Tout fout le camp : même les macarons Ladurée ne sont plus français !
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On le savait depuis longtemps, mais Rome n’est plus dans Rome, pas plus que papa dans maman, à en croire les dingueries sociétales chaque jour infligées par la secte AZERTYUIOP+, ou LGBTQI+, pour être plus précis. De même vient-on d’apprendre que les fameux macarons Ladurée, eux, ne sont même plus français, puisque désormais fabriqués en Suisse. En attendant de l’être en Chine ?
Remarquez, voilà qui pourrait être plus snob, encore, pour les clients de cette vénérable enseigne fondée en 1862 : un macaron Ladurée aux crevettes, sauce piquante et arrosé de bière Tsingtao, voilà qui serait à la fois inclusif et goûtu. En attendant ces lendemains de jasmin chantants, le psychodrame a été révélé lors d’un entretien accordé par les responsables de cette auguste maison, ce 3 novembre, au journal suisse Bilan, confirmant ainsi les révélations de l’émission « Complément d’enquête », diffusée sur France 2, quelques jours avant : la fabrication de ces augustes friandises serait, depuis le second semestre 2020, délocalisée dans une usine sise à Gruyère ; ce, pour des raisons d’exonération fiscale.
Il est vrai que, déjà, depuis 2012, seule subsistait l’unité de production de Morangis, en Essonne, destinée à fournir la capitale. Pour le reste de la France et les exportations à l’étranger, il fallait donc manger du Ladurée usiné à Gruyère. Avec des trous ? Comme dans les donuts américains ? L’histoire ne le dit pas. Après, il faudrait être bien naïf pour estimer que de telles institutions familiales puissent durablement survivre aux assauts de la mondialisation heureuse. Ladurée ne fait pas exception à la règle.
Quoique ayant pignon sur rue depuis le Second Empire, les célèbres macarons finissent ainsi par être rachetés, en 1993, par le groupe Holder, certes français, mais surtout dédié à l’agro-alimentaire : nous sommes donc loin du noble artisanat d’origine. Puis arrive ce qui est survenu à d’autres marques emblématiques : la diversification et les produits dérivés. Soit le début de la fin, façon Chanel qui, dès qu’il commercialisa tee-shirts et fanfreluches pour adolescentes à puberté échevelée, cessa d’être Chanel, même si affichant des records boursiers.
En 2007, Ladurée tente un partenariat avec Sephora, histoire de lancer une gamme de cosmétiques faisant vite long feu : quelle femme digne de ce nom se risquerait à se refaire le fond de teint au macaron, même fourré à la framboise ? En 2012, c’est un autre accord conclu avec Albion, groupe japonais, pour mettre sur le marché d’autres articles de beauté ; sans plus de succès. Puis, deux ans plus tard, une autre joint-venture avec Sonny Angel, histoire de coproduire des figurines de Noël, et ensuite La Redoute… En attendant Lidl et Kentucky Fried Chicken ?
Mais le fond de notre ancien macaron national est à l’évidence atteint en 2021, quand le groupe Holder vend 80 % de ses parts à Stéphane Courbit. Pas le premier venu, celui-là, ayant fait fortune à la télévision avec Christophe Dechavanne, au siècle dernier et à l’époque de « Ciel, mon mardi ! », avant de produire des émissions participant au « mieux-disant culturel » prôné par Jack Lang, ministre de la Culture d’alors : « Combien ça coûte ? » et « Coucou c’est nous ! » Certes, ce n’est ni « Le Grand Échiquier et encore moins « Apostrophes », mais le duo Dechavanne & Courbit, l’esthète et l’intellectuel, dira-t-on, vaut bien un macaron. Un peu comme si le footballeur Franck Ribéry avait racheté les très anglais fusils Purdey…
En attendant, faute de mignardises en fin d’agapes, un quatre-quarts breton fera bien l’affaire, au lieu d’un Macaron Ladurée sorti des chaînes de montage de la vache Milka, le célèbre bovidé mauve. C’est un choix de civilisation, comme on dit. Et ce n’est pas neutre, tel que traditionnellement assuré en Suisse.
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