Toulouse : le chauffeur de bus insulté par un fraudeur, bientôt licencié ?
Mise à jour 20/12/2024 : Après son entretien avec sa direction ce 19 décembre, le chauffeur de bus a finalement été mis à pied pendant une journée. La direction de Tisséo assure n'avoir jamais envisagé le licenciement.
« Ce métier devient chaque jour plus éprouvant en raison des agressions verbales et physiques. » Dix jours après son altercation avec un jeune fraudeur, M., chauffeur de bus à Toulouse, confie les difficultés qu’il rencontre, à l’instar de nombreux de ses collègues, au travail. Ce 19 décembre, pour avoir malmené un mineur qui refusait de payer son ticket de transport, ce conducteur de bus toulousain est convoqué par sa direction pour un entretien préalable en vue d’un éventuel conseil disciplinaire. Le potentiel licenciement du chauffeur de bus émeut de nombreux internautes. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse (SE), a apporté son soutien au conducteur qui a, selon l’édile, « permis le retour à l’ordre ». Et son adjoint à la sécurité d’ajouter : « La peur doit être du côté de ceux qui fraudent. » Un soutien qui exaspère l’opposition écologiste de la ville, qui accuse le maire de « souffler sur les braises ».
Insultes et violence
« Par Allah, je vais baiser ta mère la pute ! » La scène, filmée par une passagère du bus, a été vue plus de 7 millions de fois, sur X. Le 6 décembre dernier, en milieu de soirée, sur la ligne Linéo 1 à Toulouse, un adolescent et l’un de ses amis montent dans un bus et semblent refuser de payer leur titre de transport. Le conducteur du bus les remarque et leur demande de sortir. Les jeunes fraudeurs refusent et toisent le chauffeur. Celui-ci, excédé, finit par perdre patience et attrape l’un d’eux pour le faire sortir du bus. Le mineur résiste, tombe au sol et insulte à de multiples reprises le conducteur du bus. « Je t’encule la mère la pute ! », « Fils de pute » « Nique ta mère la pute », lance-t-il, feignant de lui donner un coup de pied. La scène se poursuit pendant un peu plus de trois minutes. Le jeune garçon multiplie les insultes à l’encontre du chauffeur retourné à son poste de conduite.
Le jeune fraudeur en question n’en est pas à son coup d’essai. Auprès de nos confrères de France 3, le service Voyageurs de la société de transport toulousaine explique : « Ces jeunes sont des récidivistes. Ils ont l'habitude de ne pas payer leur titre de transport et avaient déjà insulté des chauffeurs. Une enquête interne est en cours. » Ce week-end, encore, les mêmes jeunes auraient recommencé le même manège. « Un collègue a eu affaire à eux. Ils n’ont pas l’air d’avoir changé », rapportait, ainsi, M. à La Dépêche. À l’inverse, le conducteur du bus a, quant à lui, un « parcours irréprochable » Au début du mois, il a reçu la médaille d’argent du travail et les félicitations de sa direction après 25 ans de bons et loyaux services. Mais suite à cette altercation, ce chauffeur de bus qui « regrette » de s’être emporté a reçu une convocation de sa direction. Il s'agit de « la procédure », assure-t-on du côté de la direction. « Je ne pense pas que je serai mis à la porte. Je suis bien suivi par mon syndicat », espère le chauffeur de bus.
Incivilités quotidiennes
Les syndicats alertent sur une hausse des incivilités voire violences à l’égard des chauffeurs de bus. « Ça a été très loin [le 6 décembre dernier, NDLR], mais cela prouve l'usure de nos chauffeurs. Depuis le Covid-19, les incivilités de la part des usagers à leur encontre sont quasiment quotidiennes », rapporte le responsable de SUD chez Tisséo, société de transports en commun dans la région de Toulouse. « Tous les jours, il y a des altercations. Des insultes, des crachats. Hier, un conducteur s'est fait cracher dessus par un mineur sur le Linéo 6. » Un sentiment partagé par leurs collègues de la CGT qui s’indignent : « Nos chauffeurs n'en peuvent plus, de cette violence au quotidien, on a basculé, depuis le Covid. Nous sommes parfois surpris qu'il n'y ait pas plus de drames. »
Cette affaire qui se termine sans drame n’est pas sans rappeler l’agression mortelle subie par Philippe Monguillot, chauffeur de bus à Bayonne, en juillet 2020. À l’époque, le quinquagénaire était roué de coups pour avoir voulu contrôler des titres de transport et avoir voulu faire respecter le port du masque. Il est décédé des suites de ses blessures, laissant derrière lui une femme et trois filles.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
144 commentaires
Quelle bande de lâches que cette direction. C’est la procédure…. En tant que cadre dirigeant, je n’ai eu de cesse que de contourner des procédures internes lorsque j’avais la conviction que j’avais la réponse à la question. Le résultat de la procédure invoquée étant, comme je le pense, connue d’avance, il est inutile de convoquer dans une commission disciplinaire qui, dans ce cas, perds son temps.
J’espère qu’il aura le soutien de ses collègues…la direction est infâme.sinon laissez monter la racaille sans payer et les autres usagers quelques jours et le problème sera vite régler
Bonjour,
Le zèle ne paie pas. Un chauffeur conduit un bus et n’est pas contrôleur. La compagnie de bus contourne la fraude sinon les bus ne rouleraient plus.plus de contrôleurs et chacun reste à son poste.
La teneur même de l’insulte suggère l’origine de cette racaille.
N’y a t’il pas une petition en ligne pour défendre ce chauffeur ?
Le monde à l’envers , mais on a l’habitude , les délinquants sont protégés , laissés en liberté , les victimes sont condamnées .
« Choses vues » dans les Transports parisiens : le conducteur n’ouvrant qu’un seul vantail pour protéger près de lui une femme voilée avec laquelle il s’entretenait dans une langue inconnue de Molière ; dans la même langue, un contrôleur exhortant un fraudeur à s’acquitter de son trajet…etc…Il semble (enquêtes) qu’il faille ajouter aux syndicats connus celui du « Prophète ». Mais on sait les difficultés de recrutement. On lit dans les bus parisiens : « Frauder, c’et voler. » Pure parole verbeuse non suivie d’effet. Nous sommes dans une République à coups de menton bidon qui chasse Dracula avec un coller d’ail.
Ces écolos sont des traîtres à la patrie, pendant combien de temps allons supporter ces incivilations sans bouger, on laisse faire en fin de compte nous n’avons que ce que nous méritons
Comment la France peut-elle supporter toute cette racaille sur son territoire ? J’ai honte d’être Français, merci à tous les politicards et autres « bien-pensants » !
Au sujet de la peur qui est passé des coupables au victimes, il est plus qu’urgent que la peur ne peux concerné que les coupables. Par exemple un élève harcelé a présent doit quitter son établissement scolaire alors qu’il est victime et les coupables restent dans l’établissement. Là, ce chauffeur e transport en commun risque un licenciement par son entreprise alors qu’l défendait les intérêts ce cet entreprise qui risque de le licencier.
Trop marre de ce monde à l’envers.
Et ça continue… Vous comprenez pourquoi lors du dernier sondage après censure du gouvernement Barnier, MLP et Bardella mettent 15 points dans la vue de leurs concurrents en cas d’élections présidentielles et pourquoi Mélenchon qui défend les racailles est passé, en 2 ans, de 23 à 12% ? Les autres chauffeurs, en butte journellement au même genre d’agressions vont apprécier.
Ce chauffeur a été plus que courageux, inconscient aurait-on envie de dire. Car, malheureusement, et comme d’habitude, c’est la victime, ou celui qui fait son travail, qui est sanctionné.
Pourquoi à votre avis des récidivistes ? Quelles sanctions pour eux ?
Et quel rôle joué par les syndicats tels que la CGT ou Sud ? Du en-même-temps dans toute sa splendeur !
Je propose d’installer un commissariat de police dans chaque établissement scolaire « difficile » peuplé de Kevin, de Mathéo et de supporters anglais.
Mettre ces morveux dans des institutions militarisées. Retirer l’autorité parentale à leurs géniteurs puisque « l’éducation » prodiguée par de tels parents justifie amplement cette mesure prévue par le code pénal. Retirer toute forme de subventions aux parents.
le seul fait de le convoquer est un scandale!
ils attendent quoi, la direction ? que ça fasse comme Samuel Paty ?
ils devraient protéger leur personnel au lieu d’appliquer bêtement « la procédure » et être solidaires de leurs employés.
Je gage que les « cadres » ne prennent jamais le bus.