[TRIBUNE] Avec le RN et LR, redresser la situation économique de la France

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Sous le mandat d'Emmanuel Macron, l'économie française a montré une croissance atone et déséquilibrée. Oscillant autour de 1 % au cours des deux dernières années, cette croissance repose principalement sur les dépenses publiques et la demande extérieure nette, laissant la demande interne privée (consommation des ménages et investissements des entreprises) presque stagnante. L'inflation a eu un impact significatif sur le pouvoir d'achat des ménages. Depuis 2019, les salaires dans le secteur marchand ont augmenté de 12,5 %, tandis que l'indice des prix à la consommation a grimpé de 14,3 %. Ce décalage, amplifié par une crise du logement non pleinement reflétée dans les statistiques officielles, a érodé le pouvoir d'achat.

La baisse du taux de chômage d'un point en sept ans, bien que positive, reste insuffisante par rapport à la moyenne européenne. Parallèlement, la productivité par tête a diminué depuis fin 2019, une conséquence directe de l'augmentation de l'emploi public et subventionné et des contrats précaires. La situation des finances publiques est préoccupante. Le déficit public s'élève à 5,5 % du PIB et le taux d'endettement public dépasse 110 % du PIB, avec une tendance à la hausse. Cette situation met la France dans une position délicate vis-à-vis de ses engagements européens et sous la pression des marchés financiers.

Face à l’échec de Macron et aux défis économiques persistants, le Rassemblement national (RN) et ses alliés du LR (dont je suis) proposent plusieurs réformes pour redresser la situation économique de la France. Nous allons examiner quelques-unes de ces propositions et les mettre en relation avec les constats précédents.

1. Réindustrialisation et soutien à l'innovation

Le RN propose une politique ambitieuse de réindustrialisation, incluant la relocalisation de certaines productions stratégiques et le soutien accru à la recherche et développement (R&D). Ces mesures visent à inverser la tendance de la désindustrialisation, à augmenter la part de la France dans la valeur ajoutée manufacturière et à stimuler la compétitivité à l'exportation. La proposition de créer un fonds souverain dédié à l'innovation et à la transition écologique est également en adéquation avec les besoins d'améliorer la capacité d'innovation des entreprises françaises​​. Je propose aussi de lancer en France un équivalent de la DARPA [Defense Advanced Research Projects Agency/Agence pour les projets de recherche avancée de défense, NDLR] américaine pour l’innovation et d’orienter la French Tech vers un effort massif sur l’IA, le nucléaire et la souveraineté numérique.

2. Marché du travail

Pour remédier aux contraintes d'offre sur le marché du travail, le RN propose de faciliter l'accès à l'emploi pour les jeunes et les seniors (contrats senior, facilitation cumul emploi retraites pour les infirmières et médecins libéraux dont nous avons besoin) et de renforcer l'apprentissage et l'alternance. Ces mesures pourraient contribuer à augmenter le taux d'emploi, actuellement inférieur à la moyenne européenne, et à réduire le déficit d'emploi parmi les jeunes et les seniors. À 69 %, notre taux d’emploi est beaucoup trop faible par rapport à la moyenne européenne.

3. Réduction de la fiscalité

La réduction des impôts de production, une mesure clé du programme du RN, vise à alléger la charge fiscale des entreprises françaises, qui est actuellement plus élevée que dans la plupart des pays de la zone euro. Cette réduction, combinée à la suppression progressive de certaines taxes, est destinée à stimuler l'investissement et à favoriser la croissance économique. En parallèle, la baisse des prélèvements obligatoires et la défiscalisation-désocialisation des augmentations de salaires amélioreront directement le pouvoir d’achat des ménages. Les mesures pour faciliter les donations (100.000 euros par décennie) et la part fiscale complète pour le deuxième enfant s’inscrivent aussi dans la même logique.

4. Baisse des dépenses publiques

Notre Union nationale insiste aussi sur la nécessité de maîtriser les dépenses publiques pour réduire le déficit budgétaire et le niveau d'endettement, et financer intégralement nos baisses d’impôts. Cela inclut des mesures de rationalisation des dépenses administratives, la lutte contre la fraude sociale et fiscale, et la révision des politiques de subventions. Des états généraux de la simplification permettront d’élaguer les normes inutiles et les agences redondantes au sein de l’appareil d’État, ainsi que les couches inutiles du mille-feuille territorial. Ces initiatives visent à améliorer l'efficacité de la dépense publique et à assurer la soutenabilité des finances publiques à long terme​​. Jamais, auparavant, une seule formation politique n’aura été aussi claire sur la réduction de la dépense publique, un nouveau programme de privatisations et une volonté de baisser les coûts de fonctionnement de l’État.

Les propositions du Rassemblement national, en mettant l'accent sur le pouvoir d’achat, la compétitivité, l'emploi, la fiscalité et les finances publiques, offrent une approche intégrée, humaine et libérale à la fois, pour revitaliser l'économie française. Toutefois, la réussite de ces réformes dépendra de leur mise en œuvre rigoureuse, de la qualité des équipes qui seront nommées, et notamment de leur capacité à communiquer sur ces réformes devant les grands investisseurs internationaux et l’opinion publique. Comme le disait Keynes, « la difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles mais d'échapper aux idées anciennes ».

Sébastien Laye
Sébastien Laye
Economiste et entrepreneur, membre des Républicains, candidat LR-RN sur la 10e circonscription des Hauts de Seine.

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Le FN n’a aucune responsabilité dans le naufrage financier que l’on doit massivement au »mozart de la finance » ,réélu par le troupeau en 2022. Le dit RN se dit en capacité de redresser les comptes publics.Mais j’en doute,dans la mesure où il avait accumulé 22 millions de dettes jusqu’aux législatives de 2022.Mais ses fervents partisans,qui n’ont pas gardé ce souvenir, y croient,eux !

  2. Le programme économique de LR est totalement irréaliste. Mais entre deux maux il faut choisir le moindre : essayons de sauver la France en mettant dehors toute la macronie et plus encore le NFP. On verra ensuite.

    • Parlons du coût exorbitant de l’immigration..
      Les contribuables associés parlent de 55 milliards d’euros par an.

  3. « Toutefois, la réussite de ces réformes dépendra […] notamment de leur capacité à communiquer sur ces réformes devant les grands investisseurs internationaux et l’opinion publique. » Comme si les attentes des investisseurs internationaux n’étaient pas déjà parfaitement connues : rentabilité maximum et mise en concurrence systématique avec les coûts les plus faibles de la planète. Bon courage pour obtenir de l’opinion publique qu’elle accepte les salaires éthiopiens et la protection sociale qui va avec.

  4. Au RN, son programme économique est un des derniers points qui freinent sa crédibilité. Quant à Reconquête, plutôt que de persister à avoir un programme économique « seulement » comme LR, je leur suggérerais de regarder ce que fait Javier Milléi en Argentine, dont Nicolas Lecaussin nous fait régulièrement des compte-rendu, et de proposer un équivalent de son programme d’électrochoc libéral pour la France. Reconquête y regagnerait en médiatisation.

  5. Mais voyons, ce gouvernement est fier de son bilan économique ! Fier des 3000 milliards d’euros de dettes ! Mais attention, ils vous mettent en garde : si c’était le RN qui arrivait au pouvoir, ce serait la cata économique. Si c’est leur nouveau pote, l’extrême gôôôche, pas de soucis, ils s’entendront bien pour nous enfoncer encore bien davantage. Mais peut-être que, lorsque l’on n’a pas d’enfant, il est difficile de penser prioritairement à l’avenir de la France et de ce que l’on laissera à nos descendants …

  6. Nous ne sommes pas compétitifs, même au sein des pays européens, alors si quelqu’un, veut investir en europe, il ne viendra pas en France, sauf si ces « investissements » sont en trompe l’œil et ne servent qu’à nous déposséder des quelques fleurons de haute technologies qui nous restent encore, un investissement correct, c’est par exemple Toyota à Valenciennes, bien que là aussi Borloo, leur avait fait un pont d’or, pour qu’ils s’installent, à l’époque cela avait été évalué à 800 000 francs par emploi créé, payé par les contribuables français. Peut-être eu t-il mieux valu que ce soit une marque française, mais pour construire en France des petites voitures, sans grande marge bénéficiaire n’est pas viable. La Yaris étant un cas à part, puisque les prix, frisent plutôt ceux de la catégorie de modèles supérieurs.

    • si toyota arrive a vendre sa yaris plus cher que les voitures françaises c’est peut-etre grace aussi a la qualité de fabrication.il suffit de regarder le classement mondial de fiabilité ,les marques japonaises et coréennes trustent les premieres places et ça n’est pas par hasard.

  7. La question n’est pas tant de savoir ce que vous souhaitez faire, je n’ai, comme des millions d’électeurs aucun doute à ce sujet, mais comment allez-vous y parvenir ? Le système est extrêmement corrompu et bloqué à divers niveaux, par exemple au sein de l’Europe, ou de ce fameux conseil constitutionnel, sans même évoquer l’opposition de la rue et des factions gauchistes, prêtes à tout pour faire échouer votre gouvernance. Je crains que, dans la situation actuelle et l’état de décomposition des valeurs républicaines de ce pays, que la réussite d’un programme politique libéral ne soit contrainte a l’autoritarisme.

  8. Quid des retraites ultra confortables des ex ministres et présidents, et de tous leurs frais « de fonctionnement » (voitures, gardes du corps, logement, etc…) ??? Ça ferait combien de sousous, tout ça ? Il y a aussi la délocalisation qui rapporte beaucoup à la Chine au lieu de dynamiser l’économie de la France. Pourquoi ne pas la taxer (la délocalisation) ? Soit les entreprises paient, soit elles relocalisent, ce qui serait plus bénéfique pour nous.

  9. Tout d’abord, en tant que mesure d’urgence, commencez donc par convaincre votre Président de la République de cesser de jouer au père Noël chaque fois qu’il se déplace à l’étranger. Un milliard d’euros débloqués pour aider l’Afrique du Sud dans sa transition énergétique… on imagine l’efficacité d’une telle mesure et le retour sur investissement, quand on connaît l’influence de la France dans cette partie du globe, ainsi que le niveau de corruption des dirigeants de ce pays. De même, les 360 millions d’euros pour aider le Pakistan à faire face aux inondations n’auront que très peu de chances de ruisseler sur les populations qui en ont besoin.  Nous venons donc, en quelques minutes, de garantir 2 années de comptes équilibrés, sans qu’aucun de nos compatriotes ne subisse la moindre baisse de niveau de vie.

    Maintenant, attelons-nous à rendre ce système de retraite excédentaire. Nous vous proposons de supprimer l’AME (Aide médicale de l’État), qui sert d’appel d’air à l’immigration clandestine, coûte tout de même 1 milliard d’euros à l’État chaque année, et est en augmentation constante. Et que dire des 102 000 demandeurs d’asile, dont la grande majorité n’a rien à faire sur le territoire français, dont l’hébergement se chiffre à 21 euros par personne et par jour, soit 780 millions par an. Et voilà donc votre système de retraite excédentaire de 1,8 milliard par an !

    Explorons maintenant un filon qui semble des plus prometteurs : l’aide au développement. En grande majorité, cette aide est à destination des pays africains, ceux-là même qui refusent de reprendre leurs ressortissants lorsque nous voulons les expulser, ou qui chassent nos soldats comme des malpropres alors qu’ils nous ont suppliés de venir les sauver. Et voilà encore 13 milliards d’euros annuels économisés, soit plus de 50 % du déficit, sans la réforme envisagée.

    Et que dire des aides accordées à la production cinématographique française, une mafia malfaisante qui ne vit que sous perfusion de fonds publics, soit 500 millions par an, tout cela pour produire des films misérables dans lesquels de mauvais acteurs interprètent des scénarios indigents, vraisemblablement boudés par les spectateurs, étant donné que chaque euro de billetterie doit être accompagné de 3 ou 4 euros d’argent public dans la majorité des cas.

    Nous terminerons par les 29 milliards d’euros que nous versons chaque année à l’Union européenne, qui nous en reverse péniblement 13 milliards, sous des conditions inacceptables qui ne correspondent pas à nos besoins.

    • Tout à fait d’accord avec ce que vous dites. Sauf que vous analysez la situation et l’action de Macron, comme étant un échec du à son incompétence, je ne l’analyse pas du tout de cette façon. En effet, Macron suit la feuille de route de ses sponsors américains, pour détruire le seul bastion de résistance à la mondialisation, donc aux USA, qui restait en Europe, En France cela ne peut aboutir, que par l’instauration du chaos, je pense qu’il est très proche du résultat et se présentera comme le sauveur de la démocratie et des libertés avant d’être intronisé par les usa, président de « l’union européenne devenue un nouveau état, des usa, bien joué les yankee. COCORICO!

  10. Comment l’argent public, via des dizaines d’institutions publiques culturelles, des établissements scolaires, la Villa Médicis, les hôpitaux de Marseille, finance-t-il le nouveau bateau de SOS Méditerranée à 27 millions d’euros ?

    Face à la crise migratoire, les réponses proposées viennent souvent des Gouvernements et des ONG. Mais connaissez-vous le Navire Avenir ? Ce projet citoyen veut créer un bateau humanitaire via les chemins inattendus de l’art et de la culture. Pour le construire, le collectif Navire Avenir tente de réunir 27 millions d’euros, pour une mise à flots espérée en 2025.

    institutions et organismes co-financeurs de la réalisation du navire

  11. Avec votre pognon.
    Rappel on balance 13 milliards par an pour le tiers monde.
    S’agissant du Congo-Brazzaville, l’un des pays en cours des négociations avec le FMI, le Ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé que Paris est prêt à apporter 135 millions d’Euros à Brazzaville (soit environ 88 milliards 546 millions de F CFA ) au cas où le Congo viendrait à conclure un Programme économique et financier à moyen terme de 3 ans avec cette institution financière de Bretton Woods.

    Présent à Dakar vendredi 29 mars 2019 pour y lancer le programme français « Choose Africa », qui met à disposition des TPE-PME africaines plus de 2,5 milliards d’euros d’ici à 2022, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a saisi l’occasion pour saluer les performances économiques du Sénégal, « exemple de l’Afrique qui réussit ».
    C’est à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar que le gotha de l’entrepreneuriat sénégalais s’est retrouvé vendredi 29 mars, à l’occasion du lancement dans cette « magnifique » capitale francophone du dispositif « Choose Africa », au nom si peu francophone et prometteur, car ce sont plus de 2,5 milliards d’euros qui sont ainsi mis à disposition, d’ici à 2022, des jeunes pousses et TPE-PME d’Afrique, afin de stimuler et d’accompagner leur développement.

    Dans son bref discours introductif, Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances, a relevé que l’Afrique « est confrontée à des défis démographiques et environnementaux. Il y a 450 millions d’Africains qu’il va falloir insérer [dans le marché de l’emploi] d’ici à 2050. Ces défis, ce sont les PME et les start-up qui permettront de les relever », a-t-il considéré.

  12. Quand on balance le pognon par les fenêtres..
    « La France s’engage à investir 100 millions d’euros sur cinq ans pour les modes de cuisson propres et mobilisera encore plus grâce au Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète et Finance in Common. »

    Une personne sur trois dans le monde n’a pas accès à des modes de cuisson propres. En Afrique, c’est quatre personnes sur cinq, soit un milliard de personnes.

    Les fumées dégagées par la cuisson au bois ou au charbon provoquent des centaines de milliers de morts prématurées…

  13. Bien voilà un bon programme ne reste plus qu’a l’appliquer . Réindustrialiser est vraiment une priorité et baisser les charges une bonne idée . Ils pourraient également prendre exemple sur l’Allemagne et le Luxembourg pour baisser les frais de fonctionnement des élus et puis stop aux subventions de toutes ces associations , ces spectacles qui n’attirent personnes , ces acteurs sans talent , chasse à la fraude …..Que d’économies à réaliser ….

    • Baisser les charges qui servent à alimenter des caisses aujourd’hui toutes plus ou moins déficitaires est une excellente source d’économie. Ne reste plus qu’à désigner les allocataires à qui on va cesser de payer des prestations ou les leur réduire drastiquement : retraités, malades, chômeurs, parents de jeunes enfants. Il n’y a que l’embarras du choix. Et, bizarrement, c’est ce que fait Macron. Et on ne peut pas dire que c’est très populaire. Ni véritablement efficace, d’ailleurs.

  14. Une suggestion, Monsieur LAYE : dans les équipes qui mettront en œuvre vos réformes, évitez les énarques et les young global leaders…

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