Trafics de drogue et fusillades : le Grenoble de Piolle, le Far West français

piolle

Grenoble, le Chicago français ? 2018, les attaques au couteau et les règlements de comptes par arme à feu se multiplient, au cœur de la métropole iséroise. Excédé par cette insécurité grandissante, le syndicat Alliance Police nationale n’hésite alors plus à comparer la ville tenue par les écologistes à un « Chicago français ». Six ans plus tard, malgré les nombreuses alertes, la situation ne s’est pas améliorée (loin de là) et inquiète les autorités judiciaires. Le meurtre de Lilian Dejean, agent municipal abattu à bout portant alors qu’il s’interposait dans un accident de la circulation, vient alourdir le bilan sécuritaire d’Éric Piolle (EELV), à la tête de la ville depuis 2014, déjà marqué par de nombreux drames.

« Des fusillades tous les deux ou trois jours »

Sept fusillades en un mois. L’été 2024 a été particulièrement sanglant, à Grenoble, où sévit une intense guerre des gangs sur fond de trafics de drogue. « Quatre hommes blessés par balle près d’un point de deal », « des tirs dans un quartier d’Échirolles », « un mort au début du mois d’août », « un homme armé d’un couteau »… Les faits divers dramatiques s’enchaînent, au sein de l’agglomération, et les riverains vivent dans la peur d’une « balle perdue ». « Je n’avais pas vu une telle guerre des gangs depuis mon arrivée », s’alarme Éric Vaillant, procureur de Grenoble, auprès de nos confrères du Parisien. « Des fusillades tous les deux ou trois jours pendant presque un mois. C’est une guerre des gangs intense. Depuis le début de l’année, il y a eu une bonne quinzaine de fusillades avec autant de blessés et un mort, mais la particularité de ces dernières semaines, c’est la densité », ajoute le magistrat. Un constat partagé par son prédécesseur Jean-Yves Coquillat qui, déjà en 2017, déclarait : « Je n'ai jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue. » À croire que rien n'est fait pour que la situation s'améliore...

Face à la multiplication de ces règlements de comptes, parfois meurtriers, Gérald Darmanin a annoncé l’envoi d’une unité de CRS-8, spécialisée dans les violences urbaines, pour sécuriser la ville et tenter d’endiguer cette ultra-violence.

Refus d'armer la police municipale

La mort de Lilian Dejean, si elle n’est certes pas directement liée au trafic de drogue, relance tout de même le débat sur les méthodes employées par Éric Piolle pour lutter contre cette insécurité grandissante qui fait désormais de Grenoble l’une des villes les moins sures de l’Hexagone. Rapidement après l’annonce du décès de l’agent municipal, de nombreuses voix se sont ainsi élevées pour dénoncer le « laxisme sécuritaire » de l’édile écologiste. Pour Brice Hortefeux, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, la police sécuritaire du maire de Grenoble est empêchée par « un aveuglement idéologique ». Karl Olive, député Ensemble, ajoute : « Chacun doit prendre ses responsabilités. […] En matière de sécurité, Éric Piolle n’a rien fait. » Hanane Mansouri, nouvelle députée de l'Isère Union des droites pour la République (UDR), contactée par BV, abonde : « La liste des victimes de meurtres et d’agressions gratuites à Grenoble s’est considérablement allongée depuis 2014. Le sentiment d’insécurité y est omniprésent, non seulement dans les banlieues mais désormais jusqu’en dans l’épicentre. Le dramatique assassinat de Lilian Dejean a eu lieu face à l’hôtel de ville ! » Interrogé sur ces critiques, le maire de Grenoble n'a pas encore pu répondre à nos sollicitations.

La faute, selon la députée, au « refus d’Éric Piolle d’armer la police municipale, là où la racaille est dotée d’une artillerie lourde ». Ce 10 septembre, encore, au micro d’Apolline de Malherbe, l’édile a réitéré sa position à ce sujet : « Je considère qu’armer les policiers municipaux, c’est les exposer à des missions qui ne sont pas les leurs et à des risques que je ne suis pas prêt à prendre pour eux. » L’opposition regrette même que les brigades de nuit, non armées donc, évitent certains quartiers par sécurité, une affirmation que réfute cependant la municipalité.

Même constat sur la vidéosurveillance. Dès 2014, le maire ironisait sur son envie de se défaire du système vieillissant de caméras qui sécurisent la ville. S’il a, finalement, conservé ce dispositif, il ne l’a ni entretenu ni développé. À cela s’ajoutent près de 25 % des postes de police municipale qui restent non pourvus… Autant d’éléments qui laissent les dealers développer leurs trafics au grand jour, et les habitants démunis. Hanane Mansouri conclut : « Pour reprendre une campagne d’affichage menée par l’UNI Grenoble, "le laxisme tue", et les mandats d’Éric Piolle en sont de parfait exemples. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 12/09/2024 à 9:06.
Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

52 commentaires

  1. C’est malheureux à dire mais on a les élus qu’on mérite et les grenoblois ont le maire qu’ils ont élu et réélu. Je pense d’ailleurs que ces mêmes grenoblois, et surtout la famille de Lilian Dejean, ont apprécié une nouvelle fois la réaction de cet escrologiste après ce meurtre en parlant de balle perdue pour ne pas admettre que ces individus qui sont une chance pour la France et choyés par le maire sont capables d’abattre de sang froid une personne, et pas seulement un fonctionnaire, pour une broutille. Son discours a été, de mon point de vue, à vomir en évitant de parler de meurtre et en réduisant les faits à une atteinte des serviteurs de l’état. Ce monsieur n’a pas la même considération pour les policiers qui sont pourtant les premiers serviteurs de cet État en décomposition, policiers malgré tout sur lesquels ils comptent pour attraper cet « ange ».
    On finit par regretter l’époque où la ville était sous l’emprise des mafias italiennes …

  2. Ces délinquants se voient comme la mouche sur le lait
    Grosses voitures allemandes  » polonaises » pas de revenus déclarés ou rsa..pourquoi ne pas cible ce profil pour en debarasser les gens honnêtes..ah oui! La justice les relâche…quant à l’interdiction de détenir une arme c’est ridicule…pour en détenir une il faut un casier vierge,être membre d’un club de tir sportif et effectuer un certain nombre de tirs dans l’année pour conserver sa détention…on voudrait nous faire croire que ces voyous ont des permis de détention d’arme!! En fait leurs armes viennent des pays de l’est comme leurs bagnoles…er comme il n’y a plus de frontières, pas compliqué d’en ramener…

  3. Comment ce monsieur qui est maire d’une ville comme Grenoble qui soit devenu en 10ans la ville où il y’a plus de meurtres dû au trafic de drogue et la moins sur de France mais quand on est un maire d’extrême gauche EELV tout est permis.

  4. Grenoble, Lyon, Nantes, Rennes, Bordeaux… L’idéologie des maires de cette « génération Écologie » portée au pouvoir par les quadras bobo diplômés des centre-villes et missionnés pour réduire la vitesse en ville, la fermer aux pue-la-sueur et à leurs diesels, végétaliser les ronds-points, légaliser le cannabis, freiner la pose de caméras et stopper l’éclairage public, a sacrifié en deux mandats la sécurité renforcée du citadin et la convivialité qui en découle.
    Gageons que ces glorieux édiles, la mémoire collective s’effacaçant, jouiront eux-aussi un jour de leur nom sur les plaques émaillées d’avenues, places ou boulevards de « leur » ville, qu’ils auront su si peu protéger.

  5. ERIC PIOLLE élu en 2014 …..je me souviens dans ces années là avoir rencotré 1 policier National et son
    épouse directrice de Crèche, qui ont pris leur retraite anticipée pour fuir en Suisse !
    ils avaient un gros ras le bol « du « PAS de vagues  » !!!
    aux élécteurs d’assumer ; trop facile de geindre

    • D’accord avec vous : aux dernières municipales, le taux d’abstention était de 64,17 ! et en comptant les 3% de nuls et/ou blancs… il est donc élu avec 32% des inscrits ! Alors oui, les Grenoblois sont en partie responsable de leur insécurité !!! Espérons que leur sens civique se réveille en 2026…

  6. Ce drame met en lumière les graves anomalies françaises: 1/ La possibilité de louer des voitures immatriculées en Pologne. Qui fait ça? Vous et moi? Non, les Douanes, la Gendarmerie savent qu’elles sont uniquement destinées au grand banditisme et au trafic de drogue. Leur interdiction devrait déjà être promulguée. La fainéantise, la veulerie politique, freinent encore ici. 2/ Interdit de port d’arme « pendant cinq ans ». Ahurissant que cela puisse être temporaire. Pourquoi pas avec sursis, tant que nous y sommes? Avec de tels antécédents essayez de demander l’agrément de la police (comme ça se fait en Angleterre): aucune chance d’avoir une simple détention, même pour un fusil de chasse à deux coups, A VIE. La justice se base sur un Code vraiment mal fait, quand elle n’interprète pas à sa façon laxiste. A réformer d’urgence, pour ne pas laisser le choix au juge; tarif unique.

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