« Toujours avec moi » : La mère de Lola s’est fait tatouer le dessin de sa fille 

© C L'Hebdo
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Le dessin avait fait le tour des réseaux sociaux et continue d’être affiché dans de nombreuses rues du pays. Ce 23 novembre, Delphine Daviet-Ropital, la mère de Lola, assassinée le 14 octobre 2022 par une ressortissante algérienne visée par une OQTF, était l’invitée de l’émission de C l’hebdo (France 5). Interrogée sur ses souvenirs partagés avec sa fille cadette, Delphine Daviet-Ropital a alors montré l’un de ses tatouages à l’effigie de Lola. Un tatouage réalisé à partir d’un dessin de l’illustratrice Laurel, décriée par une partie de la gauche sur X (anciennement Twitter) pour ses portraits de victimes de l’insécurité.

Un portrait de Lola

« Elle est toujours avec moi, tout le temps. » C’est avec beaucoup d’émotion que Delphine Daviet-Ropital est revenue, sur le plateau de C l’hebdo, sur l’assassinat de sa fille, survenu en octobre 2022. Alors qu’elle rappelle, des sanglots dans la voix, le caractère jovial et entraînant de Lola, Delphine Daviet-Ropital est interrogée sur ses ongles, sur lesquels est inscrit le prénom de sa fille, puis sur l’un de ses tatouages qu’elle arbore sur l’avant-bras. Ce tatouage représente Lola avec de grands yeux noirs, une queue de cheval blonde et un léger sourire. Un dessin innocent réalisé et publié sur X le 17 octobre 2022 par l’illustratrice Laurel. Ce dessin avait, par ailleurs, déjà été repris par la famille de Lola lors de la marche blanche organisée en mémoire de la petite fille. Sur leurs tee-shirts, la famille Daviet avait ainsi fait imprimer ce portrait.

Avertie sur les réseaux sociaux par le compte Une bonne droite du réemploi de son dessin par la mère de Lola, Laurel n’a pas manqué de faire part de son émotion : « Oh... je ne sais pas quoi dire. Ça me touche tellement. Merci… vraiment. Merci. »

Une récupération ?

Il faut dire que Laurel a été régulièrement harcelée et insultée sur ses réseaux sociaux. Certains lui reprochent d’instrumentaliser des faits divers et de faire le jeu de l’extrême droite. En cause, ses différents portraits réalisés en hommage à Lola, mais aussi Thomas, tué à l’issue d’un bal populaire à Crépol (Drôme) en novembre 2023, Philippine, retrouvée morte dans le bois de Boulogne (Paris) en septembre dernier, ou encore Lina, dont le corps a été retrouvé, ces jours-ci, dans le Bas-Rhin. À chaque fois, ces dessins, rappelant l’innocence de l’enfance, ont été partagés sur les réseaux et affichés dans de nombreuses rues. Le portrait de Philippine a ainsi été vu plus de 2,6 millions de fois, sur X.

Pour Laurel, « ces portraits, ça ne sert à rien. Ça me fait du bien, néanmoins, car tous ces drames me hantent. Ça extériorise ce que je ressens pour ces parents et ces familles. » En outre, le travail de Laurel ne peut en aucun cas se résumer à ces seuls portraits. L'illustratrice partage surtout des scènes de vie ou des dessins issus de ses bandes dessinées.

Mais sur X, les dessins de l’illustratrice sont régulièrement la cible d’insultes. Certains l’accusent de faire le jeu de l’extrême droite. D’autres de « choisir » ses victimes. Sous le portrait de Philippine, des dizaines d’internautes ont ainsi recopié le même message l’accusant de ne s’intéresser qu’à certains féminicides. Une journaliste de France Info dénonce même des « portraits qui n’ont rien d’innocent » car inspirés de « faits divers [qui] ont été récupérés par l’extrême droite ». Mais cette reprise de son dessin par la mère de Lola prouve bien que Laurel n’a nullement fait de la politique ou de la « récupération ». La dessinatrice a seulement rendu hommage, à sa façon, à une petite fille lâchement assassinée. « Ce dessin ne m’appartient plus, il est à la famille de Lola. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 29/11/2024 à 19:42.
Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Ceux qui sont incapables d’argumenter leurs propos et qui agitent systématiquement l’épouvantail de l’extrême droite pour justifier leurs âneries, se multiplient en France à la même cadence que les surmulots ou les punaises de lit à Paris.

    • Je ne suis sûr aucun réseau social mais il me semble que X est le seul à ne pas censurer politiquement ses contributeurs, ce qui me semble être une excellente chose.
      On ne peut pas reprocher à la presse et aux autres réseaux sociaux de censurer la parole qui n’est pas dans la bien-pensance et réclamer que X le fasse.
      Soyons cohérents !

  2. Christophe Hondelatte, présent aux côtés de la mère de Lola, a également cru bon de s’en prendre à l’extreeeeeme droite, en affirmant que si la meurtrière de la petite fille avait été soignée, grâce à l’AME, on aurait pu éviter le drame ! Hondelatte a bien entendu déplacé la responsabilité de cet assassinat sur l’extrême droite qui ne veut pas soigner les OQTF, alors qu’ils ne devraient jamais être sur notre sol !

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