Toussaint : de la vénération des saints à celle du commerce et du satanisme
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La période de la Toussaint offre aux catholiques l'occasion de célébrer tous les saints de l'Église le 1er novembre et de célébrer la mémoire des défunts le 2 novembre, Jour des morts. Cette tradition chrétienne, vieille de plus d'un millénaire, est en réalité la continuation et la christianisation de rites celtiques. Cependant, avec la déchristianisation progressive de notre société occidentale, ces traditions reviennent aujourd'hui sous des formes parfois modifiées, voire détournées.
Création et remplacement
Le 13 mai 610, le pape Boniface IV institua une journée dédiée à la vénération de tous les saints, marquant ainsi une étape importante pour l'Église. Ce 67e successeur de saint Pierre a choisi cette date en hommage à la transformation du Panthéon de Rome, alors consacré aux dieux païens des anciens romains, en une église, l'église Sainte-Marie et des Martyrs. Cependant, deux siècles plus tard, en 835, le pape Grégoire IV décida de déplacer la fête de la Toussaint au 1er novembre. Cette décision visait à faciliter l'évangélisation des contrées celtiques où se célébrait Samhain (prononcer « sa-ouine », signifiant, en gaélique, « fin de l'été »), une fête marquant la transition entre les saisons.
L'Église avait perçu des points communs entre Samhain et la Toussaint et espérait, en superposant ces deux célébrations, atténuer la pratique des anciens cultes païens et convertir les peuples celtiques. Vieille de trois millénaires, la fête de Samhain se déroulait du 31 octobre au 2 novembre, période pendant laquelle les druides croyaient que les esprits des morts revenaient visiter les vivants. Pour les apaiser, des danses rituelles et des sacrifices étaient pratiqués. Des offrandes étaient aussi déposées en leur honneur. Samhain marquait, également, la fin d'une année et le début d'une autre, symbolisant un moment de transition profonde dans la spiritualité celtique
Retour de Samhaim et dévoiement
Malgré les efforts de l'Église, certaines croyances et traditions associées à Samhain ont perduré, notamment en Irlande et en Écosse. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, certains souverains anglais, désireux de ménager leurs sujets, permirent aux anciennes coutumes de se mêler aux rites chrétiens. Ainsi, la veille de la Toussaint, le 31 octobre, est devenue une fête connue sous le nom de « the eve of All Hallows' Day » (en anglais, la veille de tous les saints). Avec l'immigration massive d'Irlandais et d'Écossais vers les États-Unis aux XIXe et XXe siècles, cette fête traversa l'Atlantique. Au fil du temps, elle se transforma et fut surnommée « All Hallows' Eve », puis « Halloween ». Dans un même temps, en 1911 et sous le pontificat de Pie X, la papauté renforça l'importance de la Toussaint en l'élevant au rang de fête d'obligation et en instaurant le 1er novembre comme jour férié.
Au milieu du XXe siècle, Halloween est devenue une fête populaire aux États-Unis, encouragée par des courants de spiritualité et de folklore, puis amplifiée par la culture de consommation qui en fit un événement majeur. Ce qui était jadis une occasion de respect envers les défunts s'est progressivement transformée en une célébration de la sorcellerie, des créatures surnaturelles et de la superstition, rappelant les procès des sorcières de Salem. Halloween est aujourd'hui une fête commerciale, dont la diffusion mondiale met parfois en avant des éléments en contradiction avec les valeurs chrétiennes traditionnelles, notamment par l'exaltation de figures diaboliques et de symboles obscurs, comme à Toulouse, lors du spectacle Le Gardien du temple – La Porte des ténèbres.
Ainsi, tandis que certains continuent à célébrer la mémoire des défunts à la Toussaint, d'autres choisissent de détourner ces traditions, exploitant l'attrait pour le surnaturel et le consumérisme au détriment des traditions séculaires.
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Un vert manteau de mosquées
13 commentaires
Et M. Moudenc, maire de Toulouse qui se proclame « de droite » s’enthousiasme pour cette exhibition coûteuse et délébérément offensante à l’occasion des vacances de Toussaint. La droite en peau de lapin comme elle l’est hélas devenue de plus en plus depuis 40 ans.
Comme d’habitude, l’argent et l’inculture ont perverti une fête païenne ancestrale, rendant hommage aux disparus dans la joie et la bonne humeur, en la transformant en mascarade macabre et sanglante et purement consumériste, dans une surenchère de gore et de mauvais goût, loin de l’esprit de communion originel.
Avant, des mômes déguisés sonnaient et ma femme leur donnait des bonbons. Maintenant, ils ne prennent même plus la peine de se déguiser. Ils sonnent et déclarent « on vient chercher les bonbons ». Je réponds « Y en a pas, c’est mauvais pour les dents ! »
Pour amuser j’ai expliqué il y a peu, le recours aux séries télé, aux jeux télé, fictions, foot, « concerts », festivals, vacances, mais j’avais oublié les fêtes, dont le moment principal est « les fêtes de fin d’année » soit Noël pour la remontée du soleil et la naissance de Dieu et puis le Jour de l’An neuf, oublions Sylvestre, donc des fêtes qui ne concernent pas la fin de l’année, çà, c’est plutôt pour les comptables finalement, qui vont présenter les bilans avec au final la joie ou le désespoir des entreprises, le bilan. Allez, instaurons la fête du bilan annuel, ce serait plus réaliste !
Comme quoi Halloween n’est pas vraiment une « tradition », mais une importation consumériste américaine et protestante, matinée de satanisme (c’est plus « vendeur ») dans nos pays latins…
Le terme Samonios (Samain) est inscrit sur le très beau calendrier lunaire gaulois de Coligny. C’est, pour nos pères gaulois, novembre : le début de la »saison sombre » (baisse de l’ensoleillement, mais aussi fin des travaux de la terre, mort apparente de la nature) C’est une fête de transition — le passage d’une année à l’autre l’autre — et d’ouverture vers l’Autre Monde, celui des dieux et des âmes des disparus. Pour nos pères ces âmes ne conservaient pas leur individualité (ce qui est une nuance importante avec le christianisme) mais se fondaient dans l’Esprit (sauf les fantômes errants) pour se réincarner à nouveau.
Si donc vous voulez que cessent ces dérives plus ou moins satanistes, facile : rappelez qu’Halloween a des origines celtes, donc soupçonnables de fâchisme !
Ces informations, ces rappels sont de vrais trésors, merci.
En avant première de la fête de tous les Saints, monsieur Moudenc, maire de Toulouse a offert à ses administrés une procession des nouveaux saints à idolâtrer. Je pense que cet édile est fasciné par les orgies hollywoodiennes qui sortent sur les écrans de cinéma.
L’attrait pour le surnaturel paraît bien naturel. La concurrence est rude et le catholicisme a perdu ces dernières décennies des parts de marché dans nos contrées. Cette grande entreprise va t’ elle instaurer de nouveaux jours fériés et nouvelles fêtes pour se relancer ?
Vacances et fêtes tousles deux mois pour amuser le bon peuple pendant qu’il ne se passe un jour sans entendre parler de la situation catastrophique de l’industrie en Europe qui fuit vers d’autres cieux plus cléments pour survivre pendant que les glandus de l’Europe font la fête.
Très juste
C’est donc l’opposition de deux traditions : une séculaire et une pluri-millénaire…