partisane sans concession de l’intervention directe de l’État dans la crise migratoire sans précédent que vit Mayotte face à la submersion comorienne, la députée a su porter le drapeau mahorais en France et le drapeau tricolore à Mayotte. En portant la voix de ses concitoyens, elle aura été le bug dans la matrice de LFI, trop heureuse d’instrumentaliser la crise mahoraise au profit de ses vieilles théories racialistes. Devant les réticences de la France, elle n’a pas hésité à demander l’envoi des Comoriens en métropole. « On nous dit que l'immigration des Comores n'est pas un problème, alors que tout le monde en profite ! » avait lancé l’élue, comme pour rappeler à chacun ses responsabilités. Une étape importante dans la lutte contre l’immigration illégale.

Aurélien Pradié (LR)

On rappelle bien que ce top récompense l’action politique et non les opinions. À ce jeu, Aurélien Pradié ne manque pas d’un certain talent. L’ex vice-président des LR a réussi à empêcher et la majorité et son propre camp de dormir. Élu dans le Lot à la faveur  de la non-présentation d’un candidat Renaissance face à lui, celui qui était scruté comme l’un des plus Macron-compatibles du groupe LR a opéré un magnifique salto arrière en se prononçant en faveur de la motion de censure LIOT sur les retraites. Passé d’hypothétique allié à opposant primaire, Pradié a été l’un des artisans de fracture de ce groupe exsangue qu’est LR. Presque malgré lui, il a mis le groupe LR face à ses contradictions et l’a d’ailleurs payé en étant éjecté de son poste de vice-président. Peu apprécié en interne, il fait en tout cas partie de ceux qui bossent pour eux-mêmes et personne d’autre. Capable de fustiger les prises de parole trop droitière de ses camarades LR, le matin, et d’alerter, l’après-midi, sur le risque de voir LR « devenir des héritiers du macronisme », Pradié ne manque ni d’air ni de souffle. Et pour l’instant, il faut lui reconnaître que cela fonctionne.

Laure Lavalette (RN)

Elle était totalement inconnue du grand public avant son élection dans le Var, en juin 2022. Mais la porte-parole du groupe RN a réussi, en un an, à devenir l’une des personnalités les plus en vue de l’Assemblée nationale. Puncheuse aussi bien dans l’Hémicycle que sur les plateaux de télévision, la Toulonnaise fait aussi partie de la garde rapprochée de Marine Le Pen et siège désormais au bureau national du parti. Une ascension éclair pour cette militante historique plongée en très peu de temps dans le grand bain. Elle a déjà défendu une proposition de loi dans l’Hémicycle et sa passe d’armes avec Gérald Darmanin sur l’Ocean Viking avait marqué.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

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