Toulouse : le prof suspendu était un militant d’extrême gauche

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[Mise à jour du 06/09/2024] Contactés par BV, les services de la ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, approuvent cette décision. « L’établissement a réagi de manière appropriée, nous ont-il confié. Le conflit israélo-palestinien, comme tout autre sujet, doit pouvoir être abordé dans l’enseignement supérieur, dans les cadres appropriés et de manière apaisée. Aussi la ministre a-t-elle eu l’occasion à de nombreuses reprises de condamner les expressions qui, à rebours du débat contradictoire et de la méthode scientifique, ne visent qu’à attiser les tensions, voire à nourrir les haines. (…) La liberté académique, ce n’est pas un privilège qui permet de tenir des propos délictueux. Ainsi, un enseignant qui, dans un cours, délivrerait des propos antisémites ne pourrait pas se prévaloir de quelque liberté académique que ce soit. »

C’est la rentrée des classes. Depuis le 2 septembre, les élèves ont repris le chemin de l’école, retrouvant leurs professeurs avec plus ou moins de bonheur. C’est notamment le cas à la Toulouse School of Economics (TSE), établissement spécialisé en sciences économiques relié à l'université Toulouse-Capitole, où quelque 200 étudiants ont eu droit, pour leur rentrée, à un cours de mathématiques mémorable. Devant une classe qu’on devine médusée, l’enseignant y a tenu une longue diatribe anti-israélienne, multipliant les inexactitudes, les inversions accusatoires et reprenant la rhétorique mensongère du « génocide ». « Tout le monde y passe, des enfants aux personnes âgées. De mon vivant, je n’ai jamais vécu une telle boucherie, a ainsi débuté le dénommé Benoît Huou. Je me sens honteux quand je pense à ce qu’il s’est passé aux Jeux olympiques, où on a permis aux athlètes israéliens de concourir sous leur drapeau et de représenter leur pays pourtant coupable de tant d’exactions alors qu’on l’a interdit aux Russes ! Je ne comprends pas cette distinction… »

Et notre sympathique professeur de poursuivre sa propagande antisioniste, accusant l’État hébreu de tous les maux de la Terre, de la colonisation à l’apartheid. « Ça n’a pas commencé le 7 octobre, en réalité, et c’est totalement malhonnête de dire que le responsable de ce qu’il se passe actuellement, c’est le Hamas... Bon, je ne veux pas parler de ce qu’il s’est passé le 7 octobre, mais c’est indiscutable que rien, absolument rien, ne justifie de massacrer une population civile comme c’est en train de se passer. » Pas un mot, évidemment, sur le djihadisme, sur le projet génocidaire du Hamas, sur le refus buté des Palestiniens de concéder la moindre parcelle de territoire au peuple juif, sur la colonisation de Jérusalem par les Arabes au premier millénaire. Tout est de la faute des Israéliens, y compris le pogrom qu’ils ont subi le 7 octobre.

Déjà politisé à l’extrême, le long laïus de l’enseignant a pris, sur sa fin, un tour encore plus militant, incitant les étudiants à s’engager dans des actions pro-palestiniennes. « C’est pas grand-chose, mais on peut participer aux initiatives de soutien, a suggéré l’orateur. Il y a des manifestations qui sont organisées. Il y a aussi une campagne de boycott de certains produits […] Nous, on n’a pas de responsabilités, mais on en a un peu quand même... » On pensait les sciences « dures » épargnées par la propagande gauchiste. On s’était trompé. Même un cours de mathématiques appliquées peut, désormais, être instrumentalisé et détourné à des fins politiques.

Suspension immédiate de l’enseignant

Suite à l’enregistrement et à la diffusion, sur les réseaux sociaux, de ce discours scandaleux, le directeur de la Toulouse School of Economics a pris la parole. « Ce mercredi 4/9, j’ai décidé de suspendre à titre conservatoire un des enseignants contractuels de TSE qui s’est exprimé dans un cours de mathématiques, ce mardi 3/9 après-midi, sur la situation au Proche-Orient, a réagi Christian Gollier, sur son compte X. Tenus dans un cadre professionnel par un agent public sans relation avec la matière enseignée, ces propos contreviennent à l’obligation de réserve en vigueur dans le service public. »

Un communiqué de presse a été publié peu après par l’école, confirmant la suspension du prof propagandiste et rappelant la vocation de l’établissement à lutter « contre toute forme d’incitation à la haine ». Contactés par BV, les services du ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, n’ont pas répondu pour le moment à nos questions.

L’ombre de La France insoumise

Ce discours sur la responsabilité d’Israël, coupable des crimes du monde entier, vous est familier ? Toute ressemblance avec des propos tenus à l’extrême gauche ne serait effectivement pas purement fortuite. En plus d’être diffusée en toute impunité dans d’innombrables établissements scolaires, cette propagande est également poussée dans les médias à travers la voix d’un certain camp politique. « C’est le procédé qu’on peut retrouver dans le discours d’extrême gauche habituel qui fait en sorte de séparer les Occidentaux du reste du monde, en expliquant que nous devrions nous racheter parce que nous opprimons le reste du monde, observait, sur CNews Yvenn Le Coz, responsable du syndicat étudiant UNI. C’est un discours qu’on peut retrouver à La France insoumise. »

Le syndicaliste ne croyait pas si bien dire. Il se trouve que le professeur suspendu à Toulouse est en effet un homme très engagé politiquement : son nom figure en bonne place sur la liste du feu Front de gauche aux élections municipales de 2014. Pour rappel, ce « Front » réunissait les 50 nuances de la gauche française, des socialistes aux communistes en passant par les écolos et les anticapitalistes les plus radicaux. Le nom de cette jolie coalition avait, par ailleurs, été déposé à l'INPI, le 4 avril 2013, par Gabriel Amard, gendre de… Jean-Luc Mélenchon. CQFD.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 06/09/2024 à 18:04.
Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Rien d’étonnant Toulouse Capitole est une faculté de lettres gangrenée par le gauchisme sous toutes ses formes .En grève très souvent , occupée, dégradée , avec le soutien du personnel. Tout est à revoir ,du personnel, aux élèves . La direction doit être changée et l’intervention des forces de l’ordre systématiquement demandée à chaque blocus .’Les fauteurs de troubles profs et élèves doivent être exclus définitivement des universités.

    • Grosse erreur , ce n’est pas de Toulouse Capitole dont il est question dans mon précédent commentaire mais de la fac de lettres TOULOUSE JEAN JAURÈS. Veuillez m’excuser.

  2. Presque ( précaution d’écriture ) toutes les Institutions sont de gauche. A SciencePo, plutôt que de décréter qu’il s’agit d’un lieu d’étude ( et non de luttes ), ils prévoient tout simplement, d’ouvrir les débats…

  3. il ni a rien a dire sauf que voila la France de mélanchon … ce prof devrait être interdis a l’éducation nationale

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