[L’ÉTÉ BV] Tradwives : ces femmes au foyer qui dérangent France Inter

tradwives

Tout l'été, BV vous propose de relire certains articles de l'année écoulée. Ici, des nouvelles de notre civilisation.

Robe à fleurs des années 1950, brushing parfait, tablier de cuisine festonné… Le trait peut paraître grossier - grotesque, même, diront certains -, et pourtant, sur les réseaux sociaux, ces « tradwives » (« épouses traditionnelles ») cartonnent. Derrière leur caméra, ces femmes britanniques, américaines et maintenant françaises revendiquent leur choix d’être femme au foyer et assument une répartition « genrée » des tâches dans le couple. Madame s’occupe de l’entretien de la maison et des enfants pendant que Monsieur part travailler pour subvenir aux besoins du foyer. Cette vision « traditionnelle » fait de plus en plus d’émules, au point d’inquiéter les féministes et même le Haut Conseil à l’égalité (HCE).

Déçues du féminisme

« Se vendre comme féministe en ayant elle-même fait le choix de cette vie de soumission au patriarcat. » Ce 22 février, des rires gras résonnent dans le studio de France Inter. Ce jour-là, la radio publique a décidé de consacrer l’une de ses émissions au phénomène des « tradwives » , ces « Christine Boutin » 2.0, pour reprendre l’expression de l’un des humoristes du studio. Pour en parler, Salomé Saqué, journaliste du média d’extrême gauche Blast, est invitée. Pendant près d’une heure, les chroniqueurs décrivent avec cynisme et inquiétude ces femmes qui font le choix - librement - de rester à la maison. Pour Salomé Saqué, ce mouvement né outre-Manche et en plein essor aux États-Unis émergerait en réponse au conservatisme grandissant, notamment chez les jeunes hommes. À l’écouter, ces femmes adopteraient donc ce mode de vie pour satisfaire une certaine frange « masculiniste ». Une analyse qui passe totalement à côté des racines de ce mouvement.

Plus qu’une soumission au désir des hommes, ces « tradwives » décident d’adopter un mode de vie à rebours du modèle progressiste ambiant par dépit du féminisme. « J’ai 38 ans et je suis toujours célibataire et j’ai récemment réalisé que je voulais un enfant, clame Melisa Persling, l’une d’elles, déçue d’avoir cru aux promesses du mouvement féministe. J’avais besoin d’indépendance, je voulais une carrière épanouissante. […] J’ai constamment été nourrie par cette idée que les femmes n’avaient pas vraiment besoin des hommes. Je me sens trahie par le féminisme. » À force de clamer que la femme est un homme comme les autres, les militantes féministes ont ainsi fini par nier l’existence propre de la femme, son identité et ses aspirations.

Épouse et mère au foyer

Comme Melissa, de nombreuses femmes tentent donc de rétablir ce qu’elles considèrent être l'essence de la féminité. Alena Kate Pettitt, l’une des pionnières des « tradwives » au Royaume-Uni, explique sur son site : « Après quelques aventures épuisantes au cours de ma vingtaine, notamment en travaillant à Londres à un rythme effréné, […] je me suis demandé pourquoi le monde, malgré toutes ses occasions, me faisait me sentir si insatisfaite de ma vie, et comment mes soi-disant "choix modernes" avaient détruit mon estime personnelle. » Déçue de n’avoir pu pleinement se réaliser dans sa carrière professionnelle, elle a donc décidé de tout arrêter pour se concentrer sur sa famille. Un choix qu’elle assure bien plus épanouissant. Aux États-Unis, Estee William, 25 ans et égérie du mouvement, vante elle aussi les mérites du style « tradwives » sur les réseaux sociaux. La jeune femme, au brushing et au maquillage impeccables, assume être « une femme qui a choisi de vivre une vie plus traditionnelle » en respectant « les rôles traditionnels associés à chaque sexe ». Pendant que son mari travaille, Estee range la maison, cuisine ou coud dans le but de « rendre heureux son époux ». Aux féministes qui l’accusent de « se soumettre » à son mari, elle rétorque avoir « choisi librement de rester à la maison ». « Avoir un rôle différent ne veut pas dire ne pas être égaux », ajoute-t-elle. Dans d’autres courtes vidéos, l’Américaine assume avec le sourire ne pas « avoir d’ami garçon », « ne pas se rendre à la salle de sport sans son mari » ou « dépendre financièrement de son conjoint ». Un modèle qui, selon elle, permet de préserver son mariage à l'heure où de plus en plus de couples, notamment de jeunes couples, divorcent.

Des arguments peu audibles pour les féministes et progressistes. Face à ce mouvement qui prend de l’ampleur, la presse française s’inquiète ainsi d’un mouvement « réactionnaire » qui « fait reculer le droit des femmes » et « remet en cause toutes les luttes féministes ». Dans son dernier rapport, publié en janvier, le Haut Conseil à l’égalité va même jusqu’à consacrer un paragraphe entier aux « tradwives ». Pour le HCE, ce « phénomène est particulièrement inquiétant » du fait de la « réassignation des femmes à la sphère strictement domestique ». Décider de rester à la maison reviendrait donc à accepter et intégrer le sexisme, selon le HCE. Auprès du Parisien, la présidente de l’institution dénonce même la « régression » du phénomène qui « met en danger 50 ans de lutte ». Le Haut Conseil à l’égalité n’a-t-il rien de mieux à faire que de « surveiller » ces femmes qui décident en toute liberté de rester à la maison ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 23/07/2024 à 10:17.
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Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Laissons les femmes choisir leur vie; à la naissance de notre premier enfant, mon épouse a choisi de vivre d’abord pour sa famille présente et à venir: soit 4 enfants qui nous ont donné 10 petits enfants; elle s’est impliquée dans l’éducation de chacun en créant des liens profonds entre nous tous; je rentrai du travail heureux de constater le résultat ; j’ai 78 ans, elle 74 et chaque année nous partageons tous ensemble une semaine de vacances familiales qui n’ont pas de prix ! Mes enfants et petits enfants s’entendent à merveille et habitent au maximum à 20 km de chez nous !Ce bonheur c’est à l’ épouse et à la maman épanouie que je le dois ; je signale toutefois une profonde injustice: sa pension de retraite n’est que de 160 euros par mois ! Et pourtant elle a donné à la France 4 enfants qui vont travailler pour payer les retraites de toutes les femmes qui n’ont pas voulu élever d’enfants alors que nos régimes de retraite sont en difficultés et que notre taux de natalité est au plus bas, comprenne qui pourra ! pauvre France!

    • Votre épouse, si elle se retrouve veuve, excusez d’envisager cette hypothèse, aura droit à une retraite de réversion. Et cette ressource sera financée par tous les salariés cotisants aux systèmes de retraite, hommes et aussi femmes qui travaillent malgré le fait qu’elles ont des enfants alors qu’elles ne l’ont pas forcément choisi…..Si on entre dans la victimisation, on pourrait parler des mères « qui n’ont pas le choix »……

      • excusez-moi, je vous répons avec retard mais il est logique que mon épouse perçoive la pension de reversion si je viens à décéder, celle-ci est versée à tout le monde, y compris aux femmes veuves qui travaillaient et qui cumulent leur pension de retraite avec la pension de reversion de leur mari; je ne vois pas pourquoi la femme qui a élevé ses enfants serait exclue ou alors elle devrait aller mendier ?

  2. Allez ,mesdames rentrez dans vos foyers et astiquez vos parquets avant d’apporter ses pantoufles à monsieur.
    Il suffira pour ça de remplacer les infirmières par des plombiers ,les professeurs par des charcutiers ,les routières par des maçons ,les caissières par des danseurs .
    Le travail des femmes ne servant absolument à rien dans la vie ,le développement ,les finances d’un pays ,on peut discuter du sexe des anges jusqu’à l’éclatement de la planète..

    • Sans oublier qu’élever des enfants n’est pas une activité et que les éduquer correctement ne « sert à rien’! On voit le résultat…

  3. France Inter et le HCE préfèrent les femmes  » métro, boulot (ménage des bureaux…), dodo qui sont plus « libres ». C’est leur droit !!!et leur intelligence qui guide leur préférence

  4. J’ai passé quelques années au foyer lorsque mes enfants étaient petits et j’en fut fort heureuse et fière. Rester au foyer, s’occuper de ses enfants et faire du bénévolat, où est le problème ? Il est vrai que tous ces idéologues ne savent pas ce qu’est le bénévolat : le moindre politicard, même décadent, est grassement payé par le con-tribuable, comme les salariés de toutes ses associations soit disant humanitaires ! Et les salariés lambda rêvent d’avoir des salaires aussi conséquents que tous ces grands humanitaires payés par le con-tribuable. Il faut quand même dire que j’ai pu me permettre de rester « femme au foyer » (quel gros mot !) car mon mari avait un salaire me le permettant. Mais combien de femmes, exploitées au SMIC, rêveraient plutôt de rester chez elle, de s’occuper de leur foyer,d’avoir du temps pour des loisirs, pour faire du bénévolat, plutôt que de faire des journées épuisantes, avec un boulot qui ne les motive pas ? Mais là, il n’y a pas d’argent pour les soutenir car ce n’est pas moral, ce n’est pas dans l’air du temps, ça ! On préfère consacrer des milliards à l’immigratoin, à des gens qu’on entretient et qui, comme ils s’ennuient les pauvres, sacagent, brûlent, trafiquent, agressent, …

  5. Les tradwives sont surtout une tendance qui pourra être prégnante au sein de la bourgeoisie. Dans la paysannerie, la femme a toujours travaillé, certaines ont même accouché aux champs. Une femme qui ne travaille pas ne peut pas être si elle est dans une famille paysanne.

  6. Je constate que lorsque les françaises musulmanes revendiquent leur statut de mère au foyer ça ne fait pas réagir.

  7. Mais quand allons nous arrêter d’emmerder les bonnes femmes ! Comme aurait dit Pompidou…
    La loi sur l’avortement … maintenant, savoir si elles veulent travailler ou pas, foutons leur la paix
    Avant, c’était le top du top pour nos épouses, de pouvoir ne pas être obligées de travailler !!! Elles n’étaient pas bloquées à la maison. Et elles faisaient ce qu’elles voulaient, dans le respect du budget du couple et des obligations dues aux soins et à l’éducation des enfants. Si vous croyez qu’un enfant est mieux dans un crèche ??? Et puis, on peut renverser le raisonnement : j’aurais bien aimé rester à la maison et laisser mon épouse travailler !!! Mais ça ne se faisait pas !
    Alors, mesdames les féministes, vous me les gonflez sévère !!!

    • C’est exactement ça !
      J’ai fait ce choix pour différentes raisons (mère après un « parcours du combattant » de 10 ans et les longues absences professionnelles de mon époux) et il est vrai que ce choix était un luxe. D’autres, salariées payées au lance-pierres, après déduction des frais de garde, n’ayant plus droit à aucune aide et épuisées par un rythme effréné se demandaient souvent si leur famille n’y gagnerait pas si elle décidaient de ne plus « travailler ».
      Jeunes mamans ayant fait ce choix, je vous encourage à ne vous laisser pas dicter votre philosophie de vie qui vous appartient !

      • Oh, bravo à vous de penser comme un vieux Mr. de 78 ans… maintenant, orientons bien nos petits enfants…

  8. Des femmes qui veulent rester à la maison en quoi cela ferait reculer les droit des femmes ? Tous est sujet à discussion et à polémiques. Raz le bol de tout ces gens qui se mêlent de la vie des autres….laissez nous vivre on est dans un pays démocratique….certes gauchiste bobo stalinien mais quand même !

  9. Par obligation financière et à cause du handicap de mon mari, j’ai été obligée de travailler tout en élevant nos trois aïnées. A la naissance de notre benjamine, la situation professionnelle de mon mari ayant évolué j’ai pu m’arrêter pendant trois ans, puis reprendre mon poste à mi-temps (le matin) pendant les douze ans suivants, jusqu’à ce que notre petite entre au lycée ; ce fut la période la plus heureuse de ma vie, car j’ai pu ainsi me consacrer à ma famille et avoir aussi un peu de temps pour moi ; certes, cela a une répercussion sur le montant de ma retraite, mais ce petit désagrément n’a aucune importance face au bonheur vécu pendant ce temps-là.

  10. Mais laisser les femmes décider de faire ce quelle veulent. Si elles veulent rester chez elles pour différente raison c’est leurs problèmes. Ce n’est pas ce HCE qui va décider pour elles, Le HCE devrait s’occuper d’autres problèmes plus importants se serait plus intelligent.

    • Il faut bien que le HCE s’agite pour rappeler qu’il existe et justifier la paye de ses fonctionnaires. Sinon il risquerait d’être oublié pour retourner dans son néant.

  11. Le mouvement redpill hommes et Thais d’Escufon ouvrent les yeux des jeunes hommes et femmes remettant dans la réalité les néo-féministes et wokes .

  12. et donc on se retrouve avec toujours les mêmes gauchistes bornés et sectaires, et « en même temps »!: pour eux nullités, c’est très bien qu’une femme ait envie de rester à la maison, de porter un voile…… quand elle est musulmane, mais pour les autres, c’est pas bien ! Toutes ces féministes sont elles aussi épanouies qu’elle le pretendent? Il me semble que leur seule activité gratifiante, c’est d’aller regarder et critiquer ce que font les autres….. elles n’ont rien de mieux à faire que de crever de jalousie?

    • Le féminisme est une forme clinique du marxisme, basé sur la lutte des classes, dérivé sur la lutte des sexes.

  13. Ce sont surtout les enfants qui sont protégés avec la même au foyer , leurs racines éducation et la présence de leur mère qui sont les piliers de la famille et l’ancrage nécessaire. Autrefois on obtenait le divorce moins facilement , les hommes qui assuraient le côté matériel de la famille avaient plus de responsabilités et si rien n’était parfait , du moins les apparences étaient sauves. Les proliférations de familles recomposées apportent plus de problèmes que d’équilibre . Pour construire il faut la securité. Ce qui manque le plus partout actuellement où on n’a aucune perspective positive et chacun est supposé penser à son épanouissement qui se fait souvent au dépens de l’autre.

  14. Et si les féministes s’occupaient des « tradwives » des cités des banlieues? très traditionalistes, elles ne peuvent sortir sans la présence d’un homme (mari, frère, fils), peuvent partager entre plusieurs épouses les tâches ménagères, peuvent être répudiées sans procès etc. Mais cela ne les dérange pas.

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